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 [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.

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Ash

Ash


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MessageSujet: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyJeu 20 Nov - 0:59

Jadis en des temps si reculés que la mémoire des hommes l'a oublié existait un royaume exceptionnel.
Le saint royaume de la Terre.
Un empire qui contrôlait la planète dans son entièreté.
Il y avait un haut roi secondé par quatre princes grands généraux de la Terre.
Les princes des cieux étaient leurs noms.
Ils étaient les Shitennou de la planète.

Leurs pouvoirs étaient tellement étendus qu'ils ne craignaient personne, même les puissantes Sailor senshi.
Chacun d'entre eux avait un pouvoir lié aux quatre éléments de la nature.
La foudre, la terre, le feu et la glace.
Mais il existait en plus de ses puissances un autre gardien du monde sacré.
Un guerrier protecteur, maitre des ombres et seigneur des spectres.

Ceci est l'histoire de la fin d'un monde.
Ceci est l'histoire du dernier des guerriers protecteur de la Terre.


Dernière édition par Ash le Dim 20 Sep - 0:17, édité 1 fois
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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 21 Fév - 22:01


Années 994 de la grande unification.
Années 314 du grand schisme.



Chapitre un, Jedeite.

Élusion, un des nombreux royaumes qui peuplent la Terre.
Élusion domaine sacré et source de la vie de la planète.
En ce lieu a été érigé le temple du prince Hélios, grand prêtre du royaume saint de la Terre.
La nature partout domine.
Les arbres sont si hauts qu'ils percent le ciel d'azur.
Les seules traces de la présence humaine en ces lieux sont l'immense palais qui sert aussi de sanctuaire aux ménades.
Prêtresses et servantes du temple.
Deux sœurs se ressemblant tellement qu'elles auraient pu passer pour des jumelles.

Jeune d'apparence, la peau d'une blancheur de porcelaine.
De longs cheveux d'un blond vénitien qui courent librement dans le dos jusqu'aux plantes des pieds.
De grands yeux bleus à l'éclat innocent.

Pour Jedeite, c'est un honneur et un privilège de pouvoir les rencontrer.
Elles personnifient tout ce qu’il a de bon dans le royaume et tout ce qu'il s'est promis de défendre au péril de sa vie.

— La plupart des individus meurent après avoir utilisé seulement trente pour cent de leurs capacités...
Il parle avec un calme qu'il est loin de ressentir tant il a conscience du regard des ménades.
Elles sont assises à même le sol tenant dans leur bras un jeune garçon à l'allure sérieuse.
— Mais il en va autrement pour nous autres les Shitennou.

Notre technique repose sur une parfaite maitrise du ki, l'énergie
vitale, grâce à une connaissance approfondie de la loi du yin et du
yang...

Jedeite prend une pose de combat.
Le corps légèrement penché vers l'avant il porte ses bras devant lui, les croisant légèrement.
Ses mains sont tendues par l'effort.
Il commence à concentrer son énergie interne.
— C'est de cette façon que nous parvenons à utiliser cent pour cent de nos capacités physiques !

Une des ménades se penche sur le jeune garçon dans ses bras et lui susurre à l'oreille.

Écoute avec attention ce que le jeune maitre Jedeite te dit, le jour ou
maitre Jedeite deviendra un des princes des cieux ne serai plus tardé.
— C'est une grande chance que tu as...
Le garçon hoche simplement la tête sans détourner le regard de Jedeite.
Celui-ci est content d'entendre une des ménades laisser entendre que c'est un privilège de suivre un cours avec lui.
C'est d'ailleurs la stricte vérité.
Mais
même lui qui est un des nobles le plus en vue de la cour impériale ne
pouvait décemment refuser une demande personnelle des grandes
prêtresses de la Terre.
C’eut été une insulte impensable !

Déplaçant ses mains avec une lenteur délibérez au niveau de son ventre, une lumière apparaît.
Le ki de Jedeite devient visible à l'oeil nu.
— Même de simples humains peuvent apprendre à contrôler leur ki pour en faire une arme mortelle.
— Mais il existe une technique accessible uniquement aux membres de ma famille.
— Elle consiste à faire converger le ki dans le corps en un seul point pour atteindre la puissance maximale.

Le ki devient « éclaire » lorsqu'il se concentre au niveau des jambes,
puis il faut faire remonter cette boule d'énergie jusqu'aux poings pour
déclencher la « fureur céleste »
Jedeite termina sa démonstration en libérant un rayon de foudre destructeur.
Les ménades applaudirent chaudement la maitrise que démontre Jedeite alors qu'il est encore bien jeune.

— Comme on pouvait s'attendre d'un futur grand général du royaume, vous êtes digne de votre père jeune maitre Jedeite.
Jedeite ne put s'empêcher de sourire à la remarque de la prêtresse.
Être digne de l'héritage que son père lui a légué est son désir le plus profond, mais il n'est pas dupe pour autant.
Pouvoirs ou pas, il est encore trop jeune pour espérer se faire respecter par les pères du royaume.
— Et les Sailor ?
Jedeite sursauta en entendant la voix du jeune garçon qui ne devait pas avoir un ou deux de moins que lui.
Pourtant,
sa voix est étonnement adulte, ce n'est pas que la voix soit grave,
mais plutôt dénuée de toute chaleur, comme s'il ne prêtait pas
attention à ce qui l'entoure.

Jedeite
le regarda avec une plus grande attention, quelque part se dit-il, il
ressemble un peu aux ménades avec sa peau trop claire pour être naturel.
De longs cheveux d'un noir de jais et des yeux couleur acier ?
Non,
ce n'est pas l'éclat de l'acier même si leurs froideurs peuvent le
laisser penser, mais c'est plutôt des yeux argentés avec quelques
nuances d'or.
* Élution est un domaine des plus sacrés, voilà pourquoi peu de personnes se voient accorder le droit de venir en ces lieux. *
*
S'il est là, s'est donc qu'il est plus important qu'il n'en a l'air et
à voir comme les ménades le câline elles qui refusent le moindre
contact avec un homme ne peuvent signifier qu'une seule chose... *
* Il appartient à la même lignée qu'elles, donc il est de sang Ashkanie... *

— Et les Sailor ?
Répète-t-il encore de cette même voix calme.
— Les Sailor ?
— Elles ont de grands pouvoirs, ne peuvent-elles pas apprendre elles aussi cette technique ?

D'ailleurs, j'ai entendu dire que la Sailor de Jupiter, bien qu'elle
soit encore jeune elle maitrise déjà elle aussi l'élément de la foudre.
Une des prêtresses rit à la remarque du jeune garçon.

Allons Ash, tu es pourtant bien placé pour savoir que les Sailor senshi
tire leurs pouvoirs du cristal de leurs planètes respectif.
Jedeite se demanda ce que la ménade voulait dire par là, pourquoi devrait-il être au courant ?
Pour
le commun des mortels, tout ce qui a trait aux souverains des mondes et
aux Sailor est couvert d'un voile de mystère opaque.


Pourtant ils existent des Sailor qui n'ont pas de planètes
protectrices, sur la Terre n'y a-t-il pas à l'heure actuelle un certain
nombre de ces Sailor senshi ?
— Je comprends
mieux le sens de la question, vous voulez savoir si les Sailor peuvent
apprendre à contrôler le ki comme nous autres le faisons.
— Les Sailor pourraient sans doute contrôler leur ki, mais elles n'en comprennent pas l'utilité...
— Leurs pouvoirs de Sailor leur suffisent largement.
— Les Sailor sont de puissantes guerrières et leur pouvoir n'est plus à démontrer, Ash.
Jedeite nota un léger reproche dans le ton de la ménade, cependant rien de bien méchant.
— Les Shitennou leur sont supérieurs.

La voix d'Ash ne laissait filtrés aucun doute et encore moins de la flatterie.
— Pourquoi les Shitennou sont-ils plus forts que les Sailor, selon vous ?
Ash ne prit même pas le temps de la réflexion pour répondre à Jedeite.

Les princes des cieux ont des pouvoirs qui les mettent à l'égal des
plus puissantes des Sailor, mais contrairement à elles vous ne vous
contentez pas de compter uniquement sur vos pouvoirs de Shitennou.
Jedeite hocha la tête en signe de consentement implicite.
— Un guerrier qui ne vit que par son épée mourra par l'épée.

Aussi puissants que nous soyons, nous ne devons pas seulement compter
que sur nos pouvoirs de princes pour protéger la Terre, car cela est
insuffisant, voilà pour quoi nous apprenons avec autant de sérieux les
arts martiaux, mais aussi à développer nos autres pouvoirs latents.

Le jeune garçon ne dit rien, se contentant d'observer Jedeite qui se sentit un peu mal à l'aise.
Il fait l'objet d'un examen, comme si Ash l'évaluait...
Jedeite, en bon fils de l'aristocratie a toujours eu à subir les regards des autres.
Des
regards envieux pour certains et des regards calculateurs pour
d'autres, mais rien de comparable à ce qu'il vit en ce moment.
Un simple enfant semble lire en lui comme s'il était un livre ouvert.
*
Déplaisant... Je comprends mieux pourquoi les membres de la famille des
Ashkanie sont si mal vus par le reste des nobles maisons... *
* Si nous les Shitennou sommes des êtres élus et bénis par notre charge envers la Terre il en va tout autrement pour eux... *

N'y tenant plus Jedeite détourna le regard.
— Ash c'est ça ? Vous avez déjà commencé vos classes ?
Normalement, les enfants mâles des familles aristocratiques commencent leur entrainement martial à l'âge de sept ans.
— Quelles formations suivez-vous ? Chevalier je présume...
Les ménades gloussent comme si Jedeite avait dit quelques plaisanteries, mais il ne leur en veut pas.
Rien dans leurs rires légers ne peut prêter à l'insulte.
— Il a suivi la formation des guerriers runiques.
Il y avait de la fierté dans les paroles de la prêtresse qui serra plus fort l'enfant sur son cœur.
Pendant un court moment, Jedeite envia Ash.
Les ménades semblant tant aimer le jeune garçon qu'il se sentit étrangement seul.

Jedeite n'osa rien dire, mais il se demanda à quelle tradition guerrière Ash pouvait bien appartenir.
Après tout, les guerriers runiques sont une grande source de fierté pour les tribus de l'Europe non sans raison d'ailleurs.
Leurs puissances sont telles qu'ils pourraient surpasser les célèbres moines guerriers du centre de la Chine.
Les
guerriers runiques sont divisés en trois « clans » ou cultes
principaux, chacun nommé d'après un animal puissant, le loup, l'ours et
le sanglier.
— Vraiment pourtant entendu dire qu'il fallait avoir fini ses classes avant de pouvoir suivre la formation de guerrier runique.
— Donc âgé de quatorze à seize ans, si je ne me trompe pas ? vous avez quel âge Ash ?

— J'ai dix ans.
Jedeite
s'en doutait, mais alors comment un si jeune enfant à t il fait pour
recevoir la permission de commencer aussi jeune une formation
particulièrement dure ?
Être le fils d'une grande famille ou pas ne
change rien, personne ne reçoit normalement de passe-droit pour devenir
un guerrier runique, car c'est plus un acte de foi qu'autre chose.
— impressionnant, mais pour quoi avoir choisi une voie aussi difficile ?
— Dans la famille de mon « père »
Ash accentua délibérément le mot père comme si ce simple mot lui écorcha la gorge.
— Ils sont tous des guerriers, mon père est un bersekkrs et mon grand frère en sera un aussi...

Les guerriers du culte de l'ours ou bersekkrs sont des trois cultes les plus représentatifs et les plus nombreux.
Les bersekkrs sont connus pour leur force exceptionnelle et leur férocité, semblable à celle d'un ours enragé.
De par son lien chamanique avec l'ours, le guerrier attire magiquement en lui la force de l'animal.

— Mon oncle est lui un Svinfylkingar...
Les
Svinfylkingar où guerriers — sangliers, au combat ils utilisent la
formation que l'on appelle la Svinfylking (la tête de sanglier).
Il s'agit d'un groupe de guerriers avançant en forme de coin, sous la conduite de deux champions, appelés Rani (groin).
Le guerrier — sanglier est un maître du déguisement et de la fuite.
Une connaissance détaillée du terrain et de l'environnement sont pour eux une seconde nature.

— Quant à moi, je suis un ûlfhednar !
Les
guerriers du culte du loup, ils ne portent aucune protection et
combattent séparément à la manière d'une guérilla, tendant des
embuscades à leurs ennemis.
— Je vois et il vous reste beaucoup d'années pour parvenir à maitriser les techniques du loup ?
Jedeite voit l'incompréhension dans les yeux d'Ash, ce qui est la première manifestation que celui-ci éprouve quelque chose.
— Je suis un ûlfhednar !
Cette
fois-ci s'est Jedeite qui ne comprend pas, ce pourrait-il qu'Ash dises
être déjà maitre d'un savoir qui demande une vie d'effort au commun des
mortels pour réussir à les maitriser ?

— Si jeune, ça paraît impossible...
Les ménades sourient avec grâce et d'une voix aussi limpide que du cristal l'une d'entre elles demande.

Et vous même, maitre Jedeite, vous qui allez sur vos douze printemps,
n'êtes-vous pas déjà un Shitennou même si ont ne vous a pas encore
accordé le titre de prince des cieux ?
Jedeite se mit inconsciemment au garde à vous.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser, j'ai toujours cette fâcheuse
tendance à oublier que les familles des Shitennou ne sont pas les
seules sur la Terre à avoir des pouvoirs particuliers.
— Ash est
bien un Ashkanie n'est-ce pas ? Alors en tant que membre de la plus
prestigieuse famille de prêtre que le monde connaisse, Ash doit avoir
un fort potentiel spirituel.


Ash ne dit rien, mais baisse les yeux.
Les ménades se regardent et une berce presque machinalement l'enfant dans ses bras même s'il est trop âgé pour cela.
La seconde des deux sœurs portant les yeux à l'horizon dit dans un murmure.
— Il est plus que le dépositaire de notre lignée et sont pouvoir et bien plus grand, oui bien plus grand...
- Malheureusement...


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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 7 Mar - 20:55


Jedeite préféra rester silencieux.
Peut-être a-t-il manqué de tact en parlant sans réfléchir de la famille des Ashkanie.
Bien que le terme de famille ne soit sans doute pas le plus approprié pour les désigner.
Sans doute faut-il mieux parler d'une lignée, car si la filiation est très importante chez les Ashkanie, c'est le sang qui détermine si oui ou non vous êtes réellement un Ashkanie.

Le sang noir, le sang des Ashkanie...
Normalement il ne se réveille que chez les femmes et encore pas à toutes les générations.
Aussi craint qu'aimé, voilà ce que sont les Ashkanie, la famille qui ont donné à la Terre le plus grand nombre de hautes prêtresses de toute son histoire.
Seules les femmes de la famille peuvent recevoir le nom d'Ashkanie, car leurs pouvoirs se transmettent exclusivement de mère en fille.

Et elles sont respectées pour cela, mais...

* Il aurait mieux valu qu'Ash naisse en tant que fille. * pensa Jedeite sans oser le dire.
Les garçons de la famille peuvent eux aussi détenir des pouvoirs importants, des pouvoirs spirituels qui en font des candidats potentiels pour devenir des commandeurs, les bras droits des Shitennou.
Mais à la seule condition que le sang noir ne se réveille pas en eux.
Par chance, il est extrêmement rare que les fils héritent du sang noir...

Car si les femmes Ashkanie sont une bénédiction pour le monde, les rares fois où un de leur fils a détenu la force mystérieuse des Ashkanie ce fut dommageable au royaume...
Jedeite se souvient comme si c'était hier des histoires qu'il entendit étant plus jeunes, quand son père venait le border dans son lit.
Combien de fois lui a-t-il raconté les légendes transmises depuis des siècles sur les détenteurs du sang maudit ?

Guerre et destruction !
Ils apportent que le malheur sur leur passage, voilà ce que son père n'eut de cesse de lui répéter.
Mais les crimes qu'on leur impute sont-ils réellement de leurs fautes ? Cette question Jedeite se l'est souvent posé dans le passé.
Après tout, le royaume saint a toujours été à la recherche des possesseurs de grand pouvoir pour leur confier la tâche de défendre la planète.
Et si les femmes Ashkanie font de très bonnes prêtresses, les garçons eux sont souvent des combattants hors pair.

N'est-il donc pas normal qu'ils se soient retrouvés dans le coeur de l'action plusieurs fois dans la longue et tumultueuse histoire de la Terre ?
Pourtant, il n'en fallut pas plus pour que le bas peuple en vienne à conclure que les mâles de la famille sont tous maudits et attire le malheur.
Jedeite éprouva un élan de sympathie pour le jeune garçon.

* Certaines rumeurs sont parvenues jusqu'à la capitale impériale disant que c'est les grandes maisons du royaume qui font courir de tels bruits. *
* ainsi, même une famille aussi illustre que les Ashkanie ne détient en réalité que bien peu de pouvoir...
Leurs femmes sont obligées d'épouser les fils des nobles familles, leur apportant de la sorte du prestige, mais sans avoir la possibilité de sortir des rangs... *

Jedeite intercepta un des regards d'une des prêtresses envers Ash.
Il y lut de la tendresse, mais aussi de la peur et de la tristesse.

* Alors, peut être que la rumeur est vraie finalement, on raconte que les nobles d'Europe font l'impossible pour écarter du pouvoir les rares fils Ashkanie qui ont démontré de puissants dons paranormaux. *
La présence d'Ash auprès des ménades s'explique alors.

* Le prince Endymion m'aurait permis de venir en Élusion pour m'y faire rencontrer Ash ? Une façon de laisser sous-entendre aux nobliaux du royaume qu'il est maintenant sous la protection du pouvoir impérial ? *


Jedeite sentit sa poitrine se gonfler d'orgueil de suivre et de protéger un prince aussi bon que l'est Endymion.
Mais le devoir l'appelle, il a reçu une mission qu'il se doit d'accomplir.

— Vos excellences me permettent-elles de me retirer ?
— Je me dois de m'entretenir avec Son Altesse le prince Hélios et préparer mon départ pour le royaume d'Arcadia.

La plus âgée des deux ménades se leva avec une grâce que beaucoup de danseuses lui envieraient et s'approcha de Jedeite qui se sentit rougir de confusion tant elle lui parut belle.
Il émana de la prêtresse comme un parfum de lavande des plus agréables.


— Je vous en prie maitre Jedeite, c'est à nous de nous excuser d'avoir autant pris de votre temps.
— Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire auprès du prince Hélios.
— Yolande reste donc avec Ash pendant que je montre le chemin au jeune maitre.
— Comme tu le souhaites, Alannaé, grande soeur !
— Par ici jeune maitre, je vous montre le chemin.

Alannaé tendit une main à Jedeite et partit sur le sentier conduisant vers le temple du prince et grand prêtre d'Hélios.

Jedeite ne se sentit plus de bonheur et suivit docilement la trop belle jeune femme.
Tenant la main de la prêtresse Alannaé comme on tient un trésor précieux !
Il parut comme flotté sur un petit nuage tant il marchait gaiment.
L'effet en était si comique qu'Ash esquissa un faible sourire.
Mais bien vite celui-ci disparut de son visage en sentant les bras de la ménade se desserrer lentement, comme à regret.

— Ash...

— Je dois partir, c’est ça ? Le prince Hélios ne supporte plus ma présence ?
Yolande secoua la tête.
— Je suis si détestable que ça ?
La jeune prêtresse ne sut que répondre, comment expliquer la situation à un enfant de dix ans, comment lui faire comprendre les rouages complexes de la politique et des luttes d'influence d'un monde comme la Terre ?

— Si personne ne veux de moi alors autant mourir une bonne fois pour toute...

La ménade ne laissa pas le temps à Ash de finir sa phrase, Yolande le prit dans ses bras et elle le serra aussi fort qu'elle le put.
Des larmes menaçaient de couler de ses yeux.
Ash eut honte de lui en voyant la peine que ses mots irréfléchis faisaient à la ménade.

— Ash tu ne doit pas dire de telles choses, tu dois vivre.
Vivre ?
— Pour qui vivre ? Pour quoi vivre ? Depuis mes six ans, on me balade partout dans le monde et jamais je ne reste plus de quelques mois en place.
— Même Élusion ne veut plus de moi...

Yolande lâcha Ash pour s'agenouiller à son auteur, le regardant droit dans les yeux.
— Tu ne dois pas en vouloir au prince Hélios, Élusion n'est pas un endroit pour élever un enfant, c'est un sanctuaire...

— Et ma seule présence souille cette terre sacrée, c'est ça !
Ash laissa sa colère éclater au grand jour, lui qui cache normalement ses sentiments au plus profonds de son être.

— Non ! Bien sûr que non Ash, ta naissance n'est pas l'annonce de quelques désastres à venir ni une malédiction...
— Alors pour quelle raison mon père, Hutter Pendragon me déteste-t-il autant ? Pourquoi a-t-il obligé ma mère à choisir de rester avec Saegir et Thétis où de partir en exile avec moi ?

C'est la stricte vérité, Hutter Pendragon, le seigneur et maitre du petit royaume d'Asturies lança un pareil ultimatum à son épouse, dame Hilde d'Ashkanie.
Hilde n'est autre que la plus jeune des trois soeurs qui eurent l'insigne honneur d'être choisi pour devenir les ménades, les prêtresses et servantes d'Élusion.
Trois soeurs représentante des trois états de la femme, la fille, l'épouse et la mère.
Mais aussi le passer, le présent et le futur.

Alannaé, l'ainée des soeurs symbolise le passé.
Yolande la cadette symbolise, elle, le présent.
Et Hilde, la benjamine, représentait le futur.
Hilde qui décida de les quitter par amour pour un roitelet indigne d'elle.

— Ta mère...
Yolande ne sut pas quoi dire ou faire.
Quels mots utilisés pour consoler un enfant abandonné par les siens ?
Que dire ? Qu’elle l'aime malgré tout ?

Hilde a choisi de rester auprès de son mari et de ses deux enfants ainés.
Le reste n'a pas d'importance dans le fond...
Yolande éprouve de la honte en pensant à sa jeune soeur, a sa vie et ses choix malheureux.
Ash ne la quitte pas des yeux, elle est persuadée que quoiqu'elle lui dise rien n'y fera.
Ash a déjà dix ans et c’est l'âge ou un enfant commence à se construire et à devenir indépendant.
Yolande pense qu'il mérite mieux qu'entendre les platitudes habituelles.

— Ash, je t'en prie, tâche de ne pas en vouloir à Hutter, ton père est un grand guerrier, mais c'est aussi un homme simple, il....

— Je sais, mon père a peur de moi et il me hait pour cette raison, c'est un imbécile fini !
Il plissa des yeux et son regard devient sombre, bien trop sombre pour un si jeune enfant.
— Je n’ai jamais demandé à naitre avec ce pouvoir, un don des plus inutile en plus, et dire que tout le monde me fuit à cause de lui...

— Ton pouvoir est une bénédiction pour notre monde Ash, n'en doute jamais !
Le jeune garçon rit doucement, mais pour Yolande cela sonnait plutôt comme des pleurs.
Elle avait mal pour lui, son jeune petit-neveu qu'elle aime comme s'il était né d'elle et elle l’aurait tant souhaité que ce fut le cas...

— Mon pouvoir ? Une bénédiction ? Je suis jeune, mais pas stupide ! Quelle utilité peut-il y avoir à manipuler des ombres ?
— Les ténèbres sont la source du mal et moi je dois être maudit pour avoir reçu un don pareil...

Yolande serra les poings de colère, mais aussi par pure frustration, Ash lui échappe, elle pensait naïvement avoir réussi à soulager un peu sa peine, mais elle se rend compte qu'elle est loin du compte.

— Ash !
— Quoi ?!
Dit-il en détournant les yeux pour ne pas croiser le regard empreint de tristesse de sa tante.
Il avait beau l'aimer, Yolande et sa soeur ainée Alannaé lui firent du mal s'en rendre compte.
Elles étaient si gentilles avec lui qu'il finit par se sentir en sécurité auprès d'elles.
Mais malgré toute leur affection jamais le sentiment de peur qu'il éprouve au plus profond de lui ne le quitta.


Ce fut tout le contraire même, ses tantes sont devenues pour lui comme des puits de lumière, douce et chaleureuse.
Voilà pourquoi il redouta tant que cet instant arrive.
Encore une fois le voilà chassé, encore une fois le voilà seul.
C'est avec la gorge sèche qu'il laissa libre cours à son ressentiment.

— Il faut savoir regardé la vérité en face, le saint royaume de la Terre a depuis toujours vénéré la lumière comme étant une chose des plus sacrée et à contrario tout ce qui se rapproche des ténèbres comme étant mauvais !
— Mon pouvoir va donc à l'opposé des croyances de mon monde, c'est normal qu'on me déteste autant... Moi même je ne m'aime pas de toute façon...

Yolande porta sa main à sa poitrine qui lui faisait mal, comme si son coeur venait d'être transpercé de part en part.

— Ash déteste-tu le monde ?

Yolande n'a eu de cesse d'observer Ash depuis sa venue en Élusion, un garçon trop mûr pour son âge.
Qui ne se confie jamais à personne, qui fait bien trop attention à son environnement, comme s'il recherchait d'éventuels ennemis cachés dans les fourrés prêts à profiter de la moindre négligence de sa part ?
Elle se souvient combien il avait eu peur la première fois qu'elle lui fût présentée.

Ash avait réagi comme s'il s'attendait à être mal traité, depuis lors trois mois ont passé, mais il reste encore sur ses gardes.
Yolande avait surpris un jour Ash à observer la vallée qui se trouve sous le temple et malgré ses efforts elle ne put faire partir ce sentiment confus qu'elle ressentit alors.
Comme si Ash n'aimait pas la Terre, Yolande a du mal à admettre cela comme étant possible.
Après tout, la Terre est la plus belle des planètes de toute la galaxie, mais pourtant...

Ash resta là un long moment à la regarder tout simplement.
Ses yeux argentés la fixaient avec attention, elle y lut de la peur ? Ou bien de la colère ? Un doute peut-être ? Ou est-ce de la culpabilité ?

— Ash ?
— Pourquoi me le demander ? Je n’ai rien fait de mal !
Yolande secoua la tête, elle voulut prendre les mains de son jeune neveu dans les siennes, mais celui-ci les retira précipitamment.


— Ash je ne t'accuse de rien, je te pose une simple question, aimes-tu le monde ?

Ash recula lentement comme s'il était tenté de prendre la fuite en courant de tout son souffle.
Yolande le voyant faire eut le coeur brisé, envolé la belle confiance qu'il affichait d'ordinaire.

* Hilde qu’as-tu fait subir à ton fils ? Il agit comme s'il avait toujours été battu ! *
Yolande resta à genou et lui parla de sa voix la plus douce possible.
Elle projetait des ondes positives pour tenter de calmer la panique qu'elle sentait sur le point de naitre en Ash.


— Ash, jamais je ne te ferais le moindre mal, ce que tu me diras restera entre nous, je te considère comme le fils que je n'aurai jamais.
— Dis-moi simplement si tu aimes la Terre, d'accord.
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Ash

Ash


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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 7 Mar - 21:08


Ash cessa de reculer et sembla réfléchir intensément.
Il leva la tête et contempla la voute céleste.
Une brise légère se leva et fit voler une mèche de ses cheveux.

— Le ciel est si haut et si grand qu'on pourrait le penser infini...
— Mais c'est un mensonge, il est petit et bruyant...

Yolande eut la surprise de voir Ash pleurer, elle ne s'y attendait absolument pas.
Lui toujours si calme et maitre de ses émotions.

— Le monde élu, la plus belle de toutes les planètes ? Si c'est la vérité alors, la galaxie ne vaut pas grand-chose !
— Pourquoi la Terre serait-elle le meilleure des mondes ? La nature y est cruelle, c'est tuer ou être tué, c'est mangé les autres pour qu'ils ne te mangent pas !
— Sur ce monde la seule loi qui prédomine c'est celle du plus fort et les humains ne valent pas mieux que des animaux pour la plupart !

Yolande était choquée par ce qu'elle entendait, voir son neveu pleurer et trembler de colère la laissait pantoise.

* Impossible... C'est impossible ! *
— Ils se croient supérieur uniquement parce qu'ils ont la chance de naitre en tant qu'être humain et non en tant que de vulgaires vers de terre ?
— Mais qu'ont-ils seulement fait pour être dignes de cette chance ? Ils me frappent, ils me menacent, ils m'insultent !

— Pourquoi ne peuvent-ils pas me laisser tranquille ? Personne ne m'aime, ni mon père, ni ma mère...
— La seule personne qui m'aimait était mon maitre, mais il est mort maintenant...
— Ash, je...
— Un monde qui doit donner l'exemple au reste de la galaxie, mais où le meurtre règne encore, où la corruption et l'avidité ont élu domicile ?
— Un monde où la discrimination existe toujours ?
— Un monde où seuls ceux qui sont nés avec des pouvoirs ont voix au chapitre ?

— Un tel monde mérite-t-il qu'on se batte pour lui ? Qu'on meure pour lui ?
— Non, je n'aime pas la Terre, je m'y sens confiné, non, c'est pire que ça, je me sens prisonnier comme si le monde m'enchainait à elle de force... ... ...
— Je n'aime pas cette planète qui fait mon malheur...
— Et les voix dans ma tête... Elles pleurent sans arrêt, elles pleurent... ... La Terre n'est pas le monde élu qu'on décrit dans les récits !

Yolande écartilla des yeux de surprise, elle avait beau avoir entendu le fond de la pensée d'Ash, elle ne pouvait tout simplement pas y croire.
Ash même déchu et chassé par son père n'en reste pas moins un seigneur de la Terre.
Alors comment un noble peut-il ne pas aimer son propre monde ?

* C'est impossible, nous autres membres de l’aristocratie somme lié à notre planète et c'est d'autant plus vrais pour les Sailor et les princes. *
* Ash n'est pas et ne sera jamais un Shitennou, mais lui aussi à un devoir inscrit en lui avant même sa venue au monde... ... *
* Pourquoi ? Son pouvoir... Toutes celles qui ont hérité de ce don ont au mieux mal vu par le peuple au pire mal traité... ... Est-ce la raison de cette singularité ? Un fils contrôlant les ombres ? *


Voir Ash se mettre dans cet état n'était guère plaisant pour elle, mais au moins Yolande fut rassurée de constater qu'Ash ne se contrôle pas entièrement.
Qu'il puisse de la sorte s'énerver, pleurer et crier prouve qu'il y a bien quelqu'un en lui.
Qu'il n'est finalement qu'un humain comme les autres !


* Non pas comme les autres, il a des pouvoirs qui le mettront toujours au ban de la société des hommes, et il a parlé de voix ? Alannaé aurait raison finalement ? *


Alannaé qui est l'ainé de la famille est aussi et surtout la cheftaine du clan, ce qui convient parfaitement à la noblesse, car étant une ménade elle ne peut pas quitter Élusion et donc diriger convenablement le clan.
Ce qui arrange tout le monde, sauf les filles Ashkanie bien sûr.
Mais même si elle ne quitte jamais le royaume d'or, elle n'est pas sans ressource et elle s'arrange toujours pour savoir ce qu'il se passe dans le monde des hommes.

Ce n'est pas tant qu'elle s'intéresse à la vie du royaume saint, mais par devoir de mémoire envers sa mère, Obscura.
Voila des siècles que les ménades vivent pour ainsi dire recluses en Élusion, même si depuis peu, à peine vingt ans, Hilde la benjamine est partie pour vivre au grand jour.
Obscura était l'archétype même des Ashkanie, un pouvoir des plus puissants qui lui permit de protéger le monde de nombres de menaces et qui aurait dû lui valoir la considération du roi d'alors, mais il n'en fut rien.

Elle était trop différente elle qui maitrisait les ténèbres comme personne ne put le faire après sa disparition.
Elle ne fut pourtant jamais acclamée, c'est à peine si on la remerciait du devoir accompli.
Sa plus grande contribution fut non pas d'avoir fidèlement servie le roi et le peuple de la Terre, mais bien d'avoir donné au monde trois filles...
Elle les envoya très tôt au coeur même du royaume d'or pour éviter qu'elles ne soient un jour mariées de force à quelques obscurs seigneurs.

Mais Alannaé n’oublia jamais sa mère si différente d'elle, des yeux de démon, d'un rouge sang, une peau blanchâtre maladive et de longs cheveux d'un noir profond.[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. _mori_11
Alors que ses filles sont la délicatesse incarnée avec leurs cheveux d'un blond lumineux.
Obscura ne fut ni la première ni la dernière des filles Ashkanie à hériter du sang noir, mais il ne fait aucun doute qu'elle a été la plus puissante de toutes.

Pour Alannaé, sa mère a été une héroïne injustement oubliée de tous, voilà pourquoi elle s'est fait un devoir de consigner l'histoire de sa lignée jusqu'à ce jour.
Obscura mourra peu de temps après que les soeurs prononcèrent leurs voeux, laissa un autre enfant en héritage au monde, un fils dénommé Ash.
Qui devient par la suite le patronyme même de leur famille, les Ashkanie !
Pourquoi Obscura eut-elle l'idée d'appeler son fils de la sorte ?

Pour Yolande et Hilde, c'était comme un ultime trait d'humour de leur mère.
Car Ash signifie « cendre » et on disait d'elle que partout où elle combattait il ne restait que les cendres de la destruction.
Mais Alannaé n'a jamais cru que c'était de l'ironie, mais plutôt une fronde envers le pouvoir en place.

Alannaé n'en démord pas, elle est persuadée que sa mère n'a jamais réellement apprécié la Terre.
Après la façon dont les autorités de l'époque l'ont traitée, il n'y a rien d'étonnant à cela.
Et en répertoriant les autres guerrières porteuses du sang maudit, Alannaé s'aperçut qu'elles aussi ne semblaient pas porter dans le coeur les intérêts de la Terre.
Mais là aussi c'est logique, on aime rarement ceux qui ne vous montrent pas le respect qui vous est dû.

Sauf qu'au fil du temps un doute naquit en elle, cette hostilité est-elle réellement ce qui semble être de prime abord ou est-ce plus compliqué qu'il y parait ?
Alannaé en parla avec Yolande voilà de nombreuses années et elles ont fini par élaborer une théorie à ce sujet.
L'atavisme ! La réapparition chez un sujet de caractéristiques ancestrales qui peuvent avoir été latentes pendant plusieurs générations.

Si les Sailors ne sont que des vecteurs de puissance représentative pour les uns d'un monde comme la planète Vénus par exemple ou pour d'autres d'un état ou concept comme l’était Sailor dream.
Et s'il est vrai que les pouvoirs de Sailor sont transmis en même temps que leur devoir de protection envers leur monde, pourquoi ne recevraient-elles pas aussi les souvenirs ou du moins des brides de souvenirs de ceux qui les ont précédés ?

* Sauf qu’ont pensaient plus à une transmission de sentiments comme de la colère, hors s'il entend des voix... Se pourrait-il que ce soit les voix des guerrières de l'ombre ? *

Pour Yolande cette révélation est incroyable, jamais elle n'a entendu parler d'un tel phénomène.
Ni les Sailor ni les Shitennou n'en ont jamais fait état à sa connaissance.
Ce qui prouverait qu'Ash est différent des princes protecteurs ou des Sailors senshi.

* Mais alors qu'est-il donc ? Quelque chose de nouveau ? Est-il le précurseur d'une nouvelle caste de guerrier bien spécifique ? *


Elle ne sait pas, mais rien que la naissance d'Ash la laisse pour le moins perplexe.
Elle comprend mieux la raison qui a poussé sa soeur Hilde à appeler son second fils Ash, le nom de leur jeune frère qu'aucune des trois soeurs non jamais connues.
Il est vrai que des siècles ont passé depuis que celui-ci est mort, mais même ainsi normalement Hilde n'aurait jamais du nommé son fils de la sorte.

Hilde a-t-elle senti que son dernier-né était différent de Saegir et de Thétis ?
Ash aussi étrange que cela puisse paraitre est un guerrier de l'ombre alors que seules des femmes l'ont été jusqu'à maintenant.
Pas étonnant qu'Hutter si traditionaliste y voie quelque maléfice, les Sailor sont immanquablement des femmes et les Shitennou des hommes, et dans le même ordre de registre, les guerriers de l'ombre ont toujours été des femmes.

Mais voilà que l'impensable s'est produit, un garçon est né avec le don obscur.
Pour Alannaé et Yolande, la venue au monde de leur neveu annonce des changements peut-être importants sur Terre.
Et il faut croire que le prince Endymion pense pareillement, car c'est sous les ordres du palais impérial qu'Ash doit quitter le domaine d'Élusion.

Ash se frottait les yeux rageusement sans quitter du regard sa tante.

* Il est tendu comme une corde de luth prête à céder, craint-il donc autant ma réaction ?
Pauvre petit... *
— Ash je t'aime de tout mon coeur, je veux que tu le saches, mais il y a des choses que je ne pourrais jamais comprendre.
— Mes soeurs et moi-même fûmes toujours traités avec le plus grand des respects, jamais on ne nous a insultés ou maltraités, donc je ne peux entièrement te comprendre...
— Je n'ai que peu de souvenirs de ma défunte mère, mais elle aussi avec le don obscur, et même si le peuple et les nobles maisons du royaume la mirent au ban de la société elle trouva malgré tout l'amour en la personne de mon père...

Yolande ne put continuer face au sourire convenu d'Ash.

— L'Amour ? Obscura ? C'était un mariage arrangé ou les sentiments n'avaient pas leur place, un mariage de magouilleur, un mariage sordide !
Yolande porta les mains à la bouche, les paroles d'Ash étaient comme une gifle pour elle.

— Quoi ? Mon père aimait ma mère !
Ash osa les épaules de manière si désinvolte que Yolande en fut profondément troublée, pour ne pas dire choquer.

— Ton père sans le moindre doute, bien que beaucoup confondent le désir avec l'amour, mais je t'assure qu'Obscura ne la jamais aimé, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie.

— Elle n'avait de l'affection que pour ses enfants, elle a réussi à vous protéger même si pour ce faire elle a dû vous confier en des mains étrangères.
— Non... Non, je ne te crois pas...
— C'est choquant les mariages arrangés non ? Ne peut-on les considérer comme une forme l'égalisé de viol ?
— Obligez une femme à se donner à un homme qu'elle méprise plus qu'autre chose et pensez que c'est un bonheur pour elle de lui donner des enfants... Non quelle belle existence ta mère a eue, oublions qu'elle n'a vécue que pour accomplir son devoir et d'ailleurs qu'elle en soit morte.

— Les brimades ? Oublier.
— Les insultes ? Oublier.
— Le mariage arrangé ? Oublier.
— Car elle a accompli sa mission jusqu'au bout et a en plus mis au monde de si utiles filles.
— Alors qu'importe son bonheur dans l'histoire, c'est juste un détail sans grande importance !

Yolande ne put retenir ses larmes, elle avait toujours cru, avait voulu croire qu'il existait entre ses parents une histoire d'amour.
L'idée que sa mère a au moins connu ce bonheur était pour elle comme un soulagement.
Ash pouvait mentir, mais il n'est pas cruel, alors il ne ferait jamais ça.
Non Yolande sait pertinemment qu'il lui a dit la vérité simplement, crument !

— Ça ne change pas l'amour que je porte à mon monde.
Ash s'approcha timidement d'elle et lui tendit un mouchoir.
Yolande éclata d'un petit rire confus en essuyant les larmes de ses yeux.

— excuse-moi Ash, c'est moi l'adulte et pourtant je me suis conduite comme une adolescente écervelée.

Ash n'en menait visiblement pas large, il ne décollait pas son visage de ses pieds.

— Pardon, j'ai été méchant...
Yolande l'attrapa et le sera aussi fort qu'elle le pouvait.
Elle aime tellement Ash qu'elle voudrait le garder auprès d'elle le plus longtemps possible.

— Ce n'est pas grave, je n'ai jamais eu le courage de regarder la vérité en face, je ne suis pas naïve Ash, je sais bien que notre monde n'est pas comme il devrait être, mais je suis sûr qu'un jour prochain la Terre deviendra ce paradis auquel nous aspirons tous et toutes.

— Tu le penses vraiment ?
Yolande sentait contre elle le corps d'Ash se contracter, il n'avait pas l'habitude qu'on le prenne dans les bras.
Mais petit à petit, il se détendait, preuve inconsciente qui prouve combien il aime sa tante.


— Oui j'y crois, ce ne sera sans doute pas facile, mais je sais que nous réussirons à faire de la Terre le monde de nos rêves.
Yolande entend à peine Ash murmurer.

— J'aimerai y croire aussi, c'est un beau rêve...
Yolande écarta Ash d'elle.
— Où est-ce qu'on va m'envoyer cette fois ? Avallon ? Ou Yamato ?
— Tu vas profiter de l'escorte de maitre Jedeite pour aller en Arcadia.


Yolande vit parfaitement le rictus qu'Ash a eu à l'annonce du royaume qui allait l'accueillir désormais.

— Génial, le royaume des rêves manquait plus que ça pour que la fête soit au beau fixe.
Pour Yolande la réaction d'Ash était prévisible, elle se demanda qui avait bien pu avoir la brillante idée d'envoyé Ash là-bas.
Au moins la bonne nouvelle c'est que le voyage jusqu'à Arcadia se fera sans le moindre risque.
Et ce n’est pas seulement dû à la présence de Jedeite, non, Arcadia est un des domaines formant le royaume d'or au sein même de la Terre.


— Arcadia alors ? Je me demande ce qui m'y attend ?
Yolande n'en savait rien, mais elle ne doutait pas qu'Ash puisse y faire face.
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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 21 Mar - 22:55

Chapitre deux, Eris


Si la Terre est le centre du système solaire alors Eris peut être considéré comme le trou du cul de la galaxie.
Orguss sourit à cette pensée en remontant la rue principale de la « capitale » de ce monde.
Bien qu’appeler Eris, monde, soit un grand honneur qu'elle ne mérite surement pas.
Eris est une des planètes naines que compte le système solaire.
La planète aussi la plus éloignée du Soleil et comme Orguss aime à le dire, la plus éloignée de la civilisation.


* On se les gèle grave sur ce foutu caillou et chaque année il fait un peu plus froid que la précédente. *

Il hâta le pas pour rejoindre l'auberge, avec un peu de chance Janaïs sera là.
Un bien beau brin de fille et pas farouches avec ça.
À cette heure de la journée, les rues sont bondées de monde et à les voir Orguss sait qu'ils ont aussi froid que lui.
Les Erisiens sont fières de leur climat rigoureux, mais comment peut-on éprouver de la fierté de se geler les miches de la sorte ?

Pour Orguss les coloniaux restent et resteront toujours incompréhensibles.

* C'est des malades un point c'est tout, j'en ai marre de ce climat pourri, j'ai besoin d'une bonne bière ! *

Il marcha péniblement tant la neige s'était agglomérée pendant la nuit, et ça fait dix-huit ans que les autorités ne se donnaient plus la peine de dégager les routes.
Et cela même dans la capitale.
Un signe évident de la dégradation de la situation d'Eris.

Orguss arrêta un instant sa marche laborieuse pour contempler le ciel, ce spectacle continu de l'émerveiller même après toutes ses années passées sur se roc geler.
Eris n’a pas d'atmosphère et il y fait normalement une température de moins deux cents degrés.
Et pourtant, il y a un « ciel », c'est une des anciennes merveilles de la technologie des terriens qui ont jadis colonisé tout le système solaire.


* comment ont-ils fait ? Il n'y a aucune structure pour empêcher l'atmosphère de s'échapper dans l'espace. *
* Pas le moindre dôme physique comme sur Vénus, dire que ça stoppe les radiations mortelles du vent solaire et que ça nous donne aussi de la chaleur, il y pas à dire, mais les ancêtres étaient balèze. *

Orguss admire sincèrement les anciens terriens tant pour leur technologie avancée que pour leur audace.
Conquérir autant de monde et finir par créer un peu partout des havres de paix où la vie peut prospérer.

Comment ne pas éprouver de la fierté ?
Mais surtout comment ne pas être en colère !

* On a donné du caviar à des porcs, regardez ce que ses imbéciles d'Erisiens ont fait de cette colonie ? *
* Les machines qui crée et maintienne l'atmosphère, tout comme ceux qui crée une gravité artificielle égale à celle de la Terre sont supposés pouvoir fonctionner des millénaires durant, il suffit de voir la colonie de la Lune pour sans convaincre. *
* Mais pas sur Eris en tout cas, ils ont dû merder quelque par ces cons, voila pourquoi il fait toujours plus froid, si ça continue comme c'est parti il sera bientôt difficile de maintenir la vie sur cette colonie ! *


Orguss rit sous cape, il repense à un des rassemblements annuels auquel il a participé il y a quelques années, la reine Tasartir avait harangué la foule avec la promesse que la situation irait en s'améliorant.
Évidemment, cela ne fut pas le cas, depuis lors, chaque année le discours de la reine devient de plus en plus désespéré, plus violent et aigri envers le royaume saint de la Terre.

Comme si les terriens étaient responsables des agissements des colons.
Eris a bien officiellement demandé l'aide du gouvernement de la Terre, seule planète du système solaire à avoir encore les connaissances suffisantes pour restaurer les complexes systèmes vitaux des machines environnementales indispensables à Eris.
Mais comme on pouvait s'y attendre de leur part, le sénat de la Terre à refuser d'apporter quelques aides à une colonie considérée comme renégate !
Vous avez voulu votre indépendance et bien vous l'avez maintenant, assumer les conséquences de vos actes.

Voilà ce que fut la réponse du sénat terrien à la reine Tasartir qui fut outrée, parait-il, que de simples mortels osent lui parler de la sorte.
Elle, qui est non seulement une Sailor, mais aussi une reine gouvernant la planète Eris, plus sa lune, Dysnimie.
La reine Tasartir eut du mal à admettre qu'au regard des critères du royaume de la Terre, elle-même et son peuple ne sont rien d'autre de vulgaire mendiant.
Doublé de traitre, mais cela reste un sujet pour le moins sensible qu'il vaut mieux évité d'abordé avec les Erisiens à la susceptibilité maintenant rentrée dans la légende.

* Comme quoi plus c'est petit et plus ça se prend pour le centre de l'univers, et dire que la reine Komété en est presque a exigé que la Terre lui remette ses ressources naturelles pour permettre l'épanouissement d'Eris ! *
* Et sa fille ne veut pas mieux d'après ce que j'ai appris d'elle, pleureuse, bête et colérique, ce royaume est fichu, il court à sa perte et cela, même sans l'intervention du saint royaume ! *

Orguss remonta le col de son manteau tout en reprenant sa marche, il a fait son devoir, alors pourquoi se sent-il si mal dans sa peau ?

Il vit enfin l'enseigne de la taverne, le coeur de lion.
Le nom l'amuse toujours, car il est plus que probable qu'aucun Erisien ne sache à quoi ressemble un lion.
Les animaux ne sont pas légions sur ce monde.

* C'est ça Orguss, pense à des futilités, comme ça tu pourras oublier que tu as sans doute scellé l'avenir de cette planète. *


Orguss ouvrit la porte et une bouffée de chaleur le frappa de plein fouet, quelques têtes se tournèrent dans sa direction pour voir qui venait d'arriver, mais étant un des habitués, le pilier du comptoir comme ont l'appelle désormais, personne ne fit réellement attention à lui.

* Ce qui est peu l'idée générale de ma fonction, enfin de ma véritable fonction. *

Officiellement il viens de Dysnimie et travaille dans la garde royale, il est un protecteur, une sorte de chevalier.
Le fer de lance de « la grande armée » d'Eris.

* Qui a dit que les Erisiens n'avaient pas le sens de l'humour ? *

Orguss aperçut la chevelure si caractéristique de Janaïs, quatre tresses auxquelles pendent des boules qui ressemblent énormément à une bille de billard.
Une coupe de cheveux pour le moins original, mais le reste de sa « personnalité » est par contre très bien.
Des hanches de rêve, une poitrine à ce damné et de ses yeux bleue qui vous rappellent la profondeur de l'océan.

* Ses nattes sont ridicules, mais quand elle les retire... *
* J'aime caresser ses longs cheveux, et puis cette couleur auburn... ... *

Janaïs est une femme qui se sait belle et désirable, elle est un des atouts du coeur de lion, bien des hommes viennent se désaltérer en ce lieu uniquement pour avoir la chance de l'apercevoir.
Orguss l'admira un moment en silence, il n'aurait jamais pensé avoir la chance de rencontrer une pareille femme à son âge.

Non pas qu'il soit vieux, mais il va sur ses quarante-quatre ans et Janaïs n'en a pas la moitié.

— Tu comptes rester là toute la journée à me reluquer ou vas-tu te décider à venir t'assoir et commandé quelque chose à boire ?

Orguss déglutit et eut un sourire coquin sur les lèvres.
— Mais je te bois des yeux ma belle enfant.
Janaïs ria à la remarque d'Orguss.

— Tu dois te tromper d'enseigne, ici c'est un lion et non pas un loup et je te le dis tout de suite, je ne suis pas une blanche brebis que tu pourras manger.

Orguss haussa les épaules, il aimait bien rentrer dans le jeu de Janaïs.
Les clients ne prêtèrent que peu d'attention à leur joute verbale, tout le monde sait pertinemment que ces deux-là sont amoureux.

— Quel dommage, moi qui suis si affamé que je pourrais te croqué en une seule bouché
.
Janaïs mit les mains sur les hanches et plissa les yeux comme sous le coup de la colère, une colère feinte bien sûr.

— Holà mon bon messire, je ne suis pas une dinde qui se laisse déplumer sous le coup de quelques flatteries, si l'on veut me conquérir il faut plus que de belles paroles ou de vaines promesses.


* Si jeune et si rempli de passion, je suis une belle ordure pour lui faire ça, mais j'ai un devoir à accomplir et je l'accomplirais quoiqu'il puisse m'en couter *

Il s'approcha d'elle avec un quelque chose d'électrique dans le regard, Janaïs le sentit et elle rougit sans pouvoir s'en empêcher.

— Que, quoi ?

Demanda-t-elle d'une voix un peu anxieuse, elle ne put soutenir longtemps le regard de son amant.

— Si les mots ne sont pas suffisants pour affirmer mes désirs et mes sentiments à ton encontre, peut-être qu'une bague fera l'affaire ?


Orguss sortit un petit écrin de sa poche intérieure et la présenta d'une main fébrile à la jeune femme qui ne pouvait détacher ses yeux de la petite boite.
Plus personne ne parla dans l'auberge, c'est comme si le temps avait suspendu son vol.
Janaïs prit l'écrit et l'ouvrit lentement, une bague en or avec un mince diamant voila ce qu'elle contenait.
Janaïs la mit à son doigt comme dans un rêve, Orguss la demandait en mariage ? Elle ne pouvait pas y croire.

Un protecteur la demandait en mariage ? Elle ? Une simple serveuse ?

— Tu es sûr de toi ? Tu ne le regretteras pas ?

Orguss ne répondit rien, plus que les mots se sont ses actes qui parlent pour lui, il déposa un tendre baisé sur les lèvres de la jeune femme qui finit par y répondre avec toute la fouge qu'on peut attendre de la jeunesse.

— Tu veux bien d'un ours mal dégrossi comme moi ?

Janaïs ne put se retenir de pleurer en répondant un «
oui » timide qui lui ressemble si peu.

Dans toute l'auberge éclata un grand tumulte, les uns poussèrent des hourras et les autres vinrent congratuler les fiancés.
L'aubergiste ne resta pas en reste et offrit la tournée générale.
Tout bien peser Orguss passa une belle soirée, les chopes de bière se succédaient sans fin.
L'ambiance bonne enfant dans l'auberge dura jusqu'à tard dans la nuit.
Janaïs profita d'un moment de calme pour attirer Orguss dans ses bras où ils s’échangèrent des baisés de plus en plus torride.

N'y tenant plus Orguss la prit et la jeta sur son épaule et monta quatre à quatre les escaliers jusqu'à la chambre de la jeune femme.
Des clients éclatèrent de rire en les voyant faire.

— Je connais quelqu'un qui ne va pas dormir cette nuit
.
Mais ni Orguss ni Janaïs n'y firent attention, pour eux seuls l'autre comptait en cet instant.
Le monde n'existait plus, oublier la retenue et la pudeur ou toute autre convention.
Leur corps se mêla et ils ne firent plus qu'un.

Janaïs se laisse retombé sur les draps de son lit, épuisée mais heureuse comme elle ne l'aurait jamais cru possible.
Elle caressa le visage découpé au couteau d'Orguss, son doigt dessina le contour de ses lèvres.

* Elle est si belle et si innocente même si elle se donne un genre, elle ne comprend pas que je l'utilise ! *

Orguss fort de son expérience avec les femmes sait avec certitude que Janaïs lui est maintenant entièrement dévoué, car en bon professionnel il vient de lui donner ce qu'elle a toujours désiré avoir, un mari, un foyer et plus que tout, la respectabilité.

— Je pense qu'on pourrait faire la cérémonie de mariage la semaine prochaine, ça me semble bien, tu penses que ton frère pourra venir y assister ?


Orguss parla avec une voix qu'il savait décontractée.
Janaïs parlait peu de son frère ainé, non pas qu'elle ne l'aime pas, au contraire, mais comme il travaille au Palais-Royal ses activités sont donc supposées demeurées secrètes.
Il fallut près d'un an pour qu'il découvre qui s'occupait de la porte des étoiles en lieu et place d'Auguste l'ancien.
Le vieil homme qui est mort de la main d'Orguss !

Auguste était trop patriotique pour ne jamais trahir son royaume et bien trop intelligents pour se laisser manipuler.
Il devait donc disparaitre pour qu'un autre puisse le remplacer, l'inconvénient majeur de la chose étant qu'Orguss ne pouvait évidemment influencer la nomination du futur gardien de la porte.
Mais avec de la patience et des « cadeaux », il finit par apprendre le nom du remplaçant d'Auguste l'ancien.
Lestat d'Armorique, un jeune homme aussi fidèle que débile.

Il posa donc un problème à Orguss, l'approché promettait d'être difficile, mais la chance ne l'abandonna pas.
Il finit par apprendre que Lestat avait une soeur qu'il aimait beaucoup, le reste a été plutôt simple, là rencontrée puis la charmer.
Et le moment est enfin venu de récolter les fruits de son dur labeur.

Janaïs remonta les draps sur elle, elle est encore gênée de se montrer nue devant Orguss.
Une attitude qu'il trouve des plus charmante.

— Lestat ? Je ne suis pas sûr qu'il pourra se libérer...

Orguss fit descendre sur ses traits le masque de la surprise.

— Vraiment ? Je me demande... Normalement je ne peux pas en parler, mais maintenant que nous sommes liés pour l'éternité je pense que je peux te le dire.
— Il y a des rumeurs chez les protecteurs comme quoi en ce moment au Palais-Royal il y aurait une délégation de la planète Pluton.


Pluton est en quelque sorte la puissance dominante de cette partie du système solaire, mais dans les faits Eris n'obéit à personne d'autre qu'elle-même.

— Si c'est le cas, alors en effet Lestat ne pourra pas quitter son poste, quoique... Tout dépend de quand doit repartir la délégation de Pluton.

— Non, tu te trompes, ce n'est pas Pluton qui est présent en ce moment, mais des membres de la famille royale de Mercure.

Orguss ne laissa rien paraitre, mais il jurait intérieurement, ses pires craintes s'avéraient donc fondées finalement.

— Des nobles de la planète Mercure ? Ce n’est pas étrange qu'ils viennent jusqu'à Eris ? D'habitude les mondes du système interne n'ont que fort peu de contact avec nous autres.

Janaïs ne se rendait surement pas compte qu'elle divulguait des renseignements hautement confidentiels.
Elle ne pensait qu'à son mariage prochain et aux moyens à trouver pour que son frère puisse y assister.

— D'après Lestat de plus en plus de monde vient en conférence sur Eris, bien que les grands royaumes du système solaire ne soient pas encore venus, mais ce n'est qu'une question de temps.
— Depuis une décennie, un grand nombre de dignitaires de divers royaumes sont venues et parfois même des Sailor ! Tu imagines ça ? J'aimerais tellement avoir la chance d'en croiser une...

— Moi je me demande ce que tout ce joli petit monde peut bien vouloir d'Eris, nous n’avons besoin de personne !


Dernière édition par Ash le Mar 24 Mar - 22:59, édité 1 fois
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Ash

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[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. Empty
MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 21 Mar - 22:56


Janaïs éclata de rire et vient se blottir tout contre Orguss.

— Vous autres Protecteur, ce que vous pouvez être susceptible alors, d'après mon frère ce serait la reine en personne qui fait venir tous les mécontents...
— Comment ça, tous les mécontents ? Mécontent de quoi ou de qui ?
Orguss sentait que Janaïs commençait à s’endormir.
— Les opposant à la Terre bien sûr, qui d'autre ? La reine Tasartir ne leur pardonne pas de garder leur richesse uniquement pour eux seuls...


Dit-elle dans un dernier souffle avant de tomber dans les bras de Morphée.

— Dors mon amour et que tes rêves soit doux.

Entendre la respiration régulière de Janaïs l'apaisait étrangement.
Il devra faire son rapport d'ici quelques jours et il sait pertinemment que ses supérieurs ne vont pas aimer lire le contenu de son rapport.

* Et dire que je doutais de la pertinence de mon affectation sur Eris, mais les maitres savaient ce qu'ils faisaient en m'envoyant ici. *
* Les Sailor se décident enfin à bouger, mais qui aura cru que ce serait ce monde insignifiant d'Eris qui oserait ourdir en premier un complot contre le saint royaume de la Terre ? *

Voila déjà vingt longues années qu'Orguss s'est infiltré dans la société d'Eris et depuis lors il observe les allez et venu, les sautes d'humeur de la population et plus que tout le comportement de la reine Tasartir.

Le sénat impérial n'a jamais caché qu'ils désapprouvaient que des reines soient aussi des Sailor senshi.
Ils craignent qu'autant de pouvoir réuni entre si peu de mains ne conduisent à un désastre.
Les agissements de la reine Tasartir semblent leur donner raison.
La Terre a perdu toute son influence au-delà de ses frontières, même sa propre lune ne reconnait plus l'autorité de la monarchie terrienne, mais ça ne change pas le fait que la Terre reste LA puissance du système solaire.

Sauf que le sénat n'est pas dupe pour autant, dans la galaxie le pouvoir est bel et bien entre les mains des Sailor senshi.
Et depuis que la reine sélène dirige le millénium d'argent, les choses ont bien changé pour la Terre.
Les colonies sont toutes devenues indépendantes, chacune disposant aujourd'hui de sa propre dynastie.
Et comme beaucoup de ces nouveaux royaumes sont dirigés par des Sailor qui ne reconnaissent d'autre autorité que celle de la reine sélène et de son cristal d'argent !

La Terre s'est vu complètement isoler au fil du temps et plus il passe et plus la tension entre le berceau de l'humanité et ses anciennes colonies augmentent.
Théoriquement les divers mondes du système solaire sont alliés, mais la vérité c'est que chaque planète est relativement isolée n'entretenant que peu de liens les uns avec les autres.
Ce qui convient parfaitement à leurs souverains.
Et même aux rois de la Terre qui n'ont eu de cesse de tenter autant que possible de préserver un fragile équilibre de pouvoir entre la Terre et la Lune d'une part et la Terre et ses colonies d'autres part.

Mais il existe une faction dans le sénat impérial qui ne fait pas confiance à la monarchie terrienne pour préserver les intérêts primordiaux de la Terre.
Comment leur en vouloir ? Depuis que le millénium d'argent est là, la civilisation humaine a fait un bond en arrière.
Finit l'exploration spatiale, finie de créer de nouvelle colonie, ou de développer de nouvelles technologies révolutionnaires.

Il est vrai que certains n'hésitent pas à mettre en avant que la reine sélène a réussi à circonvenir tout risque de conflit majeur entre les mondes du système solaire.
Personne ne nie que la paix qui dure depuis plus de mille ans soit de son faite.
Mais si on y regarde de plus près, c'est une drôle de paix que voilà, ou pour le bonheur des colonies on a pratiquement sacrifié la Terre elle-même.
Les terriens ne peuvent même plus normalement quitter le sol de leur monde natal sans permission.

Alors, comment être sûr que le saint royaume ne risque rien ? Il ne suffit pas d'écouter les belles paroles du prince Endymion et de son père avant lui pour s'en convaincre.
Car il parait de plus en plus évident que les rois de la Terre s'ils ne sont pas vendus à la reine sélène du moins lui sont-ils assujettis !
Une humiliation qu'énormément de terriens vivent mal.
Si le sénat doute de la volonté du prince de faire son devoir pour ramener dans le giron de la Terre les colonies félonnes, il n'existe par contre pas un seul sénateur qui remette en doute l'allégeance des spectres.

Ne sont-ils pas leurs meilleurs agents ? Une milice qui ne répond qu'au sénat seul ?
Faisant l'impossible pour menez à bien leurs missions, quelle qu'elle puisse être ?
Alors, il n'est pas étonnant que contre l'avis même du palais impérial le sénat ait ordonné de surveiller dans le plus grand secret les anciennes colonies.

* Ça ne veut pas forcément dire que la reine Tasartir prépare quelques mauvaises actions vis-à-vis de la Terre... ... Mouais, je n’y crois pas moi-même, bien sûr que cette idiote prépare quelque chose ! *
* Tout ce qu'elle va réussir à faire c'est de déclencher une guerre, ce n'est pas possible d'être aussi bête et imbu de sa personne, voila ce qui arrive à vivre replié sur sois depuis des siècles. *
* Ont m'a bien dit qu'il faut évité la consanguinité sinon ont court le risque de devenir comme les Erisiens, des Mongoles décérébrées ! *

* Au moins la bonne nouvelle avec les Sailor c'est que comme elles vivent très longtemps, elles mettent toujours des années avant d'agir pour quoique se sois, à mon avis il est donc peu probable qu'elles ne tentent quelques actions avant plusieurs années. *

Orguss ferma les yeux en pensant à ce qu'il écrira dans son rapport.
Il est toujours si galère de l'envoyer tous les mois sur la Terre, le seul moyen c'est d'utiliser la porte des étoiles, mais celle-ci est protégée jour et nuit.
Par chance pour Orguss, il n'a pas besoins d'ouvrir le portail ni d'être à la commande d'activation de la porte.

C'est la Terre qui a créé cette technologie et non loin de chaque porte il y a une salle de contrôle annexe.
Mais cette information seule quelques rares personnes la partagent et ce sont tous des spectres.
Le problème étant que la salle est assez proche de l'actuel palais d'Eris.
Mais Orguss ne se plaint pas pour autant, c'est cent fois moins risqué que de s'approcher du portail.
Et puis il est un protecteur donc il ne se fait pas trop remarquer par les patrouilles du moment qu'il n'y va pas trop souvent.

* Je me demande quand ma mission va enfin s'achever, je veux tellement rentrer chez moi... *

Il n'osa pas penser à ce qu'il fera alors pour Janaïs surtout que maintenant qu'il va l'épouser il risque de devenir père assez rapidement.

* Être un spectre n'est décidément pas une sinécure, mais je n'éprouve aucun regret, je le fais pour l'ordre et mes compagnons, c'est mon devoir, je n'ai pas a avoir de regret ! Je suis un outil aussi affuté qu'une lame, mon maitre me la dit et répéter, je ne vis que pour servir mon monde, mon peuple et le roi ! *
* Patience Orguss normalement ma tache va bientôt s'achever et je pourrai alors enfin être rapatrié sur Terre. *

* Un jour, dans peu de longtemps... *

C'est sur cette dernière pensée qu'il finit par s'endormir au côté de la femme qu'il aime et trahis chaque jour.

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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyJeu 26 Mar - 22:34


La Lune

C'est jour de fête dans le royaume du millénium d'argent.
Des feux d'artifice éclatent en mille gerbes de lumière multicolore.
Des couples de danseurs se lancent dans de folles valses riant aux éclats comme des enfants.
Une musique d'une rare beauté emplit l'air et tous sourient et s'amusent.

Minako les observe du haut du balcon où elle se repose.
Si la fête dans la cité est joyeuse, ce n'est rien en comparaison de celle qui se tient dans le Palais-Royal.
Elle préfèrerait de beaucoup être une simple citadine et pouvoir s'amuser sans arrière-pensée aucune, mais elle ne le peut.
Le protocole ne le lui permet pas.
Après tout, elle est Son Altesse Minako Aino de Vénus, petite fille de la reine mère Asmaré et héritière désignée du trône de la planète Vénus.

Mais ce n'est pas uniquement sa noble lignée en qui en fait une des personnalités le plus en vue du millénium d'argent, mais bien sa nature de Sailor senshi.
Minako est Sailor Vénus, la capitaine de la garde personnelle de la jeune princesse Sérénity.
C'est sans doute pour cela que les hommes du royaume sont si empressés auprès d'elle.
Leur attention et plus encore leur regard qu'elle sent coulé sur elle la mette grandement mal à l'aise, elle est encore trop jeune pour apprécier d'être de la sorte courtisée.
Minako n'est certe plus une enfant, mais surement pas encore une femme.

Il est vrai que bien qu'étant jeune d'apparence Minako est une jolie jeune fille qui laisse transparaitre sa future beauté.
De longs cheveux blonds qui descendent jusqu'aux genoux, une peau de bébé et de grands yeux Bleau clairs, pour beaucoup de Séléniens Minako est devenue et restera la parfaite incarnation de la déesse Aphrodite.
La divinité titulaire de la planète Vénus.

Mais pour l'heure elle ne désire rien d'autre qu'un moment de calme et de solitude, une chose rare dans un environnement si codifié que l'est la cité du millénium d'argent.
Ça n'empêche pas la jeune fille de réussir à toujours trouver un prétexte quelconque pour s'éclipser un court moment et venir sur ce balcon.
Elle ne vient pas uniquement en ce lieu pour être seule et échappée à sa horde d'admirateurs, mais bien pour pouvoir contempler le « satellite de la Lune. »

Minako regarda subjuguer comme toujours la planète Terre, magnifique boule de cristal bleue flottant librement dans l'espace.
La Terre, le joyau du système solaire et la raison d'être de sa présence en ce monde stérile qu'est la Lune.
Elle doit faire de son mieux, ce sont là les dernières paroles que sa mère lui adressa avant de la laisser partir faire son service de Sailor auprès de la reine sélène.

Elle sait pertinemment qu'on lui a fait un très grand honneur en la nommant chef de la garde personnelle de l'héritière du cristal d'argent, surtout qu'elle a sous ses ordres trois autres Sailor senshi.
Mais elle est encore si jeune et sa famille lui manque plus que de raison.
Alors, Minako vient aussi souvent qu'elle le peut pour observer au loisir la seule planète qui dépasse en beauté sa Vénus natale.

Son père, Arikata Aino aime lui répéter combien la simple vu de la planète bleue lui faisait du bien.

— Quiconque a la chance de pouvoir voir la Terre de visu en tombera immédiatement amoureux et cela pour le restant de ses jours.

Minako adore son père et jamais elle n'a douté de la moindre de ses paroles, mais il est loin du compte.
La Terre n'est pas seulement belle, mais absolument splendide, impossible à ne pas aimer la vision qu'offre cette planète élue entre tous.

— Le saint royaume de la Terre, écrin de la galaxie, j'aimerais tant pouvoir fouler de mes pieds cette terre sacrée...
— Pourquoi n'ai-je pas obtenu l'autorisation de m'y rendre, pourquoi ?

Cette question elle ne cesse de se la poser sans y trouver une réponse satisfaisante.
N'est-elle pas venue sur la Lune justement pour défendre la Terre de tout danger ?
Alors pourquoi les terriens empêchent-ils quiconque de débarquer sur leur monde ?
Est-ce ainsi qu'ils remercient la reine sélène et ses Sailor ? Le mépris en payement de la protection que leur prodigue le millénium d'argent ?


— Minako ? Tu regardes encore la Terre, elle te fascine à ce point là ?
Surprise, Minako se retourne comme prise à défaut, elle n'aime pas se l'avouer, mais elle a du mal à se faire à la discrétion quasi maladive de sa compagne, Amy, originaire du monde isolationniste qu'est la planète Mercure.
— Amy ? Je ne supportai plus toute cette musique, la danse m’a donné un peu chaud, j'ai pensé que prendre l'air me ferait le plus grand bien.
— Alors, tu es venu ici pour contempler la Terre.


Minako eut un pauvre sourire, Amy commençait à bien la connaitre et son excuse sonnait faux à ses propres oreilles.

— Oui.

Amy s'avança et pris appui sur le rebord de la balustrade.
— La Lune, jamais je ne me serai cru digne d'y avoir ma place...

Minako regarda Amy à la déroder, ce pourrait-il que celle-ci n'ait pas voulu venir sur la Lune ? Avec le peu qu'elle connait sur les natifs de Mercure, elle sait que ceux-ci n'aiment guère quitter leur planète.


Amy finit par soupirer de manière un peu trop appuyée, ce qui fit sourire Minako.

— Minako tu semble bien t'entendre avec Rei, je ne me trompe pas ?
— Oui, c'est vrai, je la connaissais déjà avant de venir sur la Lune, la famille royale de Vénus reste en très bon terme avec celle de Mars.
— Nous sommes des amies d'enfance pour tout te dire, j'aime beaucoup Rei même si elle a des fois un caractère un peu difficile à vivre.


Finit-elle par dire dans un éclat de rire discret.
Elle a un peu honte de le dire à haute voix, mais après tout ce n'est que la stricte vérité.
Ça n'empêche pas Rei d'être quelqu'un de charmant, mais il faut la connaitre un peu pour s'en apercevoir.
À cette pensée elle sentit ses joues rosir légèrement.

Amy détourna la tête pour admirer un moment les feux d'artifice qui l'émerveille, sur Mercure aucune fête n'a jamais été aussi somptueuse que celle qu'elle vit en ce moment.
Et pour tout dire, les Mercuriens ne sont pas aussi expansifs que les Séléniens, Amy a presque honte de regarder certains des couples de danseurs qui s'enlacent de façons somme toute anodines, mais qui sont pour la prude jeune fille, ostentatoire.
Malgré son éducation on ne peut plus puritaine, elle n'en rêve pas moins d'avoir un jour un amoureux qui la rende aussi heureuse que les femmes qu'elle observe avec une pointe de jalousie quelle a du mal à dissimuler.

Pour reprendre ses esprits, elle fait face à son amie.

— Le célèbre couple Mars et Vénus, une alliance réputée dans tout le système solaire.
Minako regarda avec plus d'attention sa jeune compagne.
— N'est-ce pas aussi le cas pour Mercure et Pluton ? Ho, je m'excuse, j'oubliai que c'est un de vos plus farouches secrets.

Il a toujours semblé étrange à Minako qu'un monde comme l'est Mercure entretienne une telle relation d'amitié avec Pluton.
Les mercuriens sont un peuple d'introvertis comme ça ne devrait pas être permis, alors que les plutoniens par contre sont des mystiques dans l'âme.

Peut-être qu'ils s'entendent bien, car ils sont aussi prissent de tête les uns que les autres ?
Bien sûr Minako n'est pas folle au point de le dire ouvertement, elle sait être diplomate quand la situation l'impose.
Minako préfère donc dire que les mercuriens et les plutoniens sont des peuples profonds, même si elle continue de penser qu'ils sont juste des nombrilistes qui n'ont rien d'autre à faire pour se rendre intéressant que de sortir des phrases et autre théorie tous plus pompeuses, farfelus et ennuyeuse au possible et comme de coutume dénuée de la moindre parcelle de sens commun !


— Com... Comment es-tu au courant ? Personne n'est supposé le savoir !
Minako secoua la tête, affligée, décidément les mercuriens sous estiment réellement trop le reste de la galaxie, comme s'il était possible de ne pas remarquer leur petit manège avec Pluton ?
— Vous autres habitants de Mercure, vous vivez trop replier sur vous-même, mais contrairement à ce que pense la majorité de la population de ton monde, les étrangers ne sont pas aveugle et encore mois stupide !

Ami porta ses mains à son visage comme si les mots de Minako l'avaient frappé avec violence.

Minako regretta presque immédiatement de s'être laissé aller.
Ce n'est pas de la faute d'Amy si tout ce qu'elle connait, et elle en sait des choses, lui vient uniquement des livres.
Mercure la planète du savoir, Minako le reconnait volontiers, mais cette connaissance est purement théorique et donc elle ne vaut finalement pas grand-chose si elle n'est jamais expérimentée.

— N'aie aucune crainte Amy, nul secret n'a été divulgué, je t'assure, nous savons juste que Mercure et Pluton entretiennent une amitié semblable à celle qui nous uni à Mars et que vous tenter de le cacher, en se demande bien pourquoi ?

C'est vrai, pourquoi tenter maladroitement de taire les liens unissant les deux royaumes ?
Soit, Mercure est supposé faire partie des grands royaumes du système solaire, mais dans les faits c'est loin d'être le cas.

Mercure n'est pas si peuplé que cela, la majorité de la population vivant sur la face cachée de la planète.
Sous d'immenses dômes ou carrément sous la terre.
D'après sa mère qui y a vécu un moment, le royaume de Mercure compterait trois principautés.
Ce n'est que pour des raisons de géopolitique que Mercure est considéré comme un des grands royaumes, sinon son pouvoir ne dépasse guère celle des planètes naines comme Eris ou Pluton.
Pas de quoi se vanter non plus.

Minako bien que n'étant pas aussi cultivé et intelligent qu'Amy connait de par sa fonction de princesse de Vénus et de Sailor la répartition du pouvoir dans le système solaire.
De tous les royaumes le plus puissants et le plus influents est sans nulle contestation possible le royaume de la Lune, le millénium d'argent.
Car elle a à sa tête la reine sélène qui possède non seulement le cristal d'argent, le cristal Sailor le plus puissant connu de la galaxie, mais aussi l'allégeance des autres royaumes et Sailor, exception faite de la Terre.
Bien que les Sailor vivant sur Terre suivent les directives de la reine sélène au grand déplaisir de la monarchie terrienne.

La Terre ou le saint royaume de la Terre est le second royaume le plus puissant du système solaire.
Techniquement il est même plus fort que le royaume du millénium d'argent.
Mais seulement en théorie, car la Terre souffre d'un certain nombre de problèmes qui ne lui permettent plus de briguer le leader chip du système solaire.
Le fait qu'il est pratiquement isolé diplomatiquement des autres planètes qui craignent un retour en force du pouvoir et de la centralisation de l'administration menée par la Terre.

Sans parler de la multitude de royaume et d'ethnie qui compose la culture terrienne, bien sûr tous ces petits royaumes sont rattachés au royaume d'or et obéissent aux rois de la Terre.
Sauf que pour l'instant le royaume n’a plus de souverain pour le diriger.
Le prince Endymion a perdu son père étant encore jeune, son père était son unique parent encore en vie et selon la loi terrienne en vigueur il ne pourra devenir roi qu'après son mariage.
Qui ne pourra pas avoir lieu avant quelques années, bien que Minako ait entendu des rumeurs qui laissent sous-entendre que les nobles les plus influents de la Terre auraient trouvé une fiancée digne du prince Endymion, la princesse Béryl, héritière d'une des plus anciennes et illustres familles de la Terre.

Un autre problème qui limite l'influence terrienne est que bien que celle-ci possède un certain nombre de Sailor senshi pour la défendre, elles sont dans les faits rarement aussi puissantes que celle éparpillée un peu partout dans le système solaire.
Non seulement ça, mais aussi qu'elles ne reconnaissent l'autorité du prince Endymion que du bout des lèvres, fidèle comme elles sont à la reine sélène, maitresse de toutes les Sailor senshi connu.
Le royaume peut tout de même compter sur les quatre grands généraux, les princes des cieux.
Leur force est égale au Sailor Inner, Minako eut du mal à l'admettre, mais personne ne semble en douter même la reine sélène en personne a reconnu leur mérite.

Malheureusement, les Shitennou ne s'entendent pas bien avec le sénat impériale qui est l'instance qui aide le roi de la Terre à gouverner cette multitude d'États, principautés et autres duchés semi-indépendants.
Et ça crée des tensions internes relativement importantes.
Mais plus que tout le reste c'est surtout l'orgueil démesuré des terriens qui les mettent pratiquement au ban de la société galactique.
Ils traitent les autres mondes comme s'ils étaient que des barbares attardés !
Une attitude qui froisse bon nombre de sensibilité dans les dynasties interstellaires, mais le pire de tout c'est que sur la Terre c’est les hommes qui ont le pouvoir effectif.

Alors que sur la plupart des autres royaumes ce sont les femmes ou plus exactement les reines et Sailor qui gouvernent.
Minako se demanda si une des raisons des désaccords qui existent entre la Terre et les autres royaumes ne viennent pas précisément de là ?

— Oui, Mercure et Pluton entretiennent d'excellentes relations, nos mondes se ressemblent sur bien des points, mais...

Minako sursauta surprise d'entendre la voix d'Amy.

* J'ai recommencé ! J'ai laissé mon esprit vagabonder, encore une fois, quelle idiote je fais, je ne suis pas capable de rester concentré longtemps... *

Par bonheur pour elle Amy ne s'aperçut de rien, elle aurait eu honte autrement, surtout que cela aurait blessé Amy, une façon de sous-entendre que sa conversation est sans le moindre intérêt

Amy baissa la tête, comme perdue dans ses propres réflexions, elle hésita à faire part de son malaise à Minako.
Après tout, elle n'a pas à se plaindre, les filles sont gentilles avec elles, elles font leur possible pour l'intégrer au groupe.
Minako crut comprendre où se situe le problème de son amie, elle doit se sentir elle aussi seule, ainsi éloigné de sa famille et de son grand frère, Cryss.
Minako sait qu'elle peut compter sur Rei pour l'aider et la soutenir, mais qui est là pour Amy ?

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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyJeu 26 Mar - 22:36



— Tu ne t'entends pas bien avec Makoto ? Elle est gentille pourtant.

Makoto ? Oui je l'aime beaucoup, mais elle est si différente de moi, si
dynamique et pleine de vie, à côté d'elle je me sens si gauche, une
vraie empotée.

Minako rit à la remarque de son amie, c'est tellement elle ça, à se sous-estimé et rabaisser de la sorte.


Tu n'es pas maladroite, mais quelqu'un de réfléchie ce qui est un atout
pour moi, Rei est trop impulsive et Makoto passe à l'action sans pensé
au retombé possible de ses actions.
— Alors, je te le dis comme je le pense, tu es indispensable au groupe.

— Tu as ta propre force, ne te mésestimes pas de la sorte, où douterais-tu de la pertinence de ta venue parmi nous ?

Minako
était on ne peut plus sérieuse, elle voulait qu'Amy sache combien elle
comptait sur elle pour l'épaulée dans sa lourde tâche.

— La reine sélène nous a toutes choisies pour accomplir la mission la plus importante qu'il puisse être, protéger sa fille.
— Et pour ce faire j'ai besoin de ton intelligence et de ton courage
Amy resta un moment sans rien dire puis acquiesça d'un geste discret de la tête.

— Alors, c'est ici que se cachent les princesses de la couronne de Mercure et de Vénus ?

Surprise les deux jeunes filles se retournèrent d'un même mouvement.
Quel ne fut pas leur étonnement de voir la reine sélène en personne venir jusqu'à elles !

— Votre Majesté excusez nous...
Minako et Amy voulaient se mettre à genoux, mais la reine les arrêta d'un discret signe de la main.


Moi aussi quand j'étais plus jeune je m'éclipsais des réceptions
ennuyeuses et j'en profitais pour aller m'amusée avec le peuple, ma
mère n'appréciez guère cette attitude pour tout dire.


La reine gloussa délicatement, une main devant la bouche comme il sied aux dames de haut lignage.
Voir la reine sélène plaisanter de la sorte surprit Amy qui ne connaissait pas cet aspect de la personnalité de la reine.
Minako par contre avait pu constater à l'occasion que la souveraine absolue du millénium d'argent ne manquait pas d'humour.

La
jeune guerrière se doutait qu'une personnalité en vue comme la reine
sélène devait subir une pression énorme et qu'il lui fallait donc
trouver un moyen de « lâcher la soupape » de temps en temps.
Et rien
de tel que la plaisanterie dans pareil cas, mais l'humour de la reine
est si subtil et relevé que peu de personnes ne pourraient la
soupçonner de recourir à des traits d'esprit.
Pour Minako la reine est un modèle en tout point, comme souveraine par exemple.

Rares
sont les diplomates ou seigneurs à pouvoir se targué de rivaliser avec
son intelligence, sans parler de sa grande expérience fruit de nombreux
siècles de vie.
Comme Sailor la reine sélène fut le fer de lance
d'une lutte mémorable entre les Sailor senshi de la galaxie et les
membres de la famille des ténèbres, dont la tristement célèbre Chaos.
Que seule la reine sélène était en mesure de vaincre pour de bon !
Et
enfin en tant que mère, bien qu’étant extrêmement occupée par ses
fonctions royales, la reine arrive à élève elle-même la petite sérénity.

Comment, se demanda distraitement Minako, ne pas aimer un tel personnage ?
Aussi belle que puissante, aussi forte qu'aimable, aussi inflexible que compatissante.


Ha ! La Terre, je ne me lasse jamais de la regarder, quelques furent
les sacrifices consentis pour sa défense, cela en valait assurément la
peine.
— Viendra un jour où la Terre sera le moteur du renouveau de la galaxie, apportant l'espoir dans le coeur de tout un chacun.

Ni Minako ni Amy n'osèrent parler tant la reine semblait absorbée par la vision de la Terre.


Longue fut mon existence, j'ai voyagé aux confins de l'univers et vu
tant de merveilles que les mots ne pourront jamais en transmettre toute
la richesse et la beauté.
— J'ai assisté à la naissance d'étoiles,
et à l'apparition de la vie sur bien des mondes inconnus, j'ai touché
les plus belles des étoffes et gouters aux plats les plus
invraisemblables, mais rien ne pourra jamais m'émouvoir autant que le
spectacle d'une Terre en paix.


Minako
en eut les larmes aux yeux, elle se doutait que la reine aimait la
Terre, mais elle n'avait pas réalisé à quel point cet amour pouvait
être fort.

— Oui Votre Majesté, vous avez
raison, je suis convaincue que bientôt la tension qui existe en le
royaume saint et nous ce dissipera, les terriens finiront par
reconnaitre le bien-fondé de vos décisions à leurs encontre, c'est
forcée.

La reine caressa le visage de Minako, un geste si intime qu'elle ne l'oubliera jamais de sa vie.
La
tête tournée vers la place communale la reine sélène profita comme
n'importe lequel de ses sujets des feux d'artifice qui ne semblaient
vouloir cesser de colorer le ciel des couleurs d'un arc-en-ciel
féérique.

[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. Smclub10
— Il est l'heure de retourner auprès de mes invités, sinon ils vont finir par remarquer mon absence.

Rei et Makoto sont auprès de la petite lady, dans sa chambre, elles
n'ont pas besoin de vous pour la surveillée ce soir, pourquoi n'en
profiteriez-vous pas pour vous faufilé au dehors des murs du palais et
visité la ville ?
— Majesté ?
Amy n'en croyait pas ses oreilles, est-ce bien la reine qui leur parle ?
Une soirée de liberté sans aucune contrainte ? Juste celle de s'amuser comme n'importe quelles jeunes filles de leurs âgés ?

La reine eut un doux sourire à son encontre.

Jolie comme vous l'êtes je ne doute pas que quelques gentils garçons ne
vous invitent à danser jusqu'aux petits matins, amusez vous cette nuit,
ordre spécial de la reine.

Finit-elle par dire en faisant à la grande surprise de deux jeunes filles un clin d'oeil.
Avant de rejoindre d'un pas altier la salle de bal.

Amy
ne donnait pas l'impression de savoir quoi faire, par chance Minako
avait quant à elle une idée très précise de ce qu'elles devraient faire
pour honorer l'ordre de la reine, manger des sucreries et danser comme
des folles jusqu'aux aurores.
Prenant la main de son amie elle commença à courir vers l'entrée du palais.


Viens avec moi Amy, je connais des cadets qui doivent être sur la place
et se sont tous d'exilant danseur tu peux me faire confiance, ont va
bien s'amuser toutes les deux, je te le promets.


Amy
la suivit docilement, partager entre l'inquiétude et l'excitation,
jamais elle ne se permettrait une telle folie sur Mercure, surtout avec
un frère aussi protecteur que Criss, constamment derrière elle, mais il
n'est pas là et c'est un ordre de la reine en personne, n'est-ce pas ?
Il serait donc mal venu et particulièrement désobligeant de sa part de
ne pas profiter comme il se doit d'une pareille occasion.
Et pour une fois, c'est elle qui va vivre une aventure palpitante.

Finalement, la soirée promet bien des surprises et elle s'en réjouit d'avance.
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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyDim 5 Avr - 16:33

Chapitre trois, Néphrite.


Des cavaliers s'approchaient par la vieille route depuis longtemps désertée, la chaussée marchande construite il y a une cinquantaine d'années plus en amont de la vallée de l'Indus y est sans doute pour beaucoup.
Pourtant, le maharadja du Cachemire avait décidé de laisser une présence militaire au village d'humus pour surveiller la région.
Il ne fallait pas que la vieille route soit utilisée par les contrebandiers de tout poil.

Du moins, c'est la théorie officiellement admise, car la région entière, plus de vingt lieux, est protégée par une seule et unique cohorte, à peine six cents hommes d'armes.
Un chiffre ridicule pour une si vaste zone, en plus le palais à décider de diviser la cohorte en trois manipule de deux centuries chacune.
Sauf qu'au village même il n'y a qu'une seule centurie présente de façons permanentes, cent hommes, ça ne pèse pas lourd face à l'ampleur de la tache.

Par chance, les contrebandiers et autre braconnier se montrent rarement violents, ils jouent plutôt au jeu du chat et de la souris avec la légion.
Gallien aurait souhaité que ça reste toujours comme ça, de petit larcin sans gravité et sans réelle conséquence.
Les criminelles de la région ne ressemblant en rien aux vauriens des grands ensembles urbains.
Pour les villageois de la région, ils ne sont rien d'autre que des fortes têtes jouant les durs pour se donner un genre, mais pas bien méchants dans le fond.

— Ça aurait du continué comme ça...

La faute de Gallien a été de sous-estimer la stupidité de ces « bandes », jusqu'il y a peu ils ne s'en prenaient jamais à la population ni ne les violentaient de quelques façons qui sois.
Voilà pourquoi il ne les avait jamais pourchassés avec l'acharnement qu'il aurait du montré, et son manque d'effectif ne justifie en rien son manque évident d'enthousiasme.
Il a mis vingt ans pour accéder au poste de centurion, le plus haut grade qu'un citoyen ordinaire ne puisse jamais acquérir dans la légion.

Avec ce grade en poche, il aurait pu rentrer chez lui la tête haute, son père lui aurait alors pardonné d'avoir quitté le village sans son consentement.
Il ne lui restait plus qu'une année de service actif à effectuer, juste une simple année dans une région sans le moindre trouble.
À part quelques débordements occasionnés par les montagnards de l'Imus, il n'eut jamais aucun incident majeur.

Un poste frontière des plus calme en somme même si les zones de patrouille sont assez conséquentes.
Mais ni Gallien ni ses légionnaires ne se sont jamais plaint, et pour cause, depuis les sept ans qu'il est en charge de protéger le village d'Humus, Gallien n'a jamais perdu un seul homme dans des échauffourées, il n'y a d'ailleurs jamais eu de combat, à part quelques bagarres générales d'ivrogne à la kermesse annuel.
Rien de bien méchant en somme.


— L'appât du gain !
Gallien sera les dents de frustration, il y a une semaine de ça il avait reçu un message de son capitaine.
Il devait fournir une escorte pour une dame de la noblesse qui devait passer dans la région.
Rien d'inhabituel, car une de ses taches consiste justement à protéger les officielles qui passent parfois dans cette partie du pays.

Ainsi, Gallien envoya une section à leur encontre, dix légionnaires, en temps normal c'est amplement suffisant, mais pas cette fois-ci.
C'est en partie de sa faute, il le reconnait volontiers, la discipline de sa centurie n'est pas ce qu'elle devrait être normalement.
Ses soldats ont dû parler de façon inconsidérée de cette escorte dans la taverne du village, sinon comment expliquer qu'une bande de maraudeurs aient attaqué le convoi ?

D'après le rapport que lui a fait le caporal-chef Oscar qui commandait la section, les attaquants étaient plus d'une centaine.
Et pour la plupart d'entre eux, connue des légionnaires, des bandits à la petite semaine.

— Bandes de...
Fulminant et tapant du pied Gallien fixa obstinément l'horizon, aucun de ses hommes n'eut le courage de le regarder en face.

Personne n'est dupe au village, la carrière du centurion est maintenant plus que compromise et les légionnaires savent qu'ils en sont responsables.
Mais qui aurait pu croire que des contrebandiers auraient la folle audace d'attaquer le convoi d'une noble dame de la cour ?
D'habitude ils n'osaient jamais ouvertement affronter la légion, mais cette fois ils connaissaient non seulement la route qu'allait emprunter le convoi, mais aussi qu’elle ne serait que faiblement protégée.
À cent contre dix, ça devait être une victoire facile et ils auraient alors eu tout le loisir de demander une riche rançon.

Une pareille occasion ne se présente que rarement dans une vie, il est logique qu'ils aient tenté le coup.
Pourtant, ni Gallien ni les bandits n'avaient pris en compte un petit détail pourtant crucial.
La noble dame avait en sa compagnie une de ses amies d'enfance, ce qui n'est pas rare dans de tels voyages, les femmes de noble lignage ne se déplaçant jamais sans la présence d'une dame de compagnie surtout en présence d'hommes !
Leur réputation risquant d'y souffrir.
Le problème majeur est que ladite amie n'est autre que la fille d'un sénateur impérial et qui dit sénat dit aussitôt, spectre !

La jeune femme avait ses propres gardes du corps, des membres de la garde noirs, la légion prétorienne du sénat impériale du saint royaume de la Terre.
Le pendant de la garde royale, les légions prétoriennes chargées de la sécurité de la famille royale de la Terre.
Une simple section de spectre, juste dix malheureux légionnaires, dix !
Et à eux seuls ils ont non seulement repoussé l'attaque désorganisée des bandits, mais ils leur ont infligé des pertes importantes, quarante et un morts auxquels il faut encore ajouter les treize prisonniers avec des blessures plus ou moins graves.

En comparaison, les soldats de Gallien n'ont tué que trois bandits, et en ont seulement capturé deux.

— Par bonheur, les damoiselles n'ont rien eu, à part une peur bien compréhensible...

Le caporal Oscar a eu la présence d'esprit d'emmener le convoi directement sur Humus, Gallien ne perdit pas de temps et fit immédiatement rappeler tous ses hommes pour défendre le village.
Au cas improbable où les bandits tenteraient une nouvelle attaque.
Il envoya aussi une estafette à son capitaine pour demander des renforts en urgence, car une seule centurie ne pourra jamais entamer seule les recherches des criminels dans les vastes montagnes de l'Imus.

Les bandits appartiennent tous aux clans des montagnards, et ils sont tous apparentés entre eux, ne formant qu'une grande « famille » et l'on peut donc supposer que les hameaux où ils ont dû trouver refuge après leur débâcle les protégeront jusqu'à la mort.
Mais ce n'est pas ce qui ennuie le plus Gallien en cet instant, mais plutôt ses encombrants invités-surprises.

Les rumeurs parlant du caractère intransigeant des spectres se sont avérées être bien loin de la vérité, les spectres sont encore pires que ce dont on en dit.
Depuis qu'ils sont là ils ne se sont pas gênés pour critiquer ouvertement la piètre qualité de la formation des légionnaires de Gallien, mit en avant la défense manifestement insuffisante du village, sans oublier de critiqué la lenteur des secours, qui n’est toujours pas arriver et aussi, bien sûr, l'incompétence apparente de Gallien, qui na pas su anticipé l'attaque.

Les soldats enragent tout comme lui-même, mais ils ne trouvent rien à rétorquer, car les spectres ont raisons en tout point.
Mais le pire restait encore à venir pour Gallien, car pour une raison qui lui échappe encore, lord Néphrite, le fils ainé d'un des princes des cieux, se trouvait à quelques lieux du village.
Apprenant la nouvelle de l'attaque il est venu directement au village pour s'enquérir de la bonne santé des dames.

Gallien se doute que cette affaire va prendre des proportions importantes pour la principauté du Cachemire.
Les légions de défenses territoriales ont toujours été montrées du doigt par les Shitennou comme étant peu performantes en comparaison des légions composant le gros des effectifs de l'armée impériale.
Bien sûr il n'y aura aucune sanction vis-à-vis du Cachemire même, mais la réputation de la principauté sera pourtant entachée.

— Je vais être renvoyé pour faute grave et je vais probablement perdre jusqu'à ma pension, je peux dire adieu à mon retour au pays...
— Si au moins lord Néphrite avait accepté que certains de mes hommes l'accompagnent dans sa poursuite des bandits...

Gallien ne savait pas s'il devait espérer que le jeune homme d'à peine quatorze ans réussit ou non à capturer les bandits.
D'un côté s'il échoue alors qu'il est bien parti pour devenir un Shitennou ça prouvera toute la difficulté de protéger un tel territoire avec si peu de soldats.

Sauf que si Néphrite devait être d'une façon ou d'une autre blessée ou pire encore, mourir, alors ce n'est pas une simple disgrâce qui l'attendra, mais une mise à mort en bonne et due forme.
Avec pour conséquence la déchéance de sa famille qui ne s'en relèvera sans doute jamais.
Sa seule consolation est de savoir que le maharadja sera raillé pour avoir été si pingre, réduisant au cours des ans de plus en plus les effectifs de ses légions et cela dans l'unique but de compenser financièrement sa mauvaise gestion des affaires publiques du Cachemire.


— Ce qui ne m’avance pas des masses je dois dire...

Les cavaliers sont encore trop éloignés pour pouvoir les distinguer avec précision, une chose est pourtant claire pour lui.

— Ce ne sont pas les renforts que j'ai appelés, leurs rangs sont trop serrés pour être la cavalerie attachée au service d'une légion.
— Mais que viendraient faire par ici des chevaliers ?

Dans le fond il s'en moque complètement, mais au moins cela le distrait, il peut comme ça oublier sa future déchéance programmée.

— Tu parles d'une fin de carrière -------------------------------------------------------------------------------------------------------

Chevauchant à la tête de la cavalerie Jedeite profite de ce sentiment de paix qu'il ressent à se tenir au-devant de la chevalerie Varanges.
La cavalerie lourde la plus prestigieuse de l’époque et appartenant à la légion prétorienne
écarlate, un nom qui découle de la couleur qu'arbore chaque prince des cieux.
Jedeite va devenir le premier grand général du royaume dont la couleur est le rouge.
Il est rare qu'il puisse être accompagné par autant de légionnaires de la onzième légion impériale.

Car cette légion est la garde personnelle du premier des princes des cieux, qu'on lui donne le plein commandement de deux cohortes de la onzième ne peut vouloir dire qu'une chose, le sénat impérial la reconnut comme Shitennou.
Le prince Endymion ne tardera sans doute plus à le nommer officiellement à ce poste.

* Je ne m'attendais pas à être si rapidement inverti d'une telle charge, même si je suis né pour devenir un des princes de la Terre. *


Jedeite a une conscience aiguë de la responsabilité qui est la sienne maintenant.
Les chevaliers qui l'entourent ne sont pas des tendres et pourtant ils l'observent avec une crainte révérencieuse.

* Qu'ont soit un prince protecteur ou une Sailor c'est du pareil au même aux yeux du peuple, nous le paraissons comme étant des divinités, je sais que Zoisite adore cette situation, mais je ne pense pas que cela sois une bonne chose qu'ont nous considèrent autrement que comme des seigneurs ! *
* Que nous possédions ou non des pouvoirs, nous sommes comme les autres humains et on commet tout autant d'erreurs qu'eux, nous ne méritons pas une telle vénération. *

Pour le moment Jedeite aime sentir la caresse du vent sur son visage, mais plus encore la puissance de son cheval.
Ses muscles fins et souples qui lui permettent de suivre une cadence élevée sans montrer signent d'un quelconque essoufflement.
C'est un pur-sang offert par Néphrite pour ses dix ans, un cadeau qui lui a fait plus plaisir que tout le reste.

Néphrite, Zoisite et Kunzite, les trois prétendant avec lui au rang de princes des cieux, bien que prétendant sois faux, depuis leur naissance ils sont destinés qu'ils le veuillent ou non à devenir des Shitennou.
Jedeite apprécie Néphrite, son indépendance et son ouverture d'esprit le fascinent presque.
Bien qu'étant tous amis il y a deux groupes qui se sont formés entre eux, Zoisite et Kunzite d'un côté et Néphrite et lui mêmes de l'autre.

Non pas que cela sois gênant en soi, à vrais dire c'est même une bonne chose en définitive, car ça leur permet d'avoir plusieurs approches possibles pour résoudre les problèmes à venir.
De toute façon, ils obéissent à Kunzite, car il est le plus puissant et le plus intelligent du groupe, mais juste après lui vient Néphrite.
Jedeite sait qu'il est le moins fort des quatre, il a beau faire des efforts il n'arrive pas à égaler ses amis.



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Ash

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[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. Empty
MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyDim 5 Avr - 16:36


Voilà pourquoi il se consacre plus que les autres à développer ses relations avec l'armée.
Et plus particulièrement la cavalerie.
C'est grâce à ses relations qu'ils ont pu avoir une situation réaliste de l'état des défenses militaire du royaume.
Et ce n’est pas la joie, comme la si bien dit Zoisite.
Le saint royaume de la Terre est un ensemble complexe à gérer, il y a
beaucoup de niveaux de pouvoir, le roi, les Shitennou, le sénat, les
princes et duc, les communes...

Ce qui fait que l'armée aussi est divisée en plusieurs couches.
Ce qui convient parfaitement à Kunsite, mais qui déplait pas mal à Néphrite.
Il y a l'armée terrienne qui est composée par les légions impériales
dont le contingent est exclusivement composé par les habitants de la
belle province, qui dans un futur lointain sera appelée l'Antarctique.
Les légions impériales sont puissantes de quatre-vingts légions, chaque
prince des cieux a directement sous son commandement dix légions.

Elles sont réparties sur l'ensemble de la belle province, le restant est quant à eux dispersé un peu partout dans le monde.
Les légions impériales sont hautement disciplinées et formées, elles sont l'épine dorsale de la défense de la planète.
Mais elles ne sont pas aussi nombreuses qu'elles devraient l'être, cela
étant essentiellement dû à la loi qui stipule que seuls les citoyens de
la belle province peuvent rejoindre ses rangs.
Jedeite approuve cette mesure qui garantit à la couronne des troupes dévouées.

Néphrite par contre n'hésite pas à fustiger ouvertement ce conservatisme qu'il trouve contre-productif.
La Terre est divisée en cent huit provinces qui sont dans les faits,
c’est plus un découpage administratif de la planète qu'autre chose.
Chaque province élit un sénateur qui peut lever une légion dans sa province pour en garantir la sécurité et la stabilité.
C'est les armées provinciales, logiquement il devrait y avoir cent huit
légions, mais seules quatre-vingt-une provinces ont une légion et
encore, la plupart ne sont pas complètes, selon ses estimations il n'y
aurait de quoi former qu’entre cinquante et cinquante-cinq légions en
tout.

Une légion n'est « toujours » composeur que de cinq mille hommes.
Mais entretenir une légion revient cher à la longue...
Le troisième palier du pouvoir militaire comprend les troupes
seigneuriales, en somme les troupes que chaque pays de la Terre peut
lever.
Bien que leur nombre est limité selon la taille et l'importance du pays.
C'est une mesure pour garantir qu'une nation de la Terre ne devienne pas une menace pour ses voisins.

Sauf que cette mesure commence à dater un peu, car rarement les
seigneurs équipent de grandes armées, car leurs gestions sont
entièrement à leur frais.
Ces légions composent l'armée de défense territoriale et est la plus grande des trois armées du royaume.
Plus de cent soixante légions, techniquement en tout cas, car s'il ne
connait pas encore avec exactitude leur nombre réel Jedeite pense
qu'ils ne doivent pas être plus que cent légions et cela en comptant
large.

Il existe pourtant encore d'autre force militaire, les cohortes
urbaines par exemple, les forces de police dans les grandes villes et
agglomérations.
Sauf que ce ne sont pas des policiers, mais bien de militaires formés pour faire respecter la loi dans les villes du royaume.
Leur nombre est encore plus problématique à connaitre, car on parle un
peu vite de cohorte, alors que dans certaines cités ils sont plusieurs
cohortes à se partager le travail dans d'autres villes, ils ne sont
composés que d'à peine de quelques soldats.

Ils sont sous le contrôle du sénat, à la différence des légions
provinciales qui sont sous les ordres de leur sénateur respectif.
C'est un peu complexe, car les Shitennou peuvent légalement
réquisitionner les légions des provinces (avec l'accord du sénat), mais
les princes des cieux n'ont pas la moindre autorité sur les cohortes
urbaines !
Jedeite a du mal à comprendre le pourquoi de la chose, mais d'après
Néphrite c'est pour marquer clairement la séparation du pouvoir civil
et militaire.

Chaque Shitennou a aussi une garde personnelle, les légions prétoriennes.
La onzième, la vingt-deuxième, la trente-troisième et enfin la quarante-quatrième légion.
Ces légions ne sont composées que de quatre mille hommes et ne sont pas reprises dans le compte de l'armée terrienne.
Ce qui est plutôt paradoxal vu qu’elles en sont les meilleures troupes.
Elles accompagnent toujours les Shitennou, mais assez rarement au complet.

Sinon il y a aussi la garde royale, quatre légions qui sont les forces
d'élite de la planète et sous le seul et unique contrôle du prince
Endymion.
Ce sont les troupes prétoriennes les plus puissantes qui existent sur la Terre.
Elles ont trois particularités qui les distinguent des autres légions prétoriennes.
Chaque légion est composée de six mille hommes au lieu des cinq milles traditionnels.
Elles sont uniquement réservées à la noblesse.
Et pour finir, la première légion se compose exclusivement d'habitant de la capitale impérial.
La deuxième légion est, elle, réservée à la noblesse du reste de la belle province.
Et la troisième et quatrième légion est ouverte à la noblesse des provinces.

Ce qui est peu courant sur terre, chaque armée ne recrute normalement ses soldats que dans sa sphère d'influence propre.
L'armée terrienne dans la belle province.
L'armée provinciale dans chaque province impériale.
Et l'armée de défense territoriale dans chacune des nations de la planète.
Normalement, car il existe une autre exception, la dernière force armée du royaume et la plus problématique de tous.

Les spectres !
Jedeite soupire en pensant à eux, dans les faits il n'y a qu'une seule légion de spectres au monde, la garde noire.
Aussi forte qu'une des quatre légions royales et tout aussi nombreuses, six mille hommes.
N'obéissant que la seule autorité du sénat impérial.
Ce que Kunsite à du mal à accepter et ça se comprend parfaitement...

Sauf que les spectres sont plus nombreux que ça, ils existent de nombreuses phalanges de spectres disséminés sur Terre.
Difficile par contre de connaitre avec exactitude leur nombre, Néphrite pense qu'ils sont pas loin de trois légions.
Ce ne sont pas des troupes standards c'est le moins qu'on puisse dire,
ils ont par la volonté du sénat impérial la main misse sur les cohortes
urbaines qui sont en quelque sorte devenues leur unité auxiliaire.

Garde du corps, policier, agents du renseignement et plus que tout, assassin !
Voilà ce que sont les spectres et si les cohortes urbaines peuvent être
décrit comme étant du type défensif, en maintenant la paix et l'ordre
dans les cités et en faisant respecter la loi du roi.
Alors, les spectres ne peuvent être autrement que du type offensif,
allant détruire à la racine les menaces reconnues comme telles par le
sénat et parfois les Shitennou.

Ils forment l'ordre de l'Obscura, un ordre qui n’a pas d'existence
reconnue légalement, c'est juste le peuple qui a commencé à les appeler
de la sorte.
En souvenir, parait-il, de la plus puissante des guerrières de l'ombre
qui n'est jamais née sur Terre, voilà plusieurs siècles de cela.

Obscura, un nom qui va comme un gant aux spectres, d'une rare fidélité et si efficaces que ça en est troublant.
Mais fanatique dans l'accomplissement de leur devoir.
Ils ne sont pas connus pour leur retenue ou leur clémence.
Si la garde noire est facilement reconnaissable avec leur lourde armure
à plaque rigide d'un noir profond, ce n'est pas le cas pour les
phalanges de spectre qui représentent le gros des effectifs de
l'Obscura.

Chaque phalange a pour ainsi dire sa propre tenue, ce qui s'explique pour diverses raisons.
Mission furtive, reconnaissante, attique nocturne, mission de protection ou d'infiltration.
Chaque phalange à sa particularité qui se retrouve dans leur uniforme.
Bien évidemment pour le peuple voir autant d'uniformes différents pour une même force armée les a longtemps perturbés.
Mais il y a une constante chez les spectres, et cela, quelle que soit
leur phalange d'origine, ils sont toujours habillés de noir, des pieds
à la tête.

Donc au fil du temps, il est entré dans les moeurs qu'une personne
portant un uniforme vaguement de coupe militaire, mais noire, est un
spectre.
Ce qui est d'ailleurs souvent le cas bien qu'on voit uniquement les spectres au grand jour.
Des gardes du corps ou des unités d'assaut, le reste est caché aux yeux
de tous, menant mille actions pour défendre le royaume de la Terre des
complots ourdis par les colonies félonnes !
Enfin si on en croit les histoires colportées par les troubadours et
autre conteur, mais qui plaisent énormément au peuple féru d'histoire
qui fait peur.

Les spectres dans leur ensemble sont d'une grande aide pour le royaume.
Kunzite lui-même dut l'admettre, de toute façon même si on les
supprimait il faudrait alors entrainer des troupes pour les remplacer
comme agence du renseignement, ce qui serait absurde et couteux.
Il est vrai que les légions impériales autrement dit l'armée terrienne et les spectres se regardent de biais
alors qu’étonnamment les légions la garde royale entretient des rapports amicaux avec leur homologue de la garde noir.

— Je suis en train de me laisser manipuler par Néphrite, je n'aurai pas dû lui parler de ma rencontre avec Ash !
Ash Pendragon, un des fils du roi d'Asturies, Jedeite est resté en sa compagnie pendant un mois.
Bien que le voyage jusqu'à Arcadia n'est pas pris plus de trois jours.

— Dire que j'ai dû rester tout ce temps en Arcadie...

Non pas que le royaume en lui-même sois mauvais, mais d'habitude les
officielles du royaume d'or font l'impossible pour évite cette région.


— Pompeux et hypocrite, voilà ce qui les décrit au mieux, foutue noblesse qui se croit supérieure aux autres.
— Toujours à faire des ronds de jambe et à utiliser un langage ampoulé
pour mieux vous faire comprendre combien ils nous m'éprises, le royaume
du rêve ? Tu parles !

Jedeite n'a pas caché son irritation vis-à-vis des seigneurs d'arcadie.
Des êtres imbus de leurs personnes, pensants, à tort, que le
rattachement de leur royaume au royaume d'or fait d'eux des êtres à
part.

Le royaume d'or et surtout Élusion sont vitaux à la Terre, sans Élusion il n'y aurait plus de vie possible sur la planète.
Mais Arcadia ? On a beau avoir donné le titre de royaume du rêve, Arcadia n'est pas la source du rêve des humains.
Qu'Arcadia vive ou meurs n'aura jamais de réel impact sur le monde !
Les Arcadiens refusent de croire que leur nom vient seulement du fait
qu'ils ont en leurs seins une multitude de créatures féériques.

Jedeite leur trouve plus un air de monstre que de créatures enchantées.
Sa réaction n'a pourtant rien de comparable à ce qu'Ash a laissé transparaitre.
Il faut dire que la jeune princesse du royaume est quelque peu... Différente.



— Complètement taré oui, j'ai hâte de voir Néphrite de visu, il ne va pas en revenir.
Elfydya une jeune fille peu commune, belle, mais assurément... ...
— Folle !


En tout cas, même s'il n’a pas aimé devoir rester si longtemps en Arcadie, Jedeite ne le regrette pas pour autant.
Apprendre à mieux connaitre le fils de Pendragon lui sera certainement utile dans un avenir pas si éloigné que ça.
Ash lui a d'ailleurs montré des techniques de combat qu'on n'enseigne que dans les forêts profondes du nord de l'Europe.
Bien qu'encore jeune, il maitrise déjà plusieurs formes de combat
avancé, il lui manque encore la force et la rapidité que seul un adulte
peut acquérir, mais malgré ça il démontre un potentiel assurément
exploitable.

Pour la gloire du royaume saint de la Terre, sur ce point son avis rejoint celui de Néphrite.
C'est à sa demande qu'il est non seulement resté en Arcadia, mais aussi qu'il est venu en hâte dans cette partie du monde.
Le Cachemire, un drôle d'endroit pour organiser un rendez-vous.
Et pourquoi lui demander de venir avec ses chevaliers ?


— Il désire me parler d'Ash Pendragon et des spectres, je me demande
quelle est son idée, tu attises décidément ma curiosité Néphrite, et
j'aime ça !

— Mon seigneur, nous approchons du village d'Humus où lord Néphrite vous a donné rendez-vous.
— Merci Tribun, vos hommes et vous-même pourrez vous détendre à la
taverne, mais laisser quelque soldat en faction, juste au cas ou.


Les légionnaires sont faciles à vivre, un peu de vins, de jolies
filles, une paie honnête et ils vous suivront partout, duse être
l'enfer.
Et ses Varanges ne diffèrent pas des autres légionnaires à voir le large sourire de son tribun.


— Si j'avais l'âge je me prendrais une bière moi aussi, vivement que je sois majeur !

Ses hommes éclatèrent de rire suivi de près par Jedeite.
Il aime vraiment chevaucher à la tête de soldat qu'il estime et qui en retour lui donne leurs confiances.
Jedeite en profite tant il connait la valeur du respect de ses troupes.

Il aperçut les contours du village, flattant le flanc de vif éclair, sa
montre bondit en avant comme une flèche jusqu'à l'entrée du village.
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Ash

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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyMer 29 Juil - 20:15

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Quelqu'un peu supprimer se message s'il vous plais ?


Dernière édition par Ash le Mer 29 Juil - 20:23, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyMer 29 Juil - 20:21

Hittia, première partie.


Enfant sevré de gloire.
Tu sens courir par la nuit dérisoire.
Sur ton front pâle aussi blanc que du lait
Le vent qui fait voler tes cheveux d'ébène
Et te caresser le visage Ash, ô jeune Ash !


Une jeune fille marchait au milieu de la foule indifférente.
L'époque était troublée et dans la ville de Khéope personne ne se souciait d'une orpheline à la triste mine.
Elle avança d'un pas lent tant la faim l'affaiblissait.
Elle allait d'échoppe en échoppe pour proposer ses services en échange d'une maigre pitance.
Mais peu nombreux étaient ceux disposés à lui confier du travail.
Ses cheveux bleus et ses yeux d'un mauve si singulier mettaient les gens trop mal à l'aise en sa simple présence.

Sans même parler de son allure miséreuse avec sa courte robe taillée dans une étoffe grossière d'un gris vert terne.
Pieds nus et d'une maigreur qui faisait peine à voir, elle avait pourtant trop d'amour propre pour mendier et encore moins vendre son corps contre de l'or.
Et si ses traits dénotaient autant dans cette partie de la haute Égypte, il n'en restait pas moins vrais qu'il existait de nombreux pervers à la recherchent constante de nouveauté ou de singularité comme Hittia pour assouvir leurs soifs insatiables !

Et ces vampires d'un genre particulier ont au sein de la faune bigarrée des bas-fonds de la ville de nombreux agents prêts à leur fournir de la chair fraîche.
Comme Ephatôt, aussi corpulent qu'il est puant et qui contrôle de ses doigts boudinés la vie souterraine de Khéope.
Rien que de penser à ce porc lui faisait monter la bile à la gorge.
Ô il a été poli avec elle, courtois même, mais elle s'est sentie salie par son regard lubrique qui la déshabillait littéralement du regard, comme si elle n'était rien d'autre qu'un bout de viande, un simple objet de désir.

Depuis lors, une semaine avait passé, une semaine horrible remplit de rêves décousus qui se suivaient sans suites ni logiques, si ce n'était ce sentiment de terreur qui continuait de la poursuivre a son réveil.
Chaque bruit la faisait désormais sursauter et elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer des silhouettes qui la suivaient à la trace.
La pression psychologique qu'elle ressentait lui est difficile à vivre, elle n'avait encore que treize ans, mais elle se sentait vieille de mille ans, si ce n'est plus...
La pression était telle qu'elle finit par se demander où était le mal de se prostituer ?

Hittia n'aurait plus jamais à souffrir de la faim, elle pourrait aussi avoir un domicile rien qu'à elle, avec un vrai lit, et non pas une simple paillasse, quand elle avait de la chance de trouver une paillasse,qui dans sa situation était pour elle pour ainsi dire un luxe...
Alors pourquoi hésitait-elle de la sorte ?
Passer le dégoût de la première fois, elle devrait finir à la longue par s'y habituer, n'est-ce pas ?
Et puis ça ne pouvait pas être pire que la vie de chien errant qu'elle menait depuis des années, alors pourquoi cette voix qui se faisait s'entendre en elle parfois lui murmure un non si catégorique qu'il possédait la force d'un ouragan ?!

Comprenant qu'elle ne réussirait pas à trouver du travail aujourd'hui, tout comme hier et le jour d'avant aussi, elle décida d'aller jusqu'au quartier du temple.
C'était contraint et forcé qu'elle se força à y aller, dire qu'elle n'aimait pas les prêtres est encore loin de la vérité.
Les prêtres de Khéope aux ventres distendus et aux mains baladeuses la dégoûtaient chaque jour un peu plus que la veille.
Mais nécessiter faisait lois en cette époque, alors elle s'avança d'un pas lent au milieu des marchands, des cultivateurs, des scribes à l'orgueil démesuré, des femmes de nobles familles aux poches aussi remplies d'or que leurs cervelles sont vides d'intelligences.

Pourtant, cette foule à l'aspect si différente ne l'intéressait pas plus que ça, ils étaient si communs !
Ce qui n'était pas le cas du groupe de légionnaires impériaux qui se trouvaient non loin d'elle, en bas de la rue.
Elle aimait leurs étranges uniformes au teint gris qui les rendent si austères aux yeux des Égyptiens.
Elle s'amusa de constater la réaction des badauds à la simple vision des légionnaires, c'est comme s'ils se rappelaient soudain qu'ils avaient plu urgents à faire à l'autre bout de la ville.

Il faut dire qu'on n'hésitait plus à reprocher aux militaires la guerre éternelle que la Terre menait vis-à-vis de ses colonies spatiales.
Elle souriait à cette pensée, n'est-ce pas la preuve que le peuple dans son ensemble est versatile ?
Après tout tant que l'armée terrienne semblait l'emporter et remportait bataille sur bataille le peuple les soutenait avec un enthousiasme frisant la frénésie.
Sauf que dès que les revers militaires sont survenus les critiques acerbes n'ont pas tardé à les suivre comme des chiens galeux !

C'est typique, en cas de problème la population se cherche un responsable à blâmer et plus la personne est visible et connue et mieux c'est.
Comme ça on peut lui faire porter la responsabilité de tous les maux de la Terre.
Sauf que dans ce long conflit entre les mondes du système solaire ce n'était pas les militaires, mais bien les gouvernements et leurs souverains les responsables de l'escalade ininterrompue de la violence.

Si le peuple est trop stupide pour s'en apercevoir tant pis pour eux, pensa-t-elle.
De toute façon, les légionnaires se sont toujours montrés bons envers elle, contrairement à ses compatriotes.
Sans même dire que leurs seules présences aient suffi à calmer les ambitions des prêtres qui ne cachaient même pas leur projet délirant de prendre le contrôle de la ville comme s'ils étaient quelques seigneurs féodaux !
Bien sûr certains grands prêtres ulcérés que la légion les ait empêchés de réussir leurs mains basses sur Khéope ont vainement tenté de monter une fronde populaire contre la légion impériale.

Mais même les disciples les plus enthousiastes des prêtres n'ont pas été assez téméraires pour les suivre dans leurs folies destructrices.
Se mettre en travers de la route de la légion impériale et donc de l'armée terrienne a toujours été considéré comme un acte de haute trahison passible de la peine capitale.
La « révolte » des prêtres avait logiquement fait long feu, mais la légion c'est néanmoins montrer généreuse envers la cité, seuls les instigateurs de la révolte furent au final arrêtés et déportés.
Au moins depuis lors, les prêtres de la ville font preuves d'une humilité de bon aloi pour des personnes supposément êtres humbles et dévoués aux bien-êtres spirituels et morals de la population.
Hittia aimait se souvenir de ces évènements, rien que le fait de repenser à la tête des hauts prêtres emmenés pieds et poings liés au travers les chemins de la ville lui faisait presque oublier sa faim, presque.

Devant elle, le groupe des légionnaires s’était arrêté devant la porte qui menait au quartier du temple.
Pas étonnant, pensa-t-elle, après tout le « quartier » était composé d'une vaste zone qui s'étendait sur une bonne partie de la vieille ville.
Des dizaines de temples, sanctuaires et autres annexes y étaient dispersés dans ce qu'il convient de nommer un labyrinthe, un véritable dédale de ruelles imbriqué les unes dans les autres.
Il n'était pas rare que les étrangers s'y perdent et tournent en rond parfois pendant des heures.
Ce qu'il y a encore peu de temps arrangeait bien les affaires d'Hittia puisqu'elle vendait ses services comme guide aux touristes et autres pèlerins.

Elle arrivait souvent à gagner assez d'argent pour pouvoir s'acheter à manger chaque jour, et si ce n'était pas des repas copieux au moins elle avait de quoi s'offrir du bon pain de seigle.
Mais cette époque était à jamais révolue, et ce, par la faute de cette ordure d'Ephatôt qui était venue mettre son gros nez vérolé dans cette affaire.
Il n'avait rien trouvé de mieux que d'organiser les gamins des rues de la vieille ville pour créer une guilde de guide sous son contrôle exclusif bien sûr.
Et seule la guilde « reçut le droit » de servir de guide auprès des étrangers et malheurs à quiconque osait passer outre l'interdit.

Et c'est comme ça qu'elle avait perdu son gagne-pain, Hittia avait bien tenté de continuer malgré tout, mais après s'être pris la rouste de sa vie par les gros bras d'Ephatôt elle sut que cette période de sa vie était bel et bien terminée.
Et rien de tel pour lui faire comprendre qu'elle n'était qu'une « fille » et donc indigne de rejoindre la guilde.
Cela la rendait folle de rage, mais personne ne peut passer outre la volonté d'Ephatôt, personne sauf une dizaine de légionnaires, sans doute.
Les soldats continuèrent à discuter entre eux sans prêter une attention particulière à ce qui les entourait, l'arrogance et la désinvolture des puissants.
À les entendre, il était évident pour elle qu'ils recherchaient quelqu'un dans la vieille ville.

Ils pourraient louer les services d'un des membres de la guilde qui se pressaient comme des sangsues à l’abord de la porte interne du quartier d’un temple.
Mais si nul à Khéope n'ignorait que la guilde était à la solde de la pègre, il en était logiquement de même pour la légion.
Et jamais des légionnaires impériaux n’iraient frayer avec une pareille engeance, ce qui ne les aidait pas à résoudre leur problème.
Les soldats discuteraient sûrement encore si une petite voix ne les avait pas interrompus.

— Excusez-moi, dit-elle avec appréhension.
— Mais vous sembler perdu, si vous désirez vous rendre quelque part dans la vieille ville je peux vous y conduire.

Les légionnaires la regardèrent sans animosité, mais sans non plus montrer une émotion particulière, à peine curieux.
Ils se contentèrent de se tourner vers celui qui devait être leur chef.
N'ayant pas l'air d'avoir plus de seize ans, il avait une particularité assez remarquable.
Des yeux vairons, l'un d'un rouge cramoisi et l'autre d'un jaune d'or.
L'effet était saisissant, pas laid non, mais assurément différend.

— Comment t'appelles-tu, jeune fille ?
L'étranger parlait avec cet accent typique des hommes du Grand Nord, sa voix n'en était pas moins étonnement doux pour qui a décidé de suivre la voie de l'acier, le chemin des guerriers.
— Hittia, mon... Monseigneur...
Elle n'aurait su dire d'où lui venait l'intime conviction qu'elle s'adressait à un noble gentil homme, mais elle en était sûre et certaine.
— Hittia...
Répondit-il dans un murmure, comme s'il goûtait son nom ?
— intéressant, vous connaissez bien les vieux quartiers de la ville basse ?



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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyMer 29 Juil - 20:32


Hittia avait le plus grand mal à quitter des yeux le regard étrangement beau du jeune légionnaire qui ne semblait pas s’offusquer outre mesure qu'on le dévisage de la sorte.
Peut-être en avait-il l'habitude ?
Quoi qu'il en soit, elle réussit à se reprendre suffisamment pour lui répondre.
— Oui... Oui je connais parfaitement la ville et cela dans ces moindres recoins, je servais de guide avant...
Elle ne termina pas sa phrase se contentant de porter son regard sur le groupe de plus en plus nombreux des guides de la guilde qui les observaient avec une franche hostilité.

Hittia ne douta pas un instant que ceux-ci n'hésiteront sûrement plus longtemps avant de prévenir Ephatôt.
Elle se demanda distraitement s'ils seraient toutefois assez stupides pour oser s'en prendre ouvertement aux légionnaires.
Après tout, ils étaient si habitués que tous et toutes en ville courbent l'échine devant eux, qu'ils pourraient bien tenter leur chance...
Mais Hittia doutait qu'elle puisse avoir cette chance finalement, Ephatôt n'était pas si idiot, il avait dû briefer ses gens et leur faire comprendre de manière on ne peut plus explicite de ne jamais s'en prendre aux représentants officiels du gouvernement.

Les légionnaires ne risquaient donc rien, ce qui n'était évidemment pas son cas par contre...
— Je vois, je me nomme Thorgal du clan des loups hurlant.
Il se tut un instant, Hittia se douta qu'elle devait sans doute dire quelque chose pour la bienséance, mais ne connaissant pas le protocole régissant les usages dans les clans d'Europe elle préféra sagement ne rien dire, il vaut mieux se taire que dire des bêtises.
Cela faisait partie de sa ligne de conduite pour éviter au maximum les ennuis et ça lui avait plutôt bien réussi jusqu'à maintenant.
Thorgal loin de paraître s'en offusquer lui souriait avec chaleur, ce qui étonna un peu Hittia.
Ce simple sourire la désarçonna complètement,oui, lui donnant cette impression d'une étoile naissant dans sa poitrine.

Pour la première fois de sa vie, elle s'aperçut qu'elle appréciait la présence d'un autre humain, elle qui n'avait jamais été quelqu'un de social.
Était-ce dû à ses yeux si uniques ?
Où cela tenait-il au fait que tout comme elle Thorgal était différent des autres humains, une différence si subtile qu'elle aurait bien été incapable de l'exprimer par des mots ?
Jamais encore elle n'avait ressenti pareil sentiment si ce n'est dans ses rêves.

— C'est aimable de votre part, nous sommes venus dans cette cité à la recherche d'un érudit du nom de Neptis... Mais impossible pour nous d'arriver à lui mettre la main dessus, à force de recherche acharner nous avons toutefois fini par apprendre qu'il devrait habiter quelque part près des temples.
Hittia ne cacha pas sa surprise, si elle connaissait Neptis ?
Comme s’il y avait une seule personne à Khéope qui ne sache qui il était, mais que pouvait bien lui vouloir la légion impériale.
Ce n'était qu'un vieux scribe tout ratatiné et à moitié fou qui gagnait sa croûte comme conteur lors des fêtes.
Elle avait souvent écouté ses histoires sur les princes protecteurs et les sailor senshis.
Et à chaque fois Hittia s'était sentie profondément nostalgique au point d'en avoir les larmes aux yeux.

Et après qu'elle ait écouté ses récits, lui viennent toujours ces songes étranges, les rêves lui arrivent aussi immanquablement que la nuit précède la venue du Soleil sur Terre.
Et ils étaient si réalistes qu'ils la laissaient confuse pour plusieurs jours défilés.
Elle ne cessa de se promettre de ne plus jamais allez écouté le vieil homme, mais sa voix était comme un chant de sirènes pour elle, impossible d'y résisté, alors elle y revenait à un moment ou un autre.
— Savez-vous où il habite ?
Elle eut un peu de mal à s'arracher à ses souvenirs pour revenir au présent.
— Je le sais mon seigneur, il est plutôt connu dans Khéope, je peux vous conduire jusqu'à lui si vous le désirez, mais je dois vous prévenir que c'est assez loin, mine de rien.
— Combien de temps faut-il pour s’y rendre ?

Hittia prit le temps d'y réfléchir un moment, en coupant au plus court, donc sans passer par les pièges à touriste, il faut bien compter...
— Une heure, je vous montre le chemin ?
Elle était pleine d'espoir non pas qu'elle pensait toucher une récompense, mais qui sait ?
Avec un peu de chance, elle recevrait peut-être quelques piécettes ?
Et puis rien que le plaisir simple d'aider quelqu'un en valait la peine.
Sans parler de mettre en rage la guilde, sonnait à ses oreilles comme une douce revanche.
Thorgal ne fut pas long à se décider, il faut dire qu'à la légion impériale, surtout à cette époque de conflit, on ne palabre pas des heures avant de prendre une décision, c'est plutôt tout le contraire.
Ils sont du genre « on fonce dans le tas et ça passe ou ça casse »

C'est ce genre d'attitude qui a pour cause première de faire passer les militaires pour des bourrins de chez messieurs les bourrins !
Ce qui n'est pas entièrement faux en plus, mais cette réputation peut malgré tout être utile dans certaines situations, comme lors de négociation.
On a toujours plus tendance à la circonspection face à des hommes surentraînés et aux sangs chauds que face à des petites gens sans éducation.
Ce qui est la sagesse même si on ne désire pas passer sa vie à manger de la bouillie, car on n'a plus aucune dent.

Pour l'heure Hittia ne pensait pas à ça, elle conduisit la troupe dans le dédale de ruelles bondées de monde en cette heure de la journée qui touchait lentement à sa fin.
En temps normal cette partie de la ville lui semblait hostile avec ses murs si proches les uns des autres qu'ils lui donnaient cette impression presque qu'irréelle de vouloir étouffer le ciel.
Et que dire de la foule si nombreuse qu'il est impossible de faire un pas sans percuter quelqu'un ?
Enfin en temps normal, car accompagnée comme elle était par la légion la foule s'écartait d'elle comme la mer par la marée d'une nuit de pleine Lune, ce qui l'amusa beaucoup.

Durant le trajet c'est à peine si quelques mots furent échangés, en temps normal cela l'aurait mis mal à l'aise, mais pour une raison étrange ça lui faisait du bien.
C'est donc presque à regret qu'elle arriva à destination, face à la maison occupée par le Neptis.
Une bâtisse décrépite d'un étage de haut, si vétuste qu'Hittia se demanda à mainte raison comment elle pouvait encore être debout.
La force de l'habitude qui sait ?

Si la plupart des soldats étaient des Européens et donc des étrangers pour elle, Hittia n'eut cependant aucun mal pour lire l'expression peinte sur leurs visages en découvrant le logis de l'homme qu'ils recherchaient.
Au début, elle pensa que c'était de la réprobation, mais elle constata rapidement qu'ils semblaient... Outré !
Comme si le bâtiment qui leur faisait face de par sa seule existence leur infligeait un affront mortel.
Thorgal laissa s'échapper un mot gutturale qu'elle ne comprit pas, mais qui électrisa ses compagnons.

Ils furent comme frappés par la foudre avant que toutes émotions ne quittent leurs traits.
Ce fut si rapide, si fulgurant qu'elle ne pût s'empêcher de faire un pas en arrière.
— Je vous prie de bien vouloir pardonner l'attitude de mes compagnons, ils n'ont pas pour habitudes de voir les vétérans de guerre être pareillement traités !
— Par chez nous, les héros sont traités avec le plus grand des respects !
Il avait beau avoir parlé d'une voix calme, Hittia sentit les braises de la colère sous chacun de ses mots.
Elle aurait voulu lui dire, le convaincre que sa ville était pauvre, mais que ses concitoyens étaient des personnes bien et qu'il faisait malgré tout bon vivre à Khéope...

Pourtant, aucun son ne sortit de sa bouche, pas facile de défendre sa ville quand on porte des haillons pour tout vêtement et que son estomac ne cesse jamais de crier famine.
Elle ne put que baisser misérablement la tête et sentir ses joues rougir de honte et de confusion.
Thorgal secoua la tête d'un air navré.
— Je suis désolé Mademoiselle, vous n'êtes en rien responsable de... de cette chose.
Finit-il par dire en tentant de faire autant que ce peu son possible pour contenir sa colère.
— Vous nous avez été d'une aide précieuse, je vous le garantis, maintenant nous allons pouvoir finir notre mission et rentrer chez nous la tête haute.

Hittia releva son visage à hauteur de celui de Thorgal, elle était confuse, pour la première fois de sa vie on la remerciait.
Elle est si surprise par les sentiments qui naissaient en elle en entendant ces simples mots qu'elle ne trouvât rien à lui répondre.
Elle fit comme dans un rêve une courte révérence, à la manière des riches jeunes filles qu'elle observait parfois de loin, quand elles discutaient sur le parvis du temple.
Portant des parures et robes aux mille couleurs chatouillantes et riant aux éclats des plaisanteries dis par les fils de grandes familles de la ville.

Leurs vies lui ont toujours semblé si belles et si futiles qu'elle s'en veut à mort de les envier de la sorte.
C’en fut trop pour elle, cette journée avec la rencontre de ce trop beau jeune homme la déstabilisait comme jamais auparavant.
Elle souhaiterait être n'importe où ailleurs qu'ici en compagnie de Thorgal qui faisait naître en elle des sentiments nouveaux qui la laissent sans défense face à son regard envoûtant.
— Je... Il faut que je parte maintenant ou... ou je ne trouverai plus personne pour m'employer aujourd'hui...
Elle fit mine de partir, mais une main à la poigne puissante la stoppa net.

Inquiète, elle se retourna avec la vivacité d'un serpent à sonnettes !
— Vous ne pouvez pas vous en aller comme ça, lui dit-il.
L'espace d'un instant, l'instinct de survie d'Hittia faillit la dominer complètement, elle s'apprêtait à s'élancer, à griffer, à hurler...
— Vous nous avez consacré du temps, vous nous avez aidés sans rien demander en retour, l'honneur exige de moi que je récompense pareille attitude.
Il leva une main pour couper court à la protestation d'Hittia.
— Je sais que vous ne nous avez pas prêté assistance pour en retirer quelques bénéfices, mais puisque ma mission est finie je pourrai sans doute prendre un navire ce soir pour me ramener chez moi.

Hittia fut attristée d'entendre la nouvelle du départ du jeune légionnaire, elle se trouva stupide d'en éprouver de la peine.
C'est un militaire qui va là où le devoir exige sa présence.
Et puis quoi a la fin ? Elle vient à peine de le rencontrer et il n'est ni son ami ni son amant, alors pourquoi son idiot de coeur se serrait-il tant dans sa poitrine ?
Par chance pour elle Thorgal ne remarqua pas son trouble, comment l'aurait-il pu de toute façon ?

— Mes compagnons et moi-même avons déjà acheté des souvenirs pour nos familles, alors nous avons plus utilité de cette monnaie, il n'y a plus grand-chose je le crains, mais je vous prie de bien vouloir acceptée se modeste gage de ma reconnaissance.
Il lui tendit une petite bourse de cuir beige, Hittia n'hésita qu'une seconde avant de prendre la bourse.
Elle remarqua distraitement que la moitié des soldats étaient déjà rentrer dans la bâtisse, le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ne perdaient pas de temps, pensa-t-elle distraitement.

— Ce fut une heureuse rencontre, Hittia, puissent vos jours être prospères et vos nuits clémentes.
Lui dit un Thorgal illuminé par les rayons du Soleil, il ressemblait en cet instant à quelques princes ou à un héros des contes de fées
— Et le double du compte pour vous...
Réussit-elle à lui dire selon la formule consacrée et le tout d'une voix égale.
Thorgal lui sourit avant de partir rejoindre ses compagnons engouffrés dans le bâtiment.

Se retrouvant subitement seule, Hittia se sentit comme abandonnée, mais au moins ce sentiment-là elle le connaissait fort bien.
La solitude est pour elle un vieil ami, ils n'ignorent rien concernant l'autre.
Soupesant la petite bourse elle pensa qu'il ne devait pas contenir grand-chose, quelques malheureuses pièces de bronze, tout au plus.
Quelle ne fut donc pas sa surprise en l'ouvrant d'y découvrir des pièces d'or !
Jamais elle avait vu autant et ni encore moins rêver d'en avoir autant à elle un jour, Hittia n'en revenait pas, il devait sûrement y avoir une erreur quelque part, pensa-t-elle.

Personne de sensé et raisonnable n'irait donner une somme d'argent si importante à une gosse des rues et cela juste pour la remercier de l'avoir emmener à bon port !
Elle compta fébrilement les pièces d'or en sa possession, dix, il y en avait dix en tout et pour tout.
De quoi vivre pendant... Elle ne le savait même pas, des mois, voir plus, une année entière allez savoir !
— Les légionnaires sont-ils tous si riches que ça ?
Non pas les légionnaires, mais un membre de la noblesse certainement et pour lui ça devait n'être qu'un simple geste de reconnaissance, aussi vite donné que vite oublié.
Alors que pour elle cela représentait tellement qu'elle manqua de peu d'éclater en sanglots au milieu de la rue.

Par chance, les habitudes ont la vie dure et son instinct de survie reprit vite le dessus, elle savait qu'il ne fallait jamais rester immobile dans la rue, car on attirait trop l'attention en agissant de la sorte.
Ne jamais garder son argent à sa ceinture, rien de tel pour attirer les voleurs à la tire.
Si sa robe ne payait pas de mine, mais elle recelait une ou deux petites choses bien utiles, comme cette doublure où Hittia y dissimulait toujours son argent, enfin les rares fois où elle en avait suffisamment pour tenir plus d'un jour.

Elle se dirigea l'air de rien vers le porche d'une maison proche pour pouvoir profiter de son ombre complice, et avec des gestes précis elle entreprit de cacher son trésor nouvellement acquis, sauf une pièce qu'elle conserva en main.
Elle agit avec une discrétion absolue, nul n'aperçut rien de son manège.
On ne vit pas des années dans la rue sans apprendre quelques astuces et Hittia est assez douée dans son genre.
Elle reprit son chemin nonchalamment, puisqu'elle se retrouvait soudainement dotée d'une coquette somme d'argent pour quoi n'irait-elle pas au bazar pour s'y acheter de quoi calmer sa faim tenace ?

Elle pourrait peut-être s'offrir la folie de se prendre un poulet entier ? Avec des tranches de boeuf ? Du pain frais, des oeufs et même du fromage ?
Rêvant à son futur festin elle ne remarqua pas les deux paires d’yeux qui ne la quittaient pas un instant du regard.
Un homme s'avançant le torse nu et suivi de près par un enfant à l'aspect aussi revêche que crasseux, il y avait quelque chose de malsain chez eux qui faisaient frissonner de dégoût tous ceux qui les croisaient de trop près.
Ils suivirent Hittia à bonne distance, notant ses moindres faits et gestes.

Hittia arriva enfin à destination, le célèbre bazar de Khéope, non loin de la porte sud de
la ville.
Elle n'en pouvait plus d'attendre tant la faim la rendait impatiente.
Les odeurs de poissons grillés et de viandes cuites lui faisaient monter l'eau à la bouche, oublier en cet instant sa vigilance, oublier l'éclat des yeux du beau Thorgal.
Seul comptait le poids de la pièce d'or qu'elle ressentait dans sa main fermée et qui allait lui permettre de se bâfrer à s'en faire péter la panse.

Sans même y réfléchir, elle acheta un plein sac de dattes, de pistaches et de figues, ils y en avaient tellement qu'elle avait de quoi tenir plusieurs jours d'affiler.
Dans un autre commerce elle commanda du miel et d'autres articles, ainsi pendant une heure de douce folie elle passa de magasins en échoppes et d'échoppes en magasins.
Prenant chez les uns viandes et volailles et chez les autres sucreries et poissons sec.
Elle ne remarqua toujours pas qu'on la suivait à la trace.
Mais seul le plus âgé des deux espions était encore là, un peu plus tôt il avait ordonné à son acolyte d'aller chercher leur patron.

« Pendant que cette garce fait son marché »
Aboya-t-il avec une hargne peu commune !
Contente d'elle, Hittia s'était acheté un sac de toile où elle entreprit de mettre ses victuailles et qu'elle passa dans son dos.
Comme ça elle ne serait pas gênée dans ses mouvements.
Elle rayonnait de bonheur et pour cause, rien qu'avec ce qu'elle avait sur son dos elle pouvait tenir une semaine sans avoir besoins de se ravitailler.
Autant de jours sans connaître la morsure de la famine était une nouveauté pour elle, Hittia avait encore du mal à croire en sa bonne fortune !

Et combien elle avait raison de se méfier des caprices du destin, car en face d'elle venait d'apparaître tel un fantôme tout droit sorti de ses pires cauchemars, Ephatôt !!!

.....................................................................................................................................................................................

— Non !
Hurla-t-il en se réveillant en sursaut ? Le corps couvert d'une fine pellicule de sueur froide !
Ash tourna la tête dans tous les sens comme s'il n'arrivait plus à ses souvenirs de l'endroit où il se trouvait.
Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, lui donnant l'impression d'avoir un tambour en lui.
— Dieux, mes rêves empirent de plus en plus, que m'arrive à la fin ?
— C'était si réel, j'ai encore le goût de la peur de cette pauvre fille dans ma bouche, que se passe-t-il, jamais mes songes n'ont été si vivant auparavant...
— Je deviens fou, c'est ça ?
Mais dans la nuit profonde ni bruit ni personne ne lui répondit.




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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyMer 29 Juil - 20:33

Hittia, partie deux

Il n'entend rien,, comme s'il n'y avait...
Aucun bruit...

Il a beau avoir aussi peur et être aussi désorienté qu'il soit possible de l'être, il ne parvient pas à s’ôter de l'esprit que ce calme autour de lui n'est pas naturel.
Aucun bruit...
Si ce n'est celui de sa respiration saccadée, portant son regard tout autour de lui, Ash voit clairement les branches des arbres être secouées par le vent, et pourtant...
Aucun bruit...
Dans la nuit, ce n'est pas normal, voulut-il crier à la face du monde.
Mais il parvient de justesse à s'en empêcher, car il vient de la percevoir, elle est là et ça lui glace le sang d'effroi, tout autour de lui il voit l'obscurité comme une chose palpable et vivante.
Il goûterait presque ces ténèbres qui ne sont pas nées de la nuit.
Elle vient de moi, pense-t-il avec une fascination presque morbide.

« Elle jaillit de la part sombre de mon âme maudite, Ash Pendragon, chassée de chez sa parentelle et qui ne peut plus souffrir ma simple présence ! “
« Ash, fils d'Ashkanie, au sang noir éveillé, Ash, le fou, celui qui entend des voix et ressent l'existence d'autres dans son sommeil. «
— Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi !
Mais il n'y a personne pour lui donner une réponse, si c'est un silence lourd de menaces contenu.
Il voudrait tellement hurler de rage, lâcher la bride à sa frustration qui menace sans arrêt de lui faire perdre le contrôle qu'il s'oblige constamment à conserver sur sa raison.
Mais pourquoi, qu'a-t-il donc encore à perdre ?
Il est fils de roi et le voilà à dormir seul la nuit dans une clairière reculée d'Arcadia, un des domaines formant le royaume d'or.

La folle princesse qui gouverne cette terre n'a pas voulu lui octroyer une suite, même pas une musarde ou un placard, la forêt est assez bien pour une créature comme lui, voilà les propres paroles d'Elfydya, la princesse aux cheveux orange.
Une créature, pour qui se prend-elle !
Il sent sa colère s'amplifier en lui, elle le réconforte, lui chauffe le sang et lui murmure d'une voix trop envoûtante pour être honnête combien il lui serait facile de se venger de la princesse...
Ash bondit de son lit comme un ressort, autour de lui les ombres se convulsent comme un animal blessé pris dans le piège d'un chasseur.
Il s'en est fallu de peu qu'il se laisse convaincre, mais il ne sera pas dit de lui qui se laisse aussi facilement avoir.

— Je ne laisserai personne me manipuler, personne, vous m'entendez !
— Je suis un Ûlfkednar, pas un vulgaire chien, mais un loup, je ne t'utiliserai pas ! Je refuse de me servir de mes pouvoirs !
S'il y avait eu quelqu'un dans la clairière en cet instant, il aurait pu jurer sur la tête des Dieux avoir entraperçu dans les ombres la forme de centaines de visages de femmes fantomatiques poussés des hurlements inarticulés.
— Laissez-moi tranquille à la fin, je n'ai rien fait pour mériter qu'on me traite de cette façon !
— Je ne veux pas vous voir, je ne veux pas vous entendre, je ne veux pas vous parler...

Des larmes coulent sur ses joues, mais il ne s'en soucie pas, il n'en est plus là.
Non, il ne laissera pas les ténèbres gouverner sa vie, il y va du salut de son âme immortel, peu importe que les voix dans sa tête pleurent.
Elles ne sont peut-être pas réelles ? Juste un délire qu'il se tape pour se donner un genre ? Il aimerait y croire, mais Ash n'est pas assez doué pour arriver à se mentir à lui-même, mais d'ici quelques années, qui peux savoir ?
Par contre, il sait depuis qu'il est né qu'il doit résister à la tentation de suivre son instinct et ne jamais agir sous le coup de la colère.
Ses émotions sont mauvaise conseillère pour lui, du moins s'il désire éviter la damnation éternelle !
Son maître Siegmund Wolfgard n'a jamais cessé de lui répéter que sa vie n'appartenait qu'à lui et que toute action qu'il sera amené à accomplir, au-delà de la morale ou du bien fondé, ne doit jamais découler que de son libre arbitre.
À lui et uniquement à lui.

" Vois les chemins qui s'ouvrent à toi, Ash, et choisis celle que tu désires arpentée, car nul autre que toi ne vivra ta vie à ta place. "
Ash se recroqueville sur lui comme l'enfant qu'il est, croisant les bras sur la poitrine et se balançant d'avant en arrière, en se berçant sans s'en rendre compte.
Il aimerait tellement que son maître soit encore présent, il arrivait toujours à trouver les bons mots pour chasser ses peurs et le réconforter au plus profond de la nuit.
Mais c'est fini maintenant, la voix de son maître ne lui parlera plus jamais, elle s'est unie à jamais au choeur de l'univers.

— Par ma faute, à cause de ma lâcheté... Pardon, maître, pardonnez-moi, pardonnez-moi, je vous en prie... Maître...
Pendant combien de temps resta-t-il de la sorte prostré, pleurant silencieusement, terrassé par la honte et le dégoût qu'il s'inspire ?
Combien de temps avant que la fatigue ne le jette sans défense dans les bras de Morphée ?
Ash n'aime pas dormir, il n'a jamais aimé, car pour lui le sommeil n'est que rarement synonyme de repos, quand il dort il...

RÊVE

C'est forcément un songe, se dit Hittia, il n'y a que dans un lit où l'on peut passé de la sorte du rêve le plus doux au cauchemar le plus effrayant, et ce, en l'espace d'un battement de cils.
Sinon comment expliquer la présence d'Ephatôt ?
Il est juste en face d'elle.
Le trop gros Ephatôt, avec son petit sourire satisfait qui fait ressortir manière grotesque ses lèvres rouge sang.
Le purulent Ephatôt, dans ses larges robes écarlates d'un goût si douteux qu'il en est ridicule.
Le si suffisant Ephatôt, qui est persuadé de dominer son monde accompagné comme il est par ses hommes de main.

— Hittia, Hittia, tut tut tut, tue as été une vilaine petite fille.
Toute pensée cohérente la déserta instantanément, le sang quitta son visage qui devient aussi pâle que la mort.
" Cours "
— Moi qui m'inquiète tant pour toi, Hittia, le sais-tu seulement ?
Un des hommes d'Ephatôt partie d'un rire si gras qu'il en devient d'un obscène à vous faire rougir de honte.
" Cours, mais cours donc "
Hittia entendit une voix dans sa tête, une voix inconnue d'elle...
Elle aurait dû s'en étonner, voir en éprouver de la peur, mais elle n'arrivait plus à penser de manière cohérente...
" Au nom de tout ce qui est sacré dans la galaxie, cours ! "

Était-ce la voix d'un jeune garçon ?
" Ne les laisse pas te capturer, ce qu'ils te réservent est pire que la mort. "
— Tu me peines, Hittia, mais n'aie crainte, je te pardonne, tu en veux la preuve ?
Il tendit les bras en croix, telle une vivante caricature grotesque d'un prophète aussi monstrueux qu'il est possible de l'être tant il la regardait d'un oeil lubrique.
— Je t’ai trouvé un protecteur qui dorénavant veillera sur toi...
Le coeur d'Hittia lui donna l'impression de jaillir hors de sa poitrine, sans prendre pleinement conscience de ses actes elle bondit entre les étals des marchands incrédules qui venaient eux aussi d'entendre la sentence d'Ephatôt.
Ils n'étaient pas stupides au point de ne pas comprendre que le boss avait vendu la gamine à un riche pervers.

Ô ils la plaignaient sans le moindre doute, la pauvrette, mais pas au point de lui porter assistance, pas folle, à chacun la charge de porter seul le poids de son destin comme le dit si bien l'adage.
Hittia ne s'en souciait pas, elle courait comme si elle était pourchassée par une horde de démons, ce qui était en quelque sorte le cas, des démons à visage humains.
Elle était agile et rapide, mais elle avait en face d'elle des adultes qui ne tarderaient plus à la rattraper.
" Fais tomber les étals, ça va les gêner dans leurs courses. "
Hittia ne se posa pas plus de questions, ses mains agirent d'eux-mêmes, poussant, tirant et basculant les étals des marchands furieux.
Elle ne tarda pas à entendre les jurons grossiers d'hommes tombant par terre.

" Continue comme ça, c'est bien, cours plus vite et tu vas les semer ! "
Elle accéléra comme la voix le lui demandait, cette voix qui l'aidait les Dieux seuls savaient pourquoi et comment, peu lui importait, seul comptait qu'il l'aide.
Sur le moment cette voix était devenue le centre du monde pour elle.
" Ne va pas vers les quartiers d'habitations, dirige-toi vers les portes de la ville, va trouver refuge dans le désert. "
Plus facile à dire qu'à faire, pensa-t-elle, le jour déclinait à l'horizon et bientôt les portes seraient fermées pour la nuit.

Mais elle comprenait l'idée de la voix, si elle parvenait à quitter la ville au moment de la fermeture des portes elle n'aurait plus rien à craindre.
Ephatôt est certes puissant, mais son autorité ne dépasse guère les murs d'enceinte de la cité.
Et une fois les portes fermées pour la nuit, ils doivent le rester jusqu'au petit matin.
La garde de la ville n'a pas le droit de les ouvrir plus tôt, sauf cas force de majeurs, genre une invasion ennemie, une rébellion ou la fin du monde.
Une raison vitale qui explique et justifie auprès de la légion la violation d'un décret sur la sécurité émit par le palais impérial.
Et Hittia doutait qu'Ephatôt ait étendu son influence au point de pousser les gardes de la ville à risquer leurs places en échange d'un pot-de-vin.
Alors, elle continua sa course et qui pourrait jamais croire qu'une si frêle enfant puisse courir si vite ?
Mais qui à Khéope n’a jamais dû courir pour sa vie ?

Alors, elle courut aussi vite que ses jambes pouvaient la porter, son souffle devenait de plus en plus irrégulier et sa poitrine était en feu.
Malgré tout, elle continua à courir dans les ruelles étroites, faisant l'impossible pour ne pas se faire renverser par un passant.
Elle savait que si elle tombait elle se ferait attraper à coup sûr !
Mais elle était une fille des rues, plus agile encore que ces singes que les dresseurs ambulants montrent dans leurs spectacles improvisés.
À ça oui, elle pourrait en remontrer de beaucoup à ces foutus primates.



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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyDim 16 Aoû - 11:01


Perdant peu à peu les pédales, au bord de crises de nerfs Hittia aperçut enfin les lourdes portes de la ville en train d'être fermée par la garde.
C'est avec un mélange de crainte et d'espoir qu'elle donna tout ce qui lui restait comme force, puissant en son for intérieur, un sursaut d'énergie dont elle ne soupçonnait pas l'existence.
Créos une jeune recrue de la garde depuis moins d'une année n'oubliera jamais de sa vie la vision d'Hittia sautant entre les portes au moment ou celle-ci se refermait lourdement.
" Elle avait la grâce d'une gazelle"
Racontera-t-il un jour en hochant la tête à ses petits-enfants ébahis.

Tombant là face contre terre dans la poussière de la route, Hittia éclata en larmes intarissables.
Elle était si soulagée de s'en être tiré indemne qu'elle ne remarqua pas les tremblements de ses jambes.
Elle resta un moment allongée sur le sable chaud de la route, respirant goulûment l'air frais de la nuit encore pâle sur l'horizon.
Avec des gestes lents, elle se releva en se demandant quoi faire à présent.

" Que puis-je faire maintenant ? Je ne peux plus rester à Khéope, mais je ne connais rien d'autre que la loi de ses rues... "
— Vous êtes encore là ?
Elle se sentit si stupide à rester debout devant ces saletés de portes et à parler à une voix qu'elle avait entendue résonner dans son crâne et qui pour faire bonne mesure ne lui répondit pas.
— Je dois m'imaginer des choses, ou alors c'est que je deviens folle...
Elle se dépoussiéra distraitement tout en contemplant d'un oeil morne, la route qui partait de Khéope pour se perdre au loin, jusqu'au bout du monde pour ce qu'elle en savait.

Elle ne connaissait pratiquement rien du monde qui s'étendait en dehors des murs protecteurs de sa ville natale.
" Réfléchis, Hittia, réfléchie... n'y avait-il pas un vieux marchand d'huile qui marmonnait sans cesse à propos des ruines d'un ancien temple situé à plusieurs heures de marche de Khéope ? "
" Oui, j'en suis certaine, il doit être un peu à l'écart de la route, ce qui est parfait pour moi. "
Si dans un futur lointain l'Égypte est devenue un désert brûlant, il est à l'heure actuelle encore une savane débordante de vie.
Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'il y avait foison de sources d'eau et Hittia avait une conscience aiguë dans sa méconnaissance de la région et de la savane en général, mais elle espérait que le temple en ruine lui fournirait aussi bien de l'eau fraîche qu'un refuge temporaire.

Le temps pour elle de faire le point et de décider quoi faire de sa vie maintenant qu'elle avait perdu le droit de rester vivre dans sa ville.
Sa décision prise, elle se sentit un peu mieux, pas beaucoup, mais c'est déjà toujours ça à prendre.
Elle partit d'un pas plus léger qu'elle ne l'aurait cru possible.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les ruines n'étaient pas aussi éloignées qu'elle le pensait, il lui fallut à peine trois heures de marche pour atteindre un sentier à peine visible, presque effacé par le passage du temps, mais Hittia réussit néanmoins à le suivre.
C'est par ce chemin tortueux qu'elle déboucha dans ce qui autrefois devait faire office de cour interne du temple.
Jadis ce lieu avait dû être superbe, mais il ne restait rien de sa grandeur passée, si ce n'est quelques rares statues de Divinité tombée depuis longtemps dans l'oubli.

Étonnant, pensa-t-elle, que les autorités de la haute Égypte qui ne perdaient jamais une occasion de clamer à qui voulait l'entendre que leur pays est celui des Dieux aient laissé un pareil temple à l'abandon.
Pour Hiitia c'était plutôt la preuve que le pays était celui des prêtres et non des Dieux qu'ils disaient pourtant honorer, et qui répétaient inlassablement à leurs fidèles qu'ils devaient vivre une existence aussi humble qu'humainement possible, alors qu'eux-mêmes vivaient dans une opulence tellement ostentatoire que cela en était outrageusement scandaleux !

Elle ne s’était jamais réellement considérée comme étant une personne religieuse, mais elle respectait les Dieux de toute son âme, non pas qu'ils n’aient jamais rien fait pour elle, mais elle était intimement convaincue qu'il existait en ce monde plus de mystères que ses seuls sens faillibles ne pouvaient le percevoir.
C'est avec une légère appréhension qu'elle s'approcha d'une statue d'homme à tête d'aigle qu'elle observa avec perplexité.
— Qu'as-tu vu avec tes yeux de morts ? Combien de malheurs ? Combien de bonheurs ?
— Le destin des hommes t'intéresse-t-il seulement ou sommes-nous pour toi qu'une plaisante distraction ?

Seul le vent du soir lui répondit, elle secoua la tête légèrement honteuse, comme si les Dieux se donnaient la peine de répondre aux questions des simples mortels.
" Rien de tel qu'un bon feu pour se sentir mieux. "
Hittia se souvenait qu'on lui répétait souvent cette phrase quand elle était encore très jeune, pas loin d'un bébé.
Cette voix chaleureuse était sans doute celle de sa mère, elle n'en avait pas la preuve bien sûr, mais elle aimait à le croire, elle en retirait un étrange confort.
Si on lui parlait si gentiment c'est qu'on devait l'aimer, non ?
Elle ne peut toutefois en jurer, les souvenirs de sa mère sont enfuis trop profondément dans sa mémoire

Elle entreprit donc de rassembler des morceaux de bois dans les alentours immédiats du temple, les quelques brindilles qu'elle put recueillir lui permirent de faire un feu de camp pâlichon, mais malgré tout suffisant pour faire cuire des morceaux de viande tirés de son sac de victuailles.
Un ventre plein est une bonne arme pour tenir éloigné d'elle ce sentiment confus de malaise qui ne la quittait plus et puis avoir du chaud dans son estomac était une bonne façon de combattre le froid de la nuit.
L'Égypte est depuis longtemps un pays plein de contraste, une chaleur étouffante durant la journée et d'un froid mordant la nuit.
Par chance pour Hittia il y avait les étoiles dans le ciel pour venir la réconforter un peu.

Le firmament était tapissier d'une toile composé de milliers d'étoiles, il y en avait tellement qu'il lui était impossible de tous les compter.
Tant d'étoiles pour autant de possibilités, hélas cela ne la concernait pas, son destin et sa vie était déjà toute déjà tracée, la misère, la faim, la peur et le mépris, voila se que lui réservait la Wyrda, la destiné qui marque du jour de sa naissance jusqu'au jour de sa mort tous les êtres vivants de la galaxie.

Hittia calla ses jambes sous sa robe, une vaine tentative pour résister aux griffes d'un vent aussi
intransigeant que cruel.
Comme cette journée lui parut longue et irréelle, ça rencontre avec le beau Thorgal, l'or reçu et sa fuite éperdue de Khéope...
Ça ressemblait trop à une de ces histoires que les bardes chantent la nuit dans les tavernes pour lui être vraiment arrivés, il ne lui arrivait jamais rien à elle, enfin normalement...
La nuit était apaisante, à peine troublée par le bruit d'un animal rodant dans la nuit, elle se sentit sombrer lentement dans le sommeil blotti près de son maigre feu.

Son esprit oscillait entre rêve éveillé et souvenir inventé.
Des images d'un monde fantasmagorique, un improbable mélange d'or et d’ébène qui la pénétrèrent sans mal.
Des tours gigantesques perçaient glorieusement le ciel azuré d'un monde aux senteurs délicates.
Des hommes et des femmes aux atours royaux vaquaient à des activités trop complexes pour qu'elle lui soit un jour compréhensible.
Hittia rêvait souvent de cette planète, tellement qu'elle a fini par se convaincre que ce monde était son vrai chez soi et non la Terre.

Et combien elle désirait que ce fût le cas, à lui en faire mal à l'âme, elle voulait que cette planète rêvée soit la sienne, non pas uniquement parce que ses habitants semblaient si heureux et comblés, non, la vraie raison était la reine !
Cette femme si magnifique que le soleil est bien pâlot en comparaison, cette femme aux cheveux bouclés d'or lui donnait cette impression aussi étrange qu'agréable qu'elle pouvait la voir dans ses rêves et qu'elle compatissait à son triste sort.
C'était là le délire d'une pauvre orpheline, une moins que rien, une va nue pied...
Mais par les Dieux tout puissants, ce que cela lui faisait du bien, et quand elle s'imaginait le visage inconnu de sa mère c'est sous les traits de la reine qu'elle la voyait.



Dernière édition par Ash le Mer 9 Sep - 12:24, édité 1 fois
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[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. Empty
MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptyDim 16 Aoû - 11:02


Un bruit étouffé la réveilla en sursaut, l'esprit encore embrumé par la fatigue elle pensa avoir entendu quelqu'un pousser un juron.
Ça ne se pouvait pas, évidemment, elle était en dehors du tracé de la route commerciale, éloignée de la seule ville à des lieux à la ronde et personne de sensé ne voyagerait en pleine nuit.
Son malaise la reprit, cette sensation que tout allait de mal en pis.
Elle ne voulait pas se retourner, si elle le faisait le monde va s'écrouler sous ses pieds, elle en était persuadée !
Un autre bruit lui arriva pourtant à l'oreille, celui produit par le frottement du tissu...

Il y avait forcément quelqu'un derrière elle, les battements de son coeur s'accélérèrent à toute vitesse.
La personne qui s'approchait furtivement d'elle ne devait pas avoir de bonne intention sinon pour quelle bonne raison chercherait-on à la surprendre pendant son sommeil ?
Pour s'assurer qu'elle n'était pas un de ces bandits de grand chemin ?
" Ô faites que ce soit ça, faites que ce soit ça... "
Prenant son courage à deux mains Hittia se retourna et poussa un petit cri de purs effrois.
— Tu ne t'attendais pas à me retrouver de si tôt, hein catin ?

Devant elle se tenait un Ephatôt accompagné par une poignée de ses gardes du corps !
Hittia avait beau le voir de visu, elle ne pouvait se convaincre qu'il était là, en chair et en os, elle ne pouvait pas y croire, ne voulait pas y croire.
Comment un homme aussi obèse avait-il réussi à se déplacer si silencieusement ?
Et plus important encore, comment avait-il fait pour quitter de nuit Khéope ?
— Impossible...
— Tu le voudrais bien, hein ? Petite salope, tu as cru qu'une morveuse comme toi pouvait me faire perdre la face devant tout le monde et s'en tirer à bon compte ?
— On n'insulte pas le grand Ephatôt sans en payer le prix fort.

Hittia remarqua la tenue déchirée d'Ephatôt, ses robes froissées et sales, elle ne savait pas comment il s'était débrouillé pour sortir de la ville, mais à le voir ça n'avait pas dû être une partie de plaisir et la bave qu'il avait à la bouche lui fit comprendre qu'il avait l'intention de le lui faire payer au centuple.
— Moi qui ne voulais que ton bien, moi qui t-avais trouver un bon maître !
— Mais j'ai changé d'avis...
Son visage était hideusement transformé sous le coup de la rage.
— On me doit le respect, moi je suis le grand Ephatôt et je vais faire un exemple de ton cas, je vais accrocher tes membres arrachés en faire une guirlande macabre !

— Comme ça plus personne n'osera m'insulter, mais avant ça je vais laisser mes hommes s'amuser un peu avec toi.
Hittia hurla de terreur et voulut prendre la fuite, mais Ephatôt ne commit pas la même erreur que sur la place du marché, la cour était cernée de toute part, ses hommes ne laissaient pas à Hittia la moindre possibilité de fuite !
Quelqu'un la tira par les cheveux en arrière sans ménagement, la faisant tomber au sol, puis l'écrasa de tout son poids, elle en eut le souffle coupé.
Des larmes mouillèrent ses joues et elle cria de dégoût en sentant une main rugueuse lui remonter la cuisse.

Elle entendit un rugissement bestial dans sa tête, la voix était de nouveau là.
— Aidez-moi
Demanda-t-elle avant qu'un sbire d'Ephatôt lui mette une main sur la bouche, tout en riant à gorge d'éployer !
Un autre lui entrava les chevilles d'une poigne de fer pour l'empêcher de se débattre.
Un cercle de brutes se forma autour d'Hittia, ils avaient clairement l'intention de lui faire subir les pires outrages.
Elle sentit monter en elle la peur et le dégoût, le désespoir et la colère, la haine et la violence, le chaos et les ténèbres !

Son corps devient mou et flasque, sa peau était devenue si livide qu'Omar cessa de tenter de lui enlever sa robe, la gamine ne respectait pas la règle du jeu, la marchandise comme il aimait à penser aux filles que son patron enlevait et revendait, juste de la marchandise, des poupées pour jouées un moment avec.
Et ce lot-là c'était le jackpot pour lui, il l'avait repéré il y a quelques heures de ça au bazar, elle lui avait immédiatement fait chauffer les sens, il n'avait jamais connu pareille excitation pour une marchandise auparavant.
L'air décale d'Hittia, sa peur apparente qui se lisait dans ses yeux, ses lèvres qui avaient tremblé d'une terreur si palpable...
Il la voulait et elle était maintenant sous lui, impuissante, mais il aimait par-dessus tout que les marchandises pleurent et le supplient, qu'elles crient et appellent leurs mères, leurs pères, n'importe qui à l'aide.

Ça lui fouette le sang comme aucune drogue au monde n'a jamais pu le faire, ça lui donnait un sentiment de puissance absolue et grisante, mais Hittia ne jouait pas le jeu à rester inerte sous lui, comme un cadavre.
Elle osait se moquer de lui ?
" Je vais te faire mal et tu vas aimer ça, petite garce ! "
Il se pencha sur elle pour mieux lui fourrer sa langue dans la bouche quand il croisa son regard.
Il ne put retenir un cri de surprise et se releva d'un bond avant de se prendre les pieds dans son pantalon défait

— Qu'est-ce que tu fous, Omar, dépêche-toi de te la faire pour qu'ont puissent lui passer dessus...
L'homme se tut soudainement, il crut avoir quelque chose bougé à la périphérie de son champ de vision, mais il avait beau tenter d'en saisir la signification, il ne voyait rien d'autre que des ombres mouvantes.
Ephatôt ne comprit visiblement rien à ce qu'il ce passait sous ses yeux, plusieurs des ses hommes venaient sans raison apparente de dégainer leurs armes en écarquillant grand les yeux.
Un calme surnaturel régnait à présent sur la cour délabrée, leurs torches ne semblaient plus être en mesure de chasser les ténèbres de la nuit.

Un des acolytes finit par mettre le doigt sur ce qui les avait mis en alerte.
— Il fait trop calme, le bruit est comme dilué... Et il fait trop sombre, beaucoup trop sombre...
Les craquements du feu de camp étaient le seul son qu'ils entendaient dans l'ancienne cour du temple.
Ephatôt remarqua l'air effaré d'Omar, une crampe de crispation naquit dans ses entrailles.
Omar était ce qu'on est en droit d'appeler un dur parmi les durs, une ordure avec le coeur bien accroché, alors sur son visage le masque de la peur fit l'effet d'un coup de poing dans l'estomac pour son patron.
Mais on ne devient pas le parrain d'une ville comme Khéope sans raison, il ne lui fallut qu'un moment pour retrouver sa hargne coutumière.

— Omar, qu'est-ce qui t'arrive ? Si tu as perdu ta virilité, laisse les autres te montrer comment faire !
Son ton est volontairement mordant, l'expérience lui avait démontré combien cela pouvait motiver des individus de la trempe d'Omar, mais pour la première fois de sa carrière ça ne donnait pas les résultats escomptés
— Ses yeux, ses yeux !
Omar donnait la nette impression d'être au bord de l'hystérie.
— Hé bien quoi ? Qu'ont-ils de si particulier les yeux de cette traînée ?
Ephatôt sentait l'angoisse le gagner en constatant que ses hommes se rapprochaient les uns des autres...
" Ce n’est pas bon ça, pas-bon du tout"
- Noirs, ils sont complètement noirs !

D'un coup les torches s'éteignirent dans un effet d'ensemble des plus théâtral.
Ceux qui n'avaient pas encore sorti leurs armes le firent avec empressement.
" Hittia... Hittia, le ressens-tu ? Ce pouvoir qui dort au fond de toi ? "
— Les ombres bougent...
Ephatôt du faire appelle à toute sa volonté pour ne pas laisser sa peur le dominer, la voix qui était sortie des lèvres d'Hittia n'était pas humaine, elle ne pouvait pas être produite par les cordes vocales d'une gamine de treize ans !
Non ! Personne de vivant ne pouvait émettre un tel son.
— Les ombres sont vivantes...

Les hommes regroupés maintenant autour du feu de camp remarquèrent, le regard halluciné, que dans les ténèbres des taches sombres se mouvaient en tout sens.
Se transformant sous leurs yeux en des créatures plus monstrueuses les unes que les autres.
— Que les Dieux aient pitié de nous !
— Les ombres vous voient...
" Hittia, fais-le ! Nourris les ténèbres de ta peur et de ta haine si tu veux survivre à cette nuit. "
" Comment ? "
" Lis-en moi et tu seras ! "

Et Hittia obéit à la voix en plongeant en lui et alors elle sut !
Les gardes d'Ephatôt seraient leurs armes si fortement que leurs doigts blanchirent, le contact de l'acier de leurs outils de travails leurs apportaient pourtant qu'un faible réconfort face aux formes terribles qui s'agitaient de plus en plus frénétiquement aux confins de leur cercle.
Mais à leurs déchargent, il faut reconnaître que peu d'entre eux ne paniquaient ni ne priait pour être sauvé par les puissances supérieures.
Ils restaient justes là, à attendre que l'inévitable commence.
— Les ombres ont faims...

La voix d'outre-tombe sonnait comme un glas funèbre.
— Ils ont faims de vos vies !
Et l'enfer se déchaîna sur le groupe de truands qui tentèrent tant bien que mal de se défendre, qui en transperçant, qui en tranchant, mais à peine les ombres étaient-elles coupées en deux qu'elles se volatilisaient en une fumer opaque avant reprendre forme.
Des tentacules jaillirent de toute part pour arracher les armes et de s'enrouler autour des membres fragiles et de serrer, se serrer, se serrer jusqu'à ce qu'on entende le bruit horrible d'os qui se brisaient en mille morceaux, comme autant de fétus de paille.
Pour Ephatôt c’en fut de trop.

— Des monstres, des démons !
Il agita stupidement son épée devant lui comme s'il s'agissait d'un talisman pouvant conjurer le mal.
Une créature en forme d'hydre s'approcha de lui sans émettre le plus petit des bruits, même quand elle marcha sur le corps désarticulé d'Omar.
— N'approche pas de moi, monstre, je ne mérite pas cette fin, je suis...
Une douleur insoutenable l'empêcha de continuer sa phrase, mots, paroles, idées, plus rien de tout cela n'avait d'importance pour lui face à la souffrance qui était si forte qu'il n'avait même plus la force de hurler de douleur, c'est en pleurant comme un enfant que mourut " le grand Ephatôt " transpercer de toute part par des épieux de ténèbres.

Hittia se releva péniblement, haletante, chaque pas qu'elle fit pour rejoindre la dépouille de l'homme qui n'eut de cesse de la terroriser depuis aussi loin que portent ses souvenirs se fit dans la souffrance.
Mais c'était une douleur libératrice, elle ne s'en rendit réellement compte qu'en contemplant avec un intérêt tout clinique le sable absorbé avec l'avidité d'un ivrogne le sang de cet homme qui caractérisait à lui seul tout ce qu'elle avait appris à détesté chez l'être humain.
Et dire qu'elle enjambait maintenant son corps sans vie, entourée par des créatures faites d'ombres et qui se sont nourries de ses cauchemars les plus sombres pour voir le jour.

Mais Hittia n'avait pas peur en leurs compagnies et cela même après les avoir vus éliminer en une poignée de secondes une dizaine de truands surarmés.
Elle sut qu'elle n'éprouverait plus jamais le frison de la peur.
Elle ne se retourna pas une foi en quittant le temple qui avait vu sa renaissance, il n'y reviendra jamais plus de sa vie.
Elle marcha pendant des heures, puis des jours, sans s'arrêter ne serait-ce que pour boire ou manger, trois fois le Soleil monta dans le ciel et se coucha sous l'horizon avant qu'Hittia ne stoppe sa marche.
La Lune éclairait l'éperon rocheux où elle se tenait en plein désert.
Le vent de la nuit était glacial, mais elle ne le remarqua pas, il souleva sa robe comme pour se moquer d'elle, mais Hittia n'en avait tout simplement pas conscience.

Elle contemplait la Lune, mère, fille et soeur de la Terre et tendit les bras dans sa direction, cherchait-elle à la touché de ses doigts ?
—... Hittia, fille de personne... Héritière de la volonté de Théia... Qui d'une, passa à trois...
Un rire aussi léger que nostalgique s'échappa de ses lèvres pour atteindre le firmament.
— Une révélation approche... Le moment d'un retour... La renaissance !
— Aussitôt que je prononce ses mots... Une vision du Spirit Mundi... Trouble m’a vue...
— Sur le sable brûlant du désert... Le corps d'un lion à tête d'homme... L'oeil vide et impitoyable comme le Soleil... Se meurt lentement tandis qu'alentour tournent les ombres désertiques d'oiseaux indignés... De nouveau, les ténèbres seront... Mais je sais que ces deux mille ans de profond sommeillent... Seront vexer par le bruit d'un berceau se balançant... Des cendres naîtra la destruction...

Hittia baissa la tête et au-delà du temps et de la raison elle croisa le regard de son sauveur, le fils de sa mère, le fils de la mère.
Et elle s'effondra, évanoui, s'en faire mesure des voix qui au loin l'appelaient par son nom.
" Le dormeur doit se réveiller... "
Fut sa dernière pensée.

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À des milliers de kilomètres de là, à deux mille ans de cette époque aujourd'hui révolue, Ash ouvrit les yeux, il ne pleurait plus.


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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 10 Oct - 16:18


IMUS


Les montagnes de l'IMUS ne sont pas la chaîne montagneuse la plus haute ni la plus étendue que compte la Terre, mais elle est par contre entrecoupée par d’immenses vallées aux riches pâturages.
Ce qui fait de la région un centre agricole très important pour la principauté du Cachemire et cela sans tenir compte de l'autre richesse principale de la région, les moutons.
Il y en a des centaines et des milliers répartis en troupeaux plus ou moins vastes et dispersés sur l'ensemble du territoire.

Selon les informations que son aide de camp lui a remit, Néphrite estime le nombre de bergers dans la région de l'ordre de plus de cinq milles, un chiffre impressionnant qui prouve sans l'ombre d'un doute que l'IMUS est bel et bien la source majeure de la laine de toute la principauté.
Et si Humus est supposément le village le plus développé de la vallée, il n'en est pourtant pas le plus grand, et il existe plus de trente autres villages qui sont dispersés et répartis sur l'ensemble de l'IMUS.
Sans même compter les divers hameaux et autres camps temporaires des bergers.

Il existe par conséquent un nombre relativement important de cachettes potentielles où un groupe d'hommes en fuite peuvent se terrer, il est impossible de connaître et de fouiller toutes les grottes, cavernes et ravins de la montagne.
Ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin, et c'est en gros ce que les chefs des villages lui ont dit en courbant la tête pour mieux dissimuler leurs sourires narquois.
Il ne sait pas s'il doit en rire ou se sentir vexer à la pensée que les villageois d'un bled aussi paumé puissent seulement envisager sérieusement de pouvoir le leurrer, lui, un des lords du royaume, et ça le laisse légèrement perplexe.

Comment peuvent-ils croire que leurs pathétiques mensonges puissent avoir, ne serait-ce qu'une faible chance de réussir à convaincre un des seigneurs de la Terre ?
Néphrite a du mal à comprendre une pareille bêtise !
Pour quelles raisons obscures prennent-ils le risque de subir le courroux d'un Shitennou ?
Bon d'accord, il ne l'est pas encore, mais ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il ne soit officiellement nommé grand général du saint royaume.
Alors, pourquoi lui mentir de façons si éhontées ?
Ce n'est pas comme s'il cherchait à arrêter des innocents pour un non-règlement d'impôt, ou quelques choses du même genre.

Non, il pourchasse une bande d'ordures qui ont attaqué le convoi d'une jeune damoiselle dont le seul crime est d'avoir un père immensément riche !
Les villageois devraient au contraire lui apporter leurs concours inconditionnels, au lieu de quoi ils le traitent comme un intrus venu troubler la monotonie bien huilée de leurs petites existences futiles.
Le prennent-ils donc pour un chiot sans le moindre croc pour mordre ?
Pensent-ils réellement que lui, Néphrite va renoncer pour la simple et unique raison qu'ils lui refusent leurs aides ?

« Les naïfs ! »
« Un lord du royaume saint n'abandonne jamais contre l'adversité, c'est tout le contraire, rien de tel pour vous motiver un homme. "
Il se promet de leur montrer de quelle matière il est constitué, s'ils croient qu'il est fait d’un bois vert, si tendre à l'intérieur qu'il plie à la moindre bourrasque, ils se trompent lourdement, il est fait d'un roc si résistant qu'il en est inébranlable.
Il s'est promis de trouver les criminels à n'importe quel prix et si pour cela il doit se faire passer pour un imbécile pour y arriver qu'il en soit ainsi.

Voilà pourquoi après plusieurs jours de recherche infructueuse il a ordonné, dépité en apparence, à ses hommes de repartir pour le village d'Humus.
” On verra, se dit-il, on verra qui rira le dernier, le temps joue en ma faveur. “
Il ne doute pas un seul instant qu'en ce moment même ses moindres faits et gestes soient observés et décortiqués, et cela dure depuis le premier jour de sa prise en chasse des bandits, des individus aussi peu discrets que stupides les surveillent, sa troupe et lui même...
Stupide, car il faut vraiment l'être pour s'imaginer que nul parmi eux n'aurait remarqué leurs présences, il pourrait les capturer bien sûr, mais techniquement parlant ils ne font rien de mal ou d'illégal.
Ils leur seraient alors faciles de feindre l'ignorance ou de se faire passer pour de simple curieux qu'ils le suivent donc si ça les amuse, avant que la fin n'arrive ils auront de quoi regretter, amèrement, leurs folles audaces.
Mais pas seulement eux se jure Néphrite, pas seulement eux !

Dommage par contre que le chemin du retour soit si long et prenne autant de temps, son cheval a certes le pied sûr, c'est une de ces robustes montures faites pour les chemins escarpés des montagnes, mais qui ont l'inconvénient d'être aussi disgracieux que peu vivace.
Son pur-sang des émirats lui manque, mais il ne se plaint pas pour autant, la vue que lui offrent les montagnes de l'IMUS est à couper le souffle.
Les couleurs ocre des précipices se marient en un tout merveilleusement harmonieux avec le vert des prairies et le brun foncé des forêts.
Et que dire du blanc éclatant des sommets enneigés des montagnes ?
Un pareil spectacle vous pousse presque inconsciemment à l'introspection, on ne peut que se sentir que petit et humble quand on se retrouve confronté à une immensité si grandiose.
Et Néphrite avec ses pouvoirs de Shitennou le ressent avec une intensité si forte que c'est hors du commun.

C'est comme si les montagnes lui parlaient " regarde nous, nous qui sommes éternels, la vie des hommes n'est rien d’autre qu’une flammèche aux vents en comparaison de nos existences. "
" Oui, se dit Néphrite, oui, vous avez raison, mais les humains sont eux aussi nés du magma boulonnant des étoiles, et ils possèdent le pouvoir de modeler le monde à leurs images et envies. "
" Les humains sont plus puissant qu'on ne le croit de prime abord, ils pourraient vous abattes si tels étaient leurs envies, même si cela doit leurs prendre des siècles. "
" Et moi aussi je suis un de ses humains et je suis un des princes de la Terre, je représente le corps du monde ! "
" Dont vous n'êtes qu'une infime partie. "

Est-ce si important, lui demandèrent alors les montagnes, " oui " leur répondit-il en son for intérieur, " oui, c'est important "
Pour Néphrite, être un des Shitennou est à ses yeux quelque chose de primordial, de vital même, car il existe pour défendre la pérennité de la vie sur la planète.
Tel est son devoir premier, et c’est bien plus important que de protéger les humains ou de servir son maître, le prince Endymion.
Les montagnes lui murmurèrent leurs assentiments, et peu lui importe de savoir si cette " discussion" est le fruit de son imagination ou la manifestation de son pouvoir lié à l'élément terrestre, il est en paix avec lui-même et il savoure ce moment de communion avec la nature.

Il lui paraît primordial de ne jamais oublier cette vérité fondamentale, les princes des cieux doivent avant toute autre chose servir la vie sur la Terre, car il n'y a aucun espoir là où il n’y a nulle vie.
Ça a l'air si simple dit comme ça et pourtant il est si facile de l'oublier.
— Moi je ne l'oublierai pas.
— Mon seigneur ?
— Ce n'est rien, j'étais juste perdu dans mes pensées.
— Je comprends, pardonnez-moi de vous avoir dérangé.

Il aime bien son capitaine, Altaus, qui est un bon soldat et des plus discrets avec ça, que demander de plus ?
Depuis qu'il remplace sont père, Néphrite tente l'impossible pour faire sien l'adage préféré de son père, qui dit qu'on peut juger la valeur d'un chef aux hommes qui l'entourent.
Comme il aimait aussi le lui répéter, un bon roi n'est pas le meilleur des guerriers, ni le plus sage des érudits ou encore l'homme le plus courage du royaume, mais bien celui qui a su trouver pour le secondé les meilleurs éléments.
Et qui plus que tout, il sait écouté d'une oreille attentive les conseille avisés de ses sujets, mais qui décide seul a la fin.
Ça peut paraître paradoxal, mais Néphrite pense avoir compris ce que son père voulait dire par là.

Un bon chef sait entendre la vérité derrière les sages paroles de ses gens, mais il ne se laisse manipuler par personne, il doit toujours agir en son âme et conscience pour le bien de son peuple, de sa nation et de sa maison.
" Faire ce qui est juste ou ce que te dit ton cœur. "
" Reste à savoir ce qu'est la justice, est-elle la même pour tous ? "
" Alors qu'il existe tellement de sortes d'humains si différents les uns des autres et qui ont chacun une vision unique de la vie ? "
" Comment déterminer ce qui est juste ou non, la justice serait-elle alors comme la vérité ? "
" D’une essence unique et globale, prenant à son compte tous les évènements survenus dans l'univers depuis l'apparition de celui-ci ? "
" Une vérité si gigantesque qu'elle nous reste à jamais inaccessible ? "
" Nous laissant comme seule alternative possible de créer nous même notre vision personnelle de la vérité universelle ? "

" La justice est-elle identifiable à l'humanité ? "
" Une myriade de facettes différentes, mais restant une et indivisible ? "
" Alors, comment gouverner dignement dans de telles conditions ? "
Il chercha une réponse satisfaisante pendant le trajet qui le ramenait au village d'Humus et auprès de son ami Jedeite.

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Après s'être assuré que ses hommes soient aussi bien installés que possibles compte tenu de la taille modeste du village, Jedeite se dirigea naturellement vers la caserne de la légion.
Un long bâtiment au toit plat et à l'allure modeste des bâtisses construites avant toute autre chose pour des raisons purement fonctionnel et non pas pour son aspect esthétique.
Car, question beauté, autant le dire tout de suite, le bâtiment est horrible et détonne beaucoup par rapport aux restes du village.
Une preuve supplémentaire que la principauté du Cachemire n'accorde pas une grande valeur à son armée, et ce n’est pas les soldats en factions à l'entrée de la caserne qui va lui faire changer d'opinion.

À voir leurs tenues et leurs armes, le seul mot qui lui vient à l'esprit est...
— Vétuste !
Les gardes ne dirent rien en le saluant comme le protocole l'exige, mais il crut apercevoir de la honte dans leur maintien un peu trop raide.
Et ça ne lui fit pas plaisir, ce n'est pas de leurs fautes si leur seigneur ne leur fournit pas un équipement digne de ce nom.
" Il faut vraiment réagir pour régler une bonne fois pour toutes ce problème, on n'a plus le droit de laisser la situation se dégrader à ce point-là, quitte à ce que ce soit le palais royal qui paye seul les factures pour entretenir convenablement les légions territoriales. "

Et pourquoi pas, après tout ?
C’est une solution comme une autre, sans doute coûteuse, mais relativement efficace dans son ensemble, et pour une fois c’est à l'avantage de la noblesse locale, il en a d’ailleurs glissé un mot au prince Endymion, l’air de rien.
Allez savoir si son idée ne va pas faire son bonhomme de chemin.
— Où se trouve votre officier supérieur ?
Le légionnaire en faction déglutit avant de lui indiquer le chemin, encore un qui a du mal à se tenir face à face avec un des lords du royaume.
Pour Jedeite, c'est en passe de devenir une chose banale, comme quoi on finit par s'habituer à tout.
— Premier couloir, directement à votre gauche, en entrant, c'est la porte au fond du couloir, mon seigneur.

Il hocha la tête et entra dans la caserne sans plus de formalité, bien que ses troupes s'occupent en ce moment de bichonner leur monture, Jedeite reste accompagné par deux de ses hommes, jouant le rôle de garde du corps avec leurs muscles séants et leurs visages de dur à cuire.
Ce n'est pas qu'il est une raison valable qui justifie qu'il jouisse d'une protection, mais encore une fois le protocole l'y oblige, pour lui ça s'apparente plus à un effet de décorum qu'a autre chose.
La caserne était étrangement silencieuse, il s'en demanda la raison, mais arriver au bureau du centurion Gallien il ne fut pas long à trouver un indice qui explique au mieux la situation.

Il entra dans le bureau sans frapper à la porte (on est un seigneur ou l’on ne l'est pas) et grâce à sa perspicacité devenue légendaire il remarqua immédiatement le visage blême et crispé du centurion faisant courageusement face à un spectre entièrement vêtu de cuir noir renforcé.
Il sut immédiatement que celui-ci appartenait à la garde noire, cette armure de cuir est leur tenue officielle quand ils ne sont pas en faction dans ou autour du sénat dans la capitale impériale.
Et c’est pour lui une bonne chose, car il déteste le bruit que font les armures en acier, et celles de la garde noire font toujours un de ces raffuts !
À vous réveiller les morts de leurs sommeils éternels !

En tout cas, il commença à entrevoir la raison qui a poussé Néphrite à lui demander de rappliquer dare-dare avec des centaines de ses cavaliers.
La garde noire n'a que deux missions à remplir, un, protéger le sénat impérial et deux, éliminer ceux tous ceux qui ont la folie de s'en prendre aux membres du sénat impériale de la Terre !
Des gens simples, en définitive !
Et si un garde noir est présent, c'est qu'un sénateur a été impliqué dans l’attaque dans l’affaire et à voir la tête d'enterrement que tire le pauvre centurion c'est clair que ce n'est pas la fête au village.

" Néphrite, dans quelle situation pas possible tu t'es encore fourré ? "
" Et dans quelle galère m'entraînes-tu ? "

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Néphrite contemplait d'un air rêveur la vallée de l'indus en forme de serpent où se love le village d'Humus, à cette hauteur les distances sont trompeuses, mais il estime qu'il lui faudra encore deux bonnes heures pour l'atteindre.
Mais peu lui importe, il n'est revenu que par calcul, tel un fin stratège il déplace ses pions avec précaution, son piège est presque en place et il va bientôt pouvoir le refermer sur ses ennemies.
" Comme j'aime le dire, si tu ne peux pas aller à la montagne, arrange-toi pour que la montagne vienne jusqu'à toi. "
Dans une partie de chasse, l'attente est bien plus importante et excitante que le moment fatidique de la mise à mort de l'animal, et dans une opération militaire c'est encore plus vrai.

Et Néphrite compte bien le démontrer sous peu, personne ne peut échapper à un prince des cieux, alors imaginé s'ils sont deux ?
Impossible, totalement impossible !
Même à cette distance Néphrite n'éprouve aucun mal à distinguer les enclos provisoires qui entourent le village, un signe qui ne trompe pas.
Jedeite est arrivé et avec lui il a emmené deux cohortes de chevaliers.
Dommage, se dit-il, qu'il n'ait pu assister à l’arrivé de son ami au village, voila qui a du en impressionner plus d'un à Humus, ce n'est pas tous les jours qu'on voie un Shitennou débarqué avec douze cents cavaliers, la bannière au vent.

Néphrite eut du mal à se retenir de rire en imaginant la tête qu'a dû tirer le pauvre centurion Gallien, il en éprouverait presque de la sympathie si ce n'était aussi drôle.
Les choses se mettent lentement en place et ce soir il va pouvoir avoir une longue conversation avec Jedeite, et cette nuit, il va dormir du sommeil du juste, et demain, ha demain...
Demain est un autre jour, mais Néphrite pense avoir une idée assez précise sur son déroulement et sur l'apothéose de la fin de journée.
Les personnes indélicates qui le suivent depuis le début ne devraient plus guères tarder à partir faire leurs rapports à leurs amis délinquants en fuite et si tous se passe comme il la prévu, il aura une nouvelle victoire à son actif.

" Patiente encore un peu, on se rapproche du moment clé de cette aventure, le reste ne sera rien de plus qu'une opération visant à dératiser la région, ce sera du vite fait et du bien fait, à la manière impériale. "
" Ce sera juste très salissant, comme à l'accoutumée dans pareille situation ! "
Il avait de plus en plus de mal à se retenir de rire, pour mettre un terme à son hilarité Néphrite se tourna vers son capitaine.

— Capitaine Altaus, pensez-vous que ces canassons qui nous servent de montures peuvent accélérer la cadence maintenant que nous avons quitté les sentiers abrupts de la montagne ou dois-je craindre qu'elles ne trépassent sous l'effort demandé ?
— Je crois mon seigneur que nous pouvons courir ce risque.
— Alors qu'attendons-nous ? Aux gallots, messieurs, le dernier arrivé payera une tournée générale !
Déclama-t-il dans un éclat de rire en élançant son cheval dans une folle course

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Jedeite écouta avec attention le centurion Gallien lui relater l'attaque de la diligence et comprit son raisonnement qui l'avait poussé à garder les deux jeunes dames sous bonne escorte au village.
Si ce n'est que l'attaque remonte déjà plus de deux jours, presque trois maintenant.
Et Humus est assez éloigné de la description idéalisée qu’on peut se faire d'une forteresse, d'ailleurs le seul bâtiment facile à défendre en dehors de la caserne, est l'Hôtel de Ville.
Donc, il se demanda pourquoi Gallien insistait autant pour que les dames restent sous sa protection jusqu'à ce que les renforts qu'il a demandés à son tribun de capitaine arrivent.

Ce qui est une attitude étrange pour quelqu'un qui donne la nette impression de vouloir se décharger du problème auprès du premier venu disposant d'une accréditation supérieure à la sienne.
Peut-être que le centurion commet une autre erreur de jugement ?
Comme celle qu'il a faite en n'envoyant qu'une simple section en escorte de la diligence, au lieu de trois ou quatre sections, quitte à interrompre momentanément les autres patrouilles dans les environs.

Mais si Jedeite peut envisager qu'un centurion sans naissance et en poste dans une campagne reculée puisse penser qu'il est plus sage de rester en faction dans un village mal défendu plutôt que d’emmener les jeunes filles avec toute sa troupe jusqu'à Libra, une petite ville sur la route commerçante située à deux jours de marche d’Humus et défendue par une haute enceinte, mais surtout pourvue d'un château fort et de deux centuries de légionnaire qui y caserne en permanence.
Jedeite a par contre beaucoup de mal à s'imaginer que Néphrite peut commettre une pareille erreur de débutant, et cela, sans même tenir en compte la présence des spectres qui ont pour ainsi dire pris le contrôle de la centurie de Gallien.

Au moins la bonne nouvelle dans cette histoire c'est que nul sénateur ne se trouve directement impliqué dans ce qu’il convient d’appeler un fiasco.
En plus, Jedeite a pour principe d’éviter autant que possible de froisser les membres du sénat impériale.
Pour lui il n’est plus de saisons que les Shitennou et les sénateurs se tirent mutuellement dans les pattes, il est temps d’oublier ces enfantillages et de travailler ensemble pour régler les problèmes structurels que connaît le royaume saint et qui en paralysent lentement le bon fonctionnement.

Donc pour lui, qui dit pas de sénateur présent au village, dit que c’est une bonne nouvelle, bon d'accord, une fille de sénateur et bel et bien impliquer, ce qui certes ennuyeux, mais pas dramatique en soi.
La situation semble être sous contrôle, mais il reste une inconnue de taille pourtant, la raison qui a poussé Néphrite à se mêler de cette histoire et sa demande pressante pour le faire venir accompagner par un bon tiers de sa légion prétorienne ?

Cela paraît tellement disproportionné de déployer une telle puissance militaire pour punir une bande locale de criminelles à la petite semaine.
Jedeite en reste perplexe, lui manque-t-il une information capitale l ?
Sinon ce n'est pas logique.
" Attends un peu, depuis quand les filles de sénateurs servent-elles de dames de compagnie ? "
" La plus grande partie des sénateurs appartiennent tous à la haute noblesse et missent à part les suzerains des nations affiliés au royaume d'or et les familles princières des Shitennou, je ne voie pas qui pourrai leur être suffisamment supérieur pour qu’une fille de sénateur…
— Mais qui sert-elle donc ?

Devant l'air poliment interrogateur de Gallien, Jedeite s'empressa de préciser sa question
— Cette demoiselle, heu, la fille du sénateur…
— Lady Rachel Bin Mousif.
Lui répondit le spectre, serviable comme on est en droit de l’espérer de la part des spectres, qui sont toujours polis et respectueux dans l'exercice de leurs fonctions.
Et c'est encore plus vrai avec la garde noire qui est amenée à croiser sans cesse des têtes couronnées et autres grands seigneurs de la planète.
— Je vous remercie, spectre, donc lady Rachel est au service de…
Demanda-t-il en encourageant du regard le centurion Gallien.
— Hé bien mon seigneur…
— Ce que le centurion veut vous dire, mon général, c'est qu'il serait sans doute préférable que vous alliez constater de visu l'identité de la dame.
Jedeite en resta sans voix, un simple garde noir venait-il réellement de lui dire quoi faire ?
À lui, un des lords du royaume d'or qui gouvernent la planète ?

Gallien vira du rouge au blanc crème, il frisait visiblement le début d’un malaise quelconque.
Le voir ainsi permit à Jedeite de reprendre sa contenance, les spectres par nature respectent la hiérarchie plus que quiconque sur la Terre, il faut donc que la dame en question soit d'un très haut lignage pour qu'un garde noir ose agir de la sorte.
Jedeite pris le temps nécessaire pour y réfléchir, il n'existe que peu de nobles demoiselles dans le royaume d'un rand social si élevé qu'elle puisse commander un spectre de la garde noire sans pour autant devoir être obligatoirement rattaché d’une manière quelconque au sénat impériale.

" Ça sent mauvais, houla là là que ça sent mauvais, j'ai peur de comprendre, faite que je me trompe, je vous en pris là-haut, fait que je me trompe, sinon on est mal, non, je suis vraiment mal !
— Je crois en effet qu'il serait préférable que je suive votre recommandation, je présume qu'elle loge à Hôtel de ville ?
— Cette bâtisse grossière n’est assurément pas indigne de sa grandeur, mais il a bien fallu s’en contenter, compte tenu de l'état de décrépitude générale du reste du village.
Le garde noir termina diatribe acerbe en se pinçant les lèvres en une moue ouvertement désapprobatrice.
Et cette attitude plus que le reste donna des crampes d’estomac à Jedeite.
" Ho la la, ho la la. "

Sans plus attendre, il laissa là ses interlocuteurs et se dirigea d'un pas pressé vers la place centrale d'Humus où se dresse fièrement Hôtel de Ville.
S'il avait eu des yeux derrière la tête, il aurait vu en quittant le bureau le regard en biais que lançait le spectre au centurion et le soupire plein de lassitude de celui-ci.
Un peu comme s'ils devinaient à l'avance le résultat de l’entrevue de Jedeite avec la jeune maîtresse.

En marchant dans la rue Jedeite comprit enfin la vraie raison du silence inhabituelle qui avait Régnier dans l’enceinte de la caserne, il ne devait plus rester grands mondes dans le bâtiment, au vu du déploiement des nombreux légionnaires postés tout autour de l’Hôtel de Ville, qui en temps normal doit aussi bien servir de salle de réunion que de salle de banquet.
Mais qui pour l'heure, il fait plutôt penser à un fort en état de siège qu'à une salle où on organise des bals.
Encore un signe déplaisant lui démontrant le sérieux de la situation.
" Je me fais des idées, elle ne peut pas être ici, c'est impensable, voyons, que ferait-elle dans une région aussi perdue ? "
" Loin de la vie trépidante de la capitale impériale, et puis son père n’autoriserait jamais qu'elle parte du domaine familial sans une escorte composée de milliers de soldats. "

Un peu rassuré par la logique de son argumentation, il franchit la porte d'entrée de l’hôtel, il n’eut même pas cherché où pouvait bien être l'appartement des jeunes filles, il lui suffit de suivre la file ininterrompue des servantes entrant et sortant tel un coup de vent dans la grande pièce juste devant lui.
À voir le nombre impressionnant de servantes pour un si petit village, Jedeite ne douta pas qu'on eût dû engager à la hâte la quasi-totalité des villageoises.

Il faillit en rire si ce n'est qu'il venait juste à l’instant d'entendre une voix qu'il ne connaissait que trop bien sortie de ladite pièce.
" Les Dieux cruels m’ont abandonné à mon triste sort... "
Le timbre de cette voix en colère est reconnaissable entre tous.
" Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur moi ? "
" Néphrite, je te jure que tu vas me payer ce coup bas. "
La mort dans l'âme, il se prépara mentalement à affronter un orage nommé...

Une jeune fille au riche atour l'aperçut, sans nul doute est-ce lady Rachel, pensa-t-il, plus moyen maintenant de trouvé à la hâte un prétexte pour reculer, voir fuir, ce qu’on appelle en jargon militaire faire un repli stratégique, mais en langage urbain se dit prendre la tangente.
— Votre grâce, dit-elle en se retournant vers un tourbillon de froufrou rouge sang, tel un crépuscule embrasant le ciel avant que le Soleil se noie dans la profondeur de l’océan nocturne.
D'accord il n'est pas doué pour la poésie, mais il faut dire qu'il balise légèrement en cet instant fatidique.
— Le seigneur Jedeite est présent, votre grâce, vous plaît-il de le recevoir ?
Les flammes rouge et noir cessèrent leurs folles dances pour se remettre en place un tout des plus harmonieux, elle se tenait là, droite comme la justice, furieuse comme un volcan en éruption et le pire étant sa totale absence de mouvement et qu'elle reste sur place en ne le quittant pas un seul instant des yeux, même ses paupières ne bougeaient plus.

" Pourquoi moi ?!
— Qu'il entre !
Et c'est avec un courage digne des plus grands éloges jamais écrits, chantés ou dansés, que Jedeite entra dans la tanière du plus terrible fauve que le monde n'a jamais abritée, la princesse royale Béryl d'Eos, la fiancée officielle du prince Endymion.
" Pourquoi moi !! "

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Dernière édition par Ash le Sam 10 Oct - 16:36, édité 1 fois
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Ash

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[Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. Empty
MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 10 Oct - 16:20

Gallien se massa la tête d’une main lasse, une vaine tentative pour tenter de diminuer ça foutue migraine, mais, elle ne lui donne aucun signe encourageant lui indiquant qu’elle va enfin diminuer, c’est tout le contraire, elle augmente d’heure en heure.
Elle pulse dans son crâne comme si tous les tambours annonciateurs du ragnarok, la fin des temps, avaient décidé d’élire domicile en lui.
— Si ce n’est pas la fin du monde, ça y ressemble foutrement !

Il voudrait maudire les Dieux de s’acharner de la sorte sur lui, les envoyés aux quatre vents et ne plus y penser, car s’il est vrai qu’il est en partie responsable du déchaînement déplorable d’évènement qui vient de surgir depuis trois jours, des journées infernales qui plus est, il ne peut pas être tenue entièrement responsable de la mauvaise tournure que cela semble prendre.
Si on lui avait signalé comme il se doit que le convoi qui devait passer dans sa circonspection était celui de la princesse Béryl en lieu et place d’une simple noble, c’est à la tête de tous ses hommes qu’il serait parti à sa rencontre.
Il aurait même pris avec lui Ydrich, le cuistot de la caserne, mais non, la princesse n’a rien trouvé de mieux pour passer agréablement son temps libre que de cacher à tous sa véritable identité.

— Quelle idée saugrenue, a-t-elle oublié quel est son rang ?
— N’est-elle pas son excellence la princesse Béryl d’Eos, héritière de la lignée de l’Aurore ?
Dans le royaume de la Terre, il existe de nombreuses maisons nobles aux prestiges certains, mais parmi la constellation des familles aristocratiques que compte le monde, la lignée d’Eos est unique en son genre.
Elle est la plus ancienne famille noble connue et reconnut de la Terre, elle était déjà puissante et respectée avant que les terriens ne s’unifient autour du royaume d’or et s’élance avec courage à la conquête de l’univers.
Même les familles princières des Shitennou ne peuvent prétendre à un si grand prestige et si la monarchie terrienne n’était pas uniquement de type patriarcal, la princesse Béryl serait en deuxième position pour accéder au trône.

Sans parler du lien qui unit les maisons d’Eos et d’Or, nulle autre famille aristocratique ne peut se targuer d’avoir une influence si étendue.
On a même fini par surnommer Eos, de maison à la parure dorée, un sou entendu qui laisse entendre qu’elle est pour ainsi dire la famille jumelle de celle des rois de la Terre.
La famille royale est la famille d’Or, l’or étant non seulement le symbole du roi, mais aussi celui de son domaine propre, mais surtout du Soleil.
C’est d’ailleurs une chose qui n’a jamais eu de cesse d’étonner la population terrienne que le symbole de son roi n’est pas lié à la Terre d’une manière quelconque, mais bien celui de l’astre ardant..

Mais que voulez-vous, il paraîtrait que le peuple n’est pas aptes à comprendre le pourquoi de la chose, pour Gallien ça signifie juste que la population dans son ensemble sont des gros cons, le coté ennuyeux de la chose, c’est qu’il fait normalement lui aussi parti des dit gros cons, incapable de comprendre les choses trop compliquer.
N’est-il pas plutôt logique de penser qu’il y a là-dessous un secret dissimulé aux yeux de tous ?
Un secret si dangereux qu’il pourrait menacer le droit légitime de la famille royale de Régnier sur la Terre.
Quoi qu’il en soit réellement les grandes maisons du royaume désirent visiblement que le peuple n’est pas voix au chapitre.
La routine en somme.
Gallien se demanda si les nobles de la cour se rendent bien compte du ressentiment d’une partie toujours plus étendu de la population des provinces impériales vis-à-vis de leurs attitudes hautaines.
S’il est exact de dire que la grande majorité de terriens sont et reste fidèle à la monarchie et aux princes des cieux, cela ne veut pas dire obligatoirement qu’ils sont tout autant attaché à la haute noblesse.

Les sujets impériaux aiment souvent leurs seigneurs, comme ils sont les protecteurs de leurs traditions et de leurs cultures, c’est plutôt normal que le peuple les respecte, car ils sont les meilleurs garants du maintien de leurs privilèges.
Pour la noblesse locale, c’est encore plus simple, la noblesse de campagne outre leurs titres et quelques terres n’est en définitive guère différente du reste de la population et reste très proche de leurs préoccupations journalières, ils sont les premiers à venir en aide à leurs peuples au moindre signe de problème.
Est-ce la raison qui pousse la famille royale à continuer à défendre le système sénatorial impérial ?
Alors que cela crée au Palais-Royal moult ennuis, juste pour tranquilliser les populations d’un empire si hétéroclite ?

Il faut reconnaître que le sénat impérial du saint royaume de la Terre dispose d’un pouvoir non négligeable et unique dans tout le système solaire où règnent pourtant de nombreuses monarchies absolutistes.
L’exemple le plus criant étant la proche Lune et son millénium d’argent appartenant et soumis de bonne grâce à la seule volonté de la reine Sélène.
D’accord, la reine est une souveraine attentionnée envers les siens, mais si cela n’avait pas été le cas ?
Sur Terre par contre, le pouvoir reste partagé entre le sénat d’un coté et le palais royal de l’autre, et cela même si le roi est le symbole de l’unité de tous ses peuples, comme l’or qui attire tous les regards à lui, est-ce cela que représente réellement le symbole de l’or ?

— Bah, ça ne change rien dans le fond que le symbole de la Terre soit l’or, le Soleil ou encore la divine betterave de ma grand-mère, le problème reste la présence de la princesse Béryl !
Et s’il n’y avait que ça, mais non bien sûr, sinon ça aurait été trop simple, pensez donc, il a fallu pour compliquer encore un peu plus la situation déjà assez bordélique comme ça, que lord Jedeite vienne en personne à Humus.
Mais il n’est pas arrivé seul et en catimini, non, non, juste à la tête d’un millier de chevaliers, de manière à ce que personne à cent lieues à la ronde ne puisse pas prétendre ne pas savoir que le prince des cieux Jedeite est là et bien là !

Et apparemment, il serait venu en hâte à la demande express de lord Néphrite, Gallien n’est pas du genre naïf, il comprend parfaitement la raison d’un déploiement aussi disproportionné de force.
Le seigneur Jedeite est à la tête de deux cohortes de la onzième légion, la légion prétorienne qui n’obéit qu’aux ordres du prince des cieux azuré, en somme lord Jedeite est maintenant officiellement reconnue comme étant le premier des quatre grands généraux de la Terre.
Lord Jedeite est devenu, Son Altesse le prince Jedeite de la maison princière du ciel azuré, Shitennou et garde personnel de Son Altesse sérénissime Endymion.

Lord Néphrite a finement joué, faire venir Jedeite avec sa troupe est une façon efficace de museler toute opposition possible de la part des autorités du Cachemire, qui serait assez fou pour oser défier le plus haut représentant du royaume d’or ?
Qui aurait la folle stupidité de désobéir aux ordres d’un des Shitennou ?

—Lord Néphrite a prévu de faire de cette affaire un exemple et l’on ne pourra rien y faire contre.
Gallien s’attendait bien à une réaction de la part du Palais-Royal, après tout la fiancée du prince Endymion a subi une tentative d’enlèvement, et il ne peut y avoir de pardon pour un pareil crime de lèse-majesté !
— Que ferais-je si j’étais à la place du seigneur Néphrite ?
— Il faut non seulement punir les criminelles eux-mêmes, mais aussi déterminer s’ils ont reçu le soutien des populations locales…
— Et donc, rechercher une méthode claire et précise pour identifier les collaborateurs des bandes de criminelles, trouver qui ont fourni aide et protection aux marauds et après avoir pu déterminer qui est coupable et qui est innocent…

Il n’acheva pas sa pensée, il n’en eut pas le courage, il vient de comprendre le plan de Néphrite et il sait que plus rien n’est maintenant en mesure d’arrêter la machine de guerre qu’il a lui-même contribué à enclencher.
Lord Néphrite n’est pas parti à la recherche de la cache des bandits, enfin pas seulement, non, son but était tout autre.
Il veut démontrer au Cachemire et au reste de la planète ce qu’il en coûte de s’en prendre à la famille royale !

— Il n’y a qu’une seule peine possible pour un criminel s’étant attaqué à un membre de la famille royale et à ceux qui lui auraient d’une façon ou d’une autre apporté concours, et c’est la peine capitale…
— Les villageois de l’IMUS ont sans le moindre doute refusé d’aider lord Néphrite à capturer les maraudeurs, beaucoup d’entre eux appartenant aux mêmes clans que les villageois, le respect de la tradition des montagnards stipule qu’il faut protéger les siens et cela peu importe les crimes qu’ils ont bien pu commettre envers les étrangers aux clans…
— Ils n’ont pas compris les fous, ils n’ont pas su comprendre qu’en refusant de porter assistance à lord Néphrite ils ont manqué l’occasion qu’ils leurs a été offerte de prouvé non seulement leurs innocences, mais aussi et surtout leurs attachements à la royauté…
— La gravité de la situation dans laquelle ils sont, leur a complètement échappé, les condamnant tous, et je ne peux rien y faire, rien du tout !
— À cause de ma faiblesse, à cause de mon laisser-aller, ils vont tous…

— Vous avez fini par comprendre la portée de votre faute, centurion Gallien.
Gallien ne fut même pas surpris par l’apparition discrète du spectre dans son dos, il ne sursaute pas non plus quand celui-ci sembla apparaître comme par magie à ses côtés.
Il est douché par la révélation des intentions de Néphrite et par sa propre stupidité.
— C’est pour ça que vous semblez tellement m’en vouloir ?
Le spectre hausse les épaules d’une façon qui lui parut désinvolte, il dut se rappeler de ne pas se sentir choqué par l’attitude d’un spectre, les membres de l’Obscura ont toujours un côté décalé, ça doit faire partie de leurs charmes…

_ La loi se doit d’être respectée par tout un chacun, sinon c’est la porte ouverte à l’anarchie, la loi garantit au monde la paix et l’harmonie, elle défend le faible, réconforte le cœur des plus humbles des habitants de la Terre et elle sert de garde-fou contre la nature destructrice de l’homme.
— Si vous aviez agi conformément à votre devoir, si vous aviez fait respecter le règlement comme l’impose pourtant votre charge au sein de la légion, alors jamais ces paysans n’auraient eu le courage et la folle témérité, d’oser de la sorte, de s’en prendre à un convoi royal.

Gallien se détourna vivement du spectre tant il est en colère, en colère contre le spectre si impassible que cela en devient irritant, en colère contre Néphrite et sa froide détermination, en colère contre la princesse Béryl par qui le malheur est arriver, et plus que tout, en colère contre lui-même.
Il sentit son sang bouillir en lui, comme si ses veines charriaient un fleuve de lave en fusion, il doit au moins tenter quelque chose, n’importe quoi, du moment que cela l’empêche de devenir fou.
— Mais ils ne le savaient pas que c’était une diligence royale contre laquelle ils s’élançaient, personne n’était au courant…
— C’est vrai, je le reconnais, mais tel était la volonté de sa grâce, la princesse Béryl, et il ne nous revient pas le droit de contester ses décisions, et qui plus est, cela ne change en rien votre problème, vos concitoyens ont bel et bien attaqué le convoi d’une noble pour pouvoir l’enlever et exiger une rançon, ce qui est mal.

Le combat est perdu d’avance, il le sait pertinemment et c’est son laxisme et la suffisance des habitants de la montagne de l’IMUS qui doivent être tenus pour seul responsable de la tournure tragique que les évènements vont bientôt prendre, et pourtant…
— Vous autres les spectres, agiriez-vous avec la même intransigeance s’il ne s’était pas agi du convoi d’une noble dame en lieu et place de celle d’une banale fille de marchand ?
Le garde noir ne montra toujours aucune émotion ou le moindre petit signe d’une quelconque contrariété ou même une pointe d’agacement, non, il reste à l’égal de ce qu’il a toujours montré depuis sa première rencontre avec Gallien, qu’il est comme un bloc de glace, il vous gèle à son approche et vous brûle de son touché glaciale.

— Nous, les spectres, nous sommes ce que les rois de la Terre ont décidé que nous serions, nous n’avons pas plus de pouvoir que nous ont octroyé les souverains successifs du saint royaume.
— Nous somme ni plus ni moins que la nécessité, nous l’avons toujours été et nous le demeurerons pour l’éternité, et plaisent aux Dieux immortels qu’il en soit à jamais ainsi, mais pour répondre à votre question, oui nous agirions exactement de la même façon pour protéger tous les innocents que comporte ce monde, et peu nous importe leurs origines ou leurs lignages.
— Sauf que nous sommes trop peu nombreux pour une tâche aussi gigantesque, voila pourquoi nous protégeons en priorité l’aristocratie, car ils représentent l’autorité légitime et par voie de conséquence, la stabilité dont notre planète a un besoin vital de conserver.

— Cela fait partie de notre devoir, tout comme il était de votre devoir de faire appliquer et respecter la loi du roi, une chose que vous avez malheureusement dû oublier à la longue.
— Ont doit une obéissance absolue à la loi, on doit respecter la hiérarchie et ses représentants, il en va du bien-être commun, et pour ceux qui ne veulent pas suivre les règles, qui se moquent de faire du mal et de perturber le bon fonctionnement de notre société, pour ceux-là le châtiment suprême a été inventer.
— Ainsi même dans la mort, ils continuent de servir le saint royaume, par l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire et du prix à payer pour ceux qui outrepassent la place que les Dieux leur ont donnée à la naissance.

Gallien baissa honteusement la tête, il ne voulait pas croiser le regard du spectre, il s’avoua vaincu et ça lui déchira le cœur.
— Alors, c’est bien de ma faute !
Il fut surpris de sentir une main compatissante sur son épaule.
— Pas entièrement en tout cas, vous avez voulu jouer la carte de la compréhension et du calme pour ne pas créer de vague, et il faut avouer que depuis le début de votre mandat dans la région, les heurts sont devenus quasiment inexistants.
— Quant aux trafics de bien de contrebande, il n’a eu de cesse de diminuer au fil des ans, la population locale vous respecte et vous apprécie, donc sur ce point-là vous avez correctement rempli vos obligations de centurion.
— Mais vous n’avez pas assez montré de fermeté, vous auriez dû leur rappeler que leurs droits sont compensés par leurs devoirs, le devoir envers leurs seigneurs et le respect inamovible de la loi et que ceux qui outrepassent leurs prérogatives doivent tôt ou tard en payer le prix et que la maison n’accorde nul crédit, jamais !

Le spectre serra subrepticement l’épaule de Gallien avant de laisser retomber son bras.
— Et il est maintenant trop tard pour leur enseigner cette leçon, je suis désolé.
— Il n’y a plus rien à faire ?
Le garde noir secoua la tête tout en se dirigeant vers la porte du bureau.
— Rien en ce monde ne peut stopper un prince des cieux une fois celui-ci lancé dans une quête, si ce n’est le prince Endymion, et même si par extraordinaire ont parvenaient à le contacter, il serait de toute façon trop tard pour qu’il puisse intervenir, ils sont condamnés, car tel est leurs destins, accepter le centurion, nous ne pouvons plus rien y faire.


Pour Gallien, voir s’en aller le spectre noir sonna à ses oreilles telles un glas funèbre, les paroles du garde résonnaient à ses oreilles en une boucle infinie, il n’avait pas tord en affirmant que la décision avait déjà été prise et que la sentence ne tardera plus à être appliqué, car tel est la volonté des seigneurs de la Terre et ce n’est certainement pas lui, un pauvre légionnaire, qui va pouvoir y changer quoi que ce soit.
Et cette impuissance qu’il ressent depuis trois jours, juste trois minuscules et ridicules petits jours, est en train de le ronger de l’intérieur, et il ne peut que s’en prendre à personne d’autre qu’à lui, il a trahi les attentes que le monde avait placé en lui.

— Il va me falloir apprendre à vivre avec cette honte jusqu’à la fin de ma vie, perdre mon rang et mon statut social n’est rien en comparaison…
Il ne restait plus qu’à attendre que l’inéluctable arrive, dans un jour, deux tout au plus, le sort des bandits et de leurs familles sera réglé de manière brutale et définitive, et avec eux sa carrière militaire prendra fin aussi.
Il resta de longues heures debout derrière sa baie vitrée à regarder le Soleil se coucher sous l’horizon et les étoiles illuminées le firmament de leurs présence discrets et réconfortants.


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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 10 Oct - 16:21

Chapitre quatre, Ash


« Toute action militaire est caractérisée par plusieurs niveaux, le niveau tactique, qui modifie la situation sur le terrain. «
« Le niveau stratégique qui modifie le rapport de force avec l’ennemi, et le niveau politique et diplomatique qui modifie l’image des belligérants et du conflit dans le monde entier ou parmi les familles royales du système solaire. «
« Chacune de nos décisions dans une guerre a toujours tenu compte de ces différents niveaux d’action. «
— C’est logique mine de rien, ainsi il y a trois niveaux majeurs d’action dans un conflit ?
— La tactique, la stratégie et la diplomatie ?
— Mais est-ce valable pour toutes les formes de guerre possible ?

« Il y a effectivement plus d’un type de guerre et le facteur déterminant est l’objectif pour lequel la guerre est initialement menée ! «
« Le reste se résume à une simple méthodologie, la guerre a des règles qu’il faut respecter si l’on désire être efficace. «

Adriannada l’observa avec ses yeux de velours qu’ils lui ont tant valu de succès après de la gent féminine, si beau que son regard était une flagrante invitation à la luxure.
Ses yeux ont toujours été le reflet exact de son âme, et il est évident que la simple vue du garçon assis sous le chêne millénaire lui déplaît au plus haut point.
Ses lèvres normalement sensuelles sont pincées dans une muette réprobation glaciale.
L’air de dire, non, mais, regardez-moi ce petit monstre, il nous nargue de sa présence néfaste.
Adriannada est un elfe dans la fine fleur de l’âge, aussi grand et élancé que la majorité des mâles de son peuple sylvestre.
Les elfes sont souvent enviés par les humains ordinaires, leurs beautés et leurs grâces font encore des ravages dans le reste de la population, ils sont sous bien des aspects très proches de l’homme standard.

Un extraterrestre aurait du mal à distinguer un elfe d’un humain normal, ce qui est normal, les humains et elfes viennent de la même souche, pour preuve il reste beaucoup d’humains qui ont les oreilles pointues, certes leurs oreilles sont bien plus petites et ne peuvent pas bouger comme celle des elfes.
Les elfes sont plus fins et fragiles que les humains, mais plus beau généralement, c’est comme si les rayons du Soleil les éclairaient de façons plus prononcées que pour les autres habitants de la Terre.
Mais la vraie différence entre les deux souches reste l’espérance de vie, les hommes envient l’apparente longévité des elfes.
Apparente, car s’il y a plus de quatre cents ans qu’Adriannada foule de ses pieds le sol sacré de la Terre, il a eu la chance et le malheur d’avoir eu trois enfants.
Une chance, car les elfes sont en générales peu fécondes, et avoir autant d’enfants en à peine quatre siècles est rare.
Et un malheur, car sa si précieuse Odériane et son unique fils, Ordérien sont tous les deux morts jeune.

Odériane est morte peu après avoir fêté ses dix-sept ans et Ordérien et parti à trente et un ans, et ce n’est pas la maladie ou un accident qui a mené ses deux enfants sur les sentiers de la grande clairière où se réunissent les âmes des trépassés avant de rejoindre la source de toute création.
Non, ses enfants ce sont juste assoupi pour ne plus jamais se réveiller.
C’est aussi simple que ça et c’est aussi horrible que ça, leurs temps de vie se sont tout simplement consumés sans bruit ni heurt…
C’est le destin qui attend tous les elfes, nul parmi eux ne peut savoir combien d’années il a à vivre, ça peut autant être mille ans que dix ans !

Voilà pourquoi les Sylvains craignent autant la nuit, non pas pour ses ombres, ni pour les bruits étranges qu’on entend sortir de la forêt une fois le Soleil couché.
Non, ce que les elfes redoutent autant, c’est le sommeil en lui-même, ils éprouvent une angoisse terrible à l’idée de s’endormir pour ne jamais plus se réveiller.
C’est un destin qui les attend tous, un jour ou l’autre, et rien ni personne ne peut changer cela, c’est sans doute à cause de cette peur tapie au fond d’eux que les elfes soient si frivoles.
Ils passent sans se lasser d’une célébration à une fête, d’une fête à un banquet, d’un banquet à un bal, d’une histoire d’amour à une autre.

Rien ne leur paraît immuable si ce n’est deux choses, leurs recherches constantes de plaisir éphémère qui ne sert que de cache-misère à leurs terreurs nocturnes et leurs amours immodérés pour les enfants, qu’ils soient ou non de leurs sangs.
Enfin la plupart du temps en tout cas, car il semble évident que pour Adriannada, Ash est l’exception qui confirme la règle.
Il a pourtant l’air si fragile, assis comme il l’est contre le tronc du chêne majestueux.
Et si pauvrement vêtu qu’il est habillé par un short kaki et une chemise trop large pour lui, et si seul qu’il se parle à lui-même, ses mots se perdant dans le vide.

Il n’y a aucun enfant qui accepterait de bien vouloir jouer avec lui, c’est d’ailleurs un ordre direct de leur bien-aimée princesse.
— Lady Émeraude a bien fait de chasser cette engeance de son palais, j’espère seulement que les serviteurs de notre Elfydya ont brûlé tout ce qu’il a porté !
— Dire qu’on a été obligé de le nourrir et de le vêtir, ça me dégoûte !
Parmi les personnes présentes dans la clairière, plusieurs regardèrent Ash avec curiosité, tel un animal exotique, le pire c’est qu’ils ne se cachaient pas pour le dévisager, celui-ci ne fit rien qui puisse indiquer qu’il avait remarqué leurs attitudes ou qu’il s’en soucie de quelques façons.
Tous les elfes rassemblés en groupe disparate donnent pourtant l’impression de devoir se retenir de lui cracher au visage ou de le lapider à coup de pierre.

Les rares humains se trouvant sur le chemin se hâtent de quitter les lieux, il n’y a pas si longtemps encore les hommes étaient majoritaires en Arcadie, ils étaient pas loin de représenter la moitié de la population.
Aujourd’hui ils ne sont guère plus que le dixième de ce qu’ils étaient, il a peine une dizaine d’années, date qui a marqué la prise de pouvoir de lady Émeraude.
Alors, l’exode a commencé et n’a plus jamais cessé depuis, il s’accélère d’ailleurs depuis l’arriver d’Ash, les Arcadiens qu’ils soient humains, elfes ou autre n’aime en général fort peu les membres de la lignée des Ashkanie, Psyché la mère de la princesse Elfydya et feu la reine d’Arcadia est tombée il y a trois siècles de ça dans un piège tendu par une manipulatrice de l’ombre…
Les Arcadiens vénéraient Psyché comme une déesse, elle qui était la sailor du rêve, sailor Dream, et l’amertume ressentie par sa disparition ne sont pas encore oubliées, la plaie est toujours à vif, qu’un enfant des Ashkanie vienne dans son ancien fief est logiquement mal perçu, c’est normal.

Ce qui l’est moins déjà est le comportement singulier de lady Émeraude, la grande majorité des humains d’Arcadie n’ont jamais partagé la dévotion irrationnelle que les autres races lui portent, ses folies de grandeur et son penchant despotique ont douché l’enthousiasme de ses plus fidèles partisans chez les hommes.
On peut comprendre qu’elle ne souhaite pas de devoir supporter la présence d’un des enfants d’une maison rivale, personne n’ira non plus nier le malaise qu’ils ressentent en présence d’Ash, il est tellement différent des autres enfants d’Arcadia.
Mais là n’est pas la question qu’on l’aime ou non cela revient du tout au même, Ash Pendragon est le fils d’un des rois du Northland, la terre ancestrale des clans unis d’Europe, ce n’est pas le bâtard d’un petit seigneur de province et d’une servante crédule qui a cru en son amour.
N’est-il pas arrivé dans le royaume du rêve en compagnie du prince Jedeite du ciel azuré ?
Un des Shitennou du prince Endymion, unique souverain du royaume d’or, dont Arcadia est rattaché ?

Et n’est-ce pas sous l’autorité du prince Endymion que lord Jedeite s’est vu confier le jeune Pendragon ?
La princesse ne s’est pas retenue de faire étalage de cordialité envers ses invités princiers, montrant une bonne humeur de façade le temps que lord Jedeite quitte son territoire, et qu’a-t-elle fait ensuite, dans la démesure de son arrogance sans cesse grandissante ?
C’est simple, elle a chassé sans ménagement le Pendragon de son palais et lui a aussi confisqué dans la plus grande illégalité toutes ses possessions et cela dans un éclat de rire dément, du moins si l’on en croit les témoins présents quand elle osa donner des ordres si dégradants envers son statut de dirigeante du domaine du rêve.

Et c’est avec le mépris le plus total qu’elle consentit, parfaite image de l’hypocrisie la plus criarde, à lui octroyer un couchage à peine digne d’un de ses gardes forestiers, alors pensés donc pour un prince de sang, issus d’une des plus nobles familles de la Terre et fils d’une des trois ménades sacrées…
C’est une insulte faite à l’encontre des Ashkanie, mais aussi des Pendragon, les clans unis ne pardonneront pas un affront pareil !
Et pour complaire à Elfydya, princesse de l’émeraude, une bonne part des Arcadiens n’hésitent plus à se montrer ouvertement insultants envers Ash, oubliant sans doute un peu vite qui est réellement Ash Pendragon.
Il est un invité royal de par sa naissance, mais surtout par la volonté du prince Endymion, qui ne tardera plus à apprendre de quelles façons scandaleuses les nobles d’Arcadia ont traité un des seigneurs de la Terre, d’un rang si ce n’est supérieur à celui d’Elfydya est du moins son égale.

Le jeune Ash ne bénéficie-t-il pas de la protection personnelle du prince Endymion ?
Et si les elfes sont trop stupides et la princesse Elfydya trop emplie de son importance pour prendre la mesure de l’offense fait au prince Endymion, ce n’est certes pas le cas des humains encore présent au royaume d’Arcadia !
Voilà pourquoi la plupart font semblant de rien voir, tout en hâtant les préparatifs de leur départ, car s’il est vrai que le doux prince de la Terre est une personne de bien, il n’aura toutefois pas d’autre choix que de sévir à l’encontre de lady Émeraude.

L’attitude de la princesse est incompréhensible, il est impossible qu’elle puisse ignorer de la sorte qu’elle outrepasse de beaucoup son autorité, en plus pour ne rien arranger, elle se donne du mal à désobéir d’une si obligeante façon aux ordres de son maître et souverain, l’Arcadie entière risque de devoir payer le prix de la folie de sa princesse.


Et les princes des cieux, eux, ne se poseront pas de questions superflues, ils interpréteront les actions déraisonnables d’Elfydya comme une tentative de sédition, une trahison et une insulte délibérée à l’encontre de leur maître !
Et si Endymion Sama est prompt au pardon, ce n’est assurément pas le cas avec les Shitennou et lord Kunsite en tête…
Surtout qu’Arcadia n’est qu’une partie du royaume d’or et de ce fait est entièrement sous le contrôle des princes, si l’envie leur en prenait ils n’auraient pas besoins d’en référer au sénat impérial pour prendre des mesures coercitives à l’encontre de l’Arcadie.

Loin de pareille considération, Ash continua son palabre sans se soucier des coups d’œil qu’on lui jetait.
Il se moque qu’on le prenne pour un fou, après tout il l’est, fou, et il en prend un plaisir jubilatoire de joué de la sorte avec sa folie, c’est une chose qu’il peut au moins contrôler dans sa vie, une chose suffisamment rare pour le noter.
Alors quelle importance peut bien avoir les insultes que lui adressent les Arcadiens ?
Ces individus qui ont troqué leurs humanités en échange de quoi ?
De la beauté factice ?
Une grâce tout aussi fausse ?
Une longévité accrue ?
Une plus grande force physique ou des réflexes supérieurs ?

Il ne veut pas penser à ces larves qui rampent sur le sol pour l’unique plaisir pervers d’une jeune fille qui ne doit qu’à sa naissance de gouverner la vie d’autrui.
Il ne comprend pas comment on peut de la sorte s’abandonner à une personne si peu digne, la valeur de leurs existences ne doit pas être bien élevé pour agir de la sorte, la vie n’a de la valoir que si l’on se bat pour ce qui mérite qu’on lui sacrifie tout, son sang et sa liberté !
Il en a pris conscience depuis le rêve troublant qu’il a eu sur Hittia de Khéope, un changement s’est opéré en lui et il y a encore peu cela, ça l’aurait effrayé, mais il a enfin réussi à dépasser ce cap.

Que ce fût un rêve ou la réalité, il n’a plus d’autre choix que d’être honnête envers ses sentiments, il lui est désormais impossible de continuer à feindre l’ignorance !
Il ne se ment plus et ne se mentira jamais plus, pas depuis ce qu’il a éprouvé quand Hittia s’est servie de son pouvoir sur les ténèbres pour éliminer les ordures qui voulaient la violer !

Du pour plaisir !
Il n’en démord pas, ils méritaient amplement leur mort misérable, ils méritaient de souffrir autant, plus même !
Pourtant, il continue à se dégoûter, pensant combien les tribus de la Terre ont raison de craindre les porteurs du sang noir.
Ne sont-ils pas tous des âmes perdues ?
En tout cas lui, il l’est, et pour de bon, et puisqu’il est déjà maudit, alors, pourquoi se priver d’en profiter un peu pour une fois ?
Voir plus qu’un peu, il suffit de ne pas utiliser son don obscur pour prendre des vies, en agissant de la sorte il ne devrait pas se transformer en une sorte de démon à visage humain.

Le prince Jedeite ne lui a-t-il pas conseillé de se diriger vers une carrière militaire ?
Il lui a promis que c’est un des rares domaines ou sa singularité ne sera pas malvenue, c’est le
contraire même, reste à savoir s’il peut avoir confiance dans les paroles du prince.
Mais ça sonnait avec justesse à ses oreilles, Jedeite ne lui a pas menti, beaucoup de laisser pour
compte ne rejoignent-ils pas la légion ou les spectres ?
Ils y sont non seulement accueillis à bras ouvert, mais le meilleur reste à venir, car ils sont
Utiles au saint royaume.

Être utile, aider les autres…
Rien que d’y pensé, il se sent pris par un vertige qui l’envoie au plus profond de ses désirs enfuis, un individu comme lui peut-il réellement devenir une bénédiction à la place d’un monstre détester de tous ?
L’idée lui plaît bien, c’est si tentant que cela le remplit d’effrois, mais ça ne lui déplaît pas pour autant, c’est grisant et ça lui offre un tel champ de possibilité qu’il faudrait être sot pour ne pas tenter sa chance.


Mais pour autant pas question de n’être rien d’autre qu’un simple pion qu’on déplace dans un jeu où les règles lui échappe, s’il doit devenir un militaire il sera un officier ou il ne sera pas !
Depuis cette nuit sans pareil ou Hittia lui parla au-delà des âges, Ash comprit l’avantage qu’il pourrait tirer de tendre une oreille attentive à ce que les voix qui lui parlent dans le silence de son esprit ont à dire, elles en savent des choses et elles semblent n’avoir rien de plus presser que de lui enseigner leurs savoirs, hors qui dit savoir dit aussitôt pouvoir.
Et il désire le pouvoir presque plus que la liberté, l’un n’ira pas sans l’autre de toute façon, il a pris conscience de sa vulnérabilité et de son isolement, il sait qu’il ne peut rien espérer de bon de personne, après tout lord Jedeite le pousse dans une carrière militaire uniquement pour avoir le loisir de l’utiliser.

Les voix aussi doivent attendre quelque chose de lui en retour de leurs connaissances, mais en attendant il faudrait être fou ou stupide pour refuser un pouvoir librement donné et librement consenti.
Voilà pourquoi il écoute les voix et leur pose toujours plus de questions.
Absorbant les informations comme les éponges absorbent l’eau !
« Le sage affirme en premier que des troupes irrégulières sont dans l’incapacité de défendre une position contre des forces conventionnelles, et qu’elles ont également incapable d’attaquer efficacement une position fortement défendue. «
— Si ce théorème est correct, quelle valeur peut bien avoir les forces combattantes de type non régulier ?
« Contourner le principe premier de la guerre moderne, qui consiste à la recherche de l’armée ennemie, le centre de sa puissance, et à la détruire au combat. «
-Comment, par exemple ?
« La destruction d’un pont ou d’une route, d’un aqueduc, d’un convoi ou même d’une simple charrette peut-être plus profitable que la mort d’un soldat. «
« De ce fait, la faiblesse des irréguliers, leurs incapacités à affronter face à face les troupes régulières au combat peuvent alors être rendues sans objets dès lors qu’ils s’en prennent aux matériels accessibles de l’ennemie. «
— Ce n’est pas aussi simple que cela en a l’air, je présume ?
« La clé pour mener à bien une telle stratégie est la disponibilité de renseignements presque parfaits. «
— Pour des troupes irrégulières, ça me semble difficile, il faut instaurer une forte discipline que seule une armée officielle peut acquérir…

« Les rebelles doivent pouvoir ranger leurs esprits en ordre de bataille, aussi prudemment et formellement que les guerriers alignent leurs corps. «
« Cela signifie aussi et surtout que le soutien de la population locale doit être mobiliser par et pour la rébellion. «
— Je vois, mais pour que la population vous soutienne dans vos efforts à l’encontre d’une action contre des rebelles, cela demande des ressources qui n’entrent pas dans le domaine de compétence des militaires
— C’est la sphère politique qui doit alors entrer en scène et non plus les guerriers !
« La guerre n’est que le prolongement de la politique par d’autres moyens. «
— Alors, c’est quoi la raison politique permettant de justifier le déclenchement d’un conflit ?
« La guerre est l’acte politique par lequel des états, ne pouvant concilier ce qu’il pense être leurs devoirs, leurs droits et leurs intérêts, recouvrent à la lutte armée et demandent à cette lutte de décider lequel d’entre eux, étant le plus fort, pourra en raison de sa force imposer sa volonté aux autres. «

Ash réfléchit à ce que lui enseignent les ombres, elles ne lui mentent pas, ça au moins c’est évident, pourtant leurs visions du monde est d’un froid sans la moindre concession, est-ce uniquement elles ou les seigneurs du tout le système solaire pensent-il aussi de cette manière ?
Être purement logique, ne laissant pas leurs émotions interférer avec leurs décisions, calculant chaque mort, chaque parole dite ?
Chaque geste qu’ils font ayant un but officiel et un autre sous agent ?
Tout N’est-il que faussetés en eux ?
Faut-il être si calculateur pour espérer devenir un bon dirigeant ?

— La guerre n’est qu’un acte de violence pour contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté ?
« Les responsables des nations ont considéré depuis longtemps que l’éventualité des guerres étant fréquentes, il convient de s’y préparer. «
« La préparation de ces guerres se fait le plus souvent par l’entraînement d’une ou plusieurs armées, et par ce que les érudits ont appelé depuis l’époque du grand schisme de l’humanité, la course aux armements, que résume la formule d’une théorie sans cesse démentie depuis des milliers d’années’ si tu veux la paix, prépare la guerre. «

— Si vis pacem, para bellum !
— Le grand schisme est bien l’acte de trahison des monarchies interstellaires qui ont cessé de reconnaître la primauté de la Terre sur l’ensemble des colonies et des planètes du système solaire ?
« Exactement «
— Je ne vois pas en quoi cela a contribué à la non profilassions de la violence entre les états, au contraire il me semble que les risques de conflit majeurs entre le saint royaume et les autres planètes ont augmenté.
« Le schisme remonte à trois siècles et il n’y a pas eu de combat d’envergure depuis lors. «

Ash fut rassuré d’entendre cet argument de la voix de son esprit, non pas qu’il la partage, c’est le contraire pour tout dire, et ça lui donne du baume au cœur.
C’est une chose d’acceptée l’enseignement des ombres, mais il y toujours se doute si déroutant qui s’immisce en lui, et si les voix cherchaient à le contrôler, à prendre possession de lui ?
Ainsi, ne pas être d’accord avec les voix lui prouve qu’il reste le maître de sa pensée, à défaut d’être le maître de son destin, pour cela il ne ce fait pas d’illusion, depuis qu’il a poussé son premier cri à la naissance et probablement jusqu’à ce qu’il pousse le dernier sur un champ de bataille obscure, il est et restera l’esclave de sa condition, l’esclave de sa nature et du destin particuliers de sa lignée

— Une guerre prévisible ne peut s’éviter, mais uniquement être repoussée.
— C’est assez pour aujourd’hui, j’ai faim et j’aimerai manger avant mon rendez-vous avec Abiele
Ash se releva avec souplesse et laissa son regard dériver sur les Arcadiens non loin de lui.
Il a du mal à les comprendre ceux-là, c’est vrais que la forêt de Dreamland tien plus d’une citée encastrer dans un bois qu’à une forêt vierge.
Les maisons de la majorité des habitants d’Arcadie « poussent» directement dans les arbres sans qu’il puisse saisir de quelle manière les elfes parviennent à créer une telle alchimie entre l’organique et l’inorganique, c’est presque magique.

Devoir vivre dans une pareille forêt n’est pas si simple, réussir à trouvé une clairière tranquille tient lieu d’une quête impossible à achever, il suffit qu’il décide de s’installer quelque part pour que presque aussitôt un attroupement y vienne pour une raison quelconque, cueillettes de plantes, ramassages de champignons, peindre ou n’importe quoi d’autre, cela commence à devenir lassant, non pas qu’Ash en soi irriter, mais il sans son sang qui commence à se réveiller en lui.
Son sang noir maudit a sa propre réalité et sa propre raison d’être, défendre la vie qui coule dans son porteur, que celui-ci soit d’accord n’entre pas en ligne de compte.
Tentez donc de parler à votre sang pour voir, il ne s’agit que de pur instinct, et ses envies primaires lui font entendre qu’ils sont présents et n’attendent qu’une occasion pour enfin pouvoir se déchaîner.

Et ce n’est pas l’envie qui lui manque.
— C’est d’un pathétique, et dire que c’est moi qui suis supposé être l’enfant ici, je sais pertinemment que je ne vous inspire que du dégoût, à vous qui n’êtes même pas des humains, dites-moi donc une bonne fois pour toutes où je dois allez pour ne plus avoir à supporter vos actes puérils qui sont une insultée vivante à l’intelligence.
— C’est clair que vous n’appartenez pas à l’homo sapience, la sagesse et vous, ça fais deux, visiblement.

Il nota avec intérêt la colère qui apparues sur les visages des elfes si hautains, des idiots qui l'insulte à tout va, mais sont choqués qu'ont puisse leurs rendent la pareille, et dire que ces choses pensent sincèrement lui être infiniment supérieur.
" Comment peuvent-ils encore marcher avec des têtes si gonflées d'orgueil, enfin laissons tomber... "
Ash sautille rapidement sur place, se préparant mentalement à la chasse, que lui importe que cette débile d'Elfydya ait décidé de lui couper les vivres, il a été élevé dans les forêts du Grand Nord de l'Europe, où la vie est encore rude, alors comment peut-elle croire qu'il éprouverait du mal à trouvé de quoi se nourrir dans les forêts bien entretenues d'Arcadie ?

— Plus le temps passe et plus elle me parait être immature et mentalement déficiente, pas étonnant qu'une bonne part des siens aient fui l'Arcadia, le royaume des rêves n'aura pas duré longtemps, pourquoi les nobles du domaine n'ont-ils pas cherché à prendre discrètement le pouvoir et confiner cette gamine capricieuse dans son palais pour le restant de sa vie ?

Il partit en courant d'un pas leste vers la profondeur de la forêt, il a envie de viande, mais surtout de faire couler du sang, fut-il celui d'un animal !
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Dernière édition par Ash le Sam 10 Oct - 16:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre.   [Fanfic] Ash, la vie de l'ombre. EmptySam 10 Oct - 16:22

« Vivre sans amis, c'est mourir sans témoin. »



Un groupe d’elfes couraient sous lui avec empressement, cela l’intrigua un peu, depuis sa venue en terre d’Arcadie voilà des siècles il a pu constater que les Sylvain sont des individus si calmes qu’ils passent pour des indolents aux yeux du reste des tribus de la planète.
Et il est assez d’accord avec cette description des elfes, ils sont tellement léthargiques qu’il ne comprend pas comment ils peuvent trouver l’énergie suffisante pour se reproduire.
Peut-être qu’ils y consacrent l’essentiel de leurs énergies et qu’il ne leur en reste plus assez pour faire autre chose ?
« Si Abiele m’entendait, elle serait furieuse que je pense encore ça des siens, mais que puis-je ?
Même pour nous autres les elfes sont trop décalés pour qu’on ne puisse jamais espérer les apprécier franchement. «

Il battit des ailes pour s’élever plus haut dans le ciel, ses tendons se tendant sous l’effort demandé pour suivre de loin le groupe d’elfes qui ne se doutaient pas un seul instant être de la sorte poursuivi par le plus dangereux des prédateurs de la Terre.
Il pourrait les attraper quand il le souhaite, mais pour le moment il préfère rester discret le temps de comprendre la raison qui a poussé ce groupe à courir comme s’ils avaient tous les démons de l’enfer aux trousses.
Les dragons sont réputés pour leurs vues acérées, mais leurs ouïs valent, largement, leurs acuités visuelles, ne viennent-ils pas de parler du démon ?

« Un démon en Arcadie ? J’ai dû mal entendre, il n’y a pas de youma dans le royaume d’or, mais il faut le savoir pour s’en convaincre ! «
« Il y a un tel rassemblement de créatures à l’apparence plus monstrueuse que féerique en terre d’Arcadie, il ne faut pas alors s’étonner outre mesure qu’autant d’humains se méfient du royaume du rêve, ils le font plus ressembler à une vision de cauchemar qu’à celui d’un paradis terrestre, n’en déplaise à la morveuse. «
Gamine, morveuse, pimbêche et autres noms d’oiseaux peu flatteurs, c’est de cette façon que les dragons parlent ( entre eux seulement ) de celle qui est supposée les diriger, comme si les dragons allaient obéir aux ordres d’une mortelle, fut-elle une elfe.

« Le démon doit être le porteur de ténèbres, qu’a donc encore fait le jeune Ash pour provoquer ses hôtes ? «
Il ne le sait pas, mais il a hâte de le découvrir, rares sont les évènements qui parviennent encore à l’amusé à son âge avancer, et les agissements du petit en font partie.
Étant le compagnon d’Abiele, qui a été désigné comme précepteur du jeune Pendragon, il fut présent le jour où il est arrivé avec le prince Jedeite au palais d’Émeraude, et il entendit distinctement Ash dire qu’une telle bâtisse ne méritait pas le nom de palais royal !
Et le pire c’est qu’il a raison à cent pour cent, la demeure d’Elfydya si rarement et pleinement affichée kitch, avec ses tours finissant en flèches inutiles et qui fait ressembler le palais à un porc épique plus qu’à autre chose qu’on en reste pantois de consternation.

Et les murs sont peints en couleurs criardes, passant du rose bonbon au vert olive et au jaune canari… Horrible !
De multiples cours entourent le palais, c’est normal de mettre tellement de jardins et place autour du palais, c’est qu’il faut un lieu pour entreposer toutes les statues ( pour la plupart grotesque ) d’elfes, nains et autre farfadet qu’Elfydya semble affectionner avec un mauvais goût consommé…
Et c’est sans doute pour tenter un impossible équilibre avec l’extérieur du palais que chaque pièce du palais contient elle aussi, une statue, parfois tellement imposante qu’elles arrivent à occuper la moitié de la pièce…
Et faut-il parler des tapisseries omniprésentes ?
Et qui évidemment ne se marie pas avec le reste du mobilier…
Et si le palais se nomme le palais d’émeraude, était-ce pour autant nécessaire d’en tapisser les murs de la sorte ?
Enfin, là où il y a bien sûr pas de tableaux et autres tapisseries…

Le bâtiment est d’un horrible style rococo, le prince Jedeite a fait montre d’une retenue remarquable pendant sa visite, réussir à ne pas rire aux remarques acerbes et drôles d’Ash est digne d’éloges.
Il faut dire qu’aucune personne avec un minimum de sens artistique ne peut trouver belle une telle bâtisse, mais que peut-on y faire ?
La majeure partie de l’aménagement intérieur a été dessiné de la main de la princesse Elfydya.
Le plus amusant c’est que le bâtiment est mal isolé, les courants d’air y sont les vrais maîtres
« D’après Abiele, le jeune Ash était presque reconnaissant d’être chassé par les courtisans de la princesse, il a bon goût, il faut lui reconnaître cette qualité, mais je ne suis pas sur, par contre, que c’eut été une bonne idée de sa part de dire à haute et intelligible voix qu’il ne pouvait plus supporter l’odeur douçâtre qui émane en permanence d’Elfydya ! «
« Pour excuser un pareil manquement à l’étiquette de la cour, il convient de dire qu’Ash a l’odorat fin et que la pimbêche aime autant les parfums capiteux qu’elle semble craindre l’eau. «

En un mot comme en mille, lady Émeraude d’Arcadia pue du matin au soir !
« D’accord, d’accord, Ash a effectivement insulté la princesse en le disant sans détour, mais la morveuse l’avais cherché, depuis le début elle n’a eu de cesse de lui lancer des piques supposément caustiques, du moins d’après Abiele, une chance qu’elle me la fait remarquer sinon je ne l’aurai jamais su ! «
« La pauvre fille, mis à part son physique elle n’a rien pour elle, les jeux de l’esprit tout comme l’eau ne donne pas l’impression d’apprécier la compagnie de la princesse, je sais, ce n’est ni polie ni gentil de le pensée, mais bon après tout la gamine n’en mérite pas moins. «
« Comme le disent si bien les humains, un point partout, la balle au centre. «

« Mais est-ce bien le cas ? Après tout la princesse n’a-t-elle pas un point d’avance ? «
« Ash ne dort-il pas à la belle étoile ? Pour moi il faut être fou pour vouloir s’enfermer entre quatre murs, mais les humains ne sont pas comme nous autres les seigneurs du ciel, ils ont besoins de confort… «
« Et si pour ses heures d’études, Abiele ne lui apportait pas un panier-repas, Ash ne recevrait pas la moindre nourriture de la journée. «
« La bêtise des humains est sous bien des aspects encore plus effrayants qu’une horde de démons sanguinaires ! «
« Et c’est d’autant plus vrai quand il s’agit des têtes couronnées ! «

« Je me demande s’ils comprennent à qui ils ont à faire.
Il n’est pas comme eux, J’aurais cru que l’héritage se transmettrait par le biais d’une femme comme il en est d’usage, mais Théia en a décidé autrement apparemment… «
« Qui suis-je pour saisir la profondeur des pensées d’une déesse ? Théia, Séléné ou Gaia, ça me dépasse trop pour que je tente d’en comprendre le sens profond ! «
Les dragons sont les seigneurs de la création, nous sommes l’incarnation vivante de la puissance et malgré tout nous ne sommes peu de choses en face des humains, ces frêles créatures imparfaites, c’est vexant, les divinités ont décidé d’incarner leurs passions et leurs rêves dans l’humanité et par la même occasion ils en ont fait les dépositaires uniques de leurs volontés.

Les hommes sont ainsi devenus les enfants du divin, et en leurs filles reposes l’espoir de la galaxie, voila pourquoi c’est des femmes qui incarnent la puissance des planètes elle-même, et le plus fort des dragons n’est rien en comparaison !
Et qu’est-ce que ça peut être rageant !
Les dragons vivent des millénaires, ils peuvent voyager dans le vide de l’espace, ont une mémoire racial et pourtant ils ne sont rien en face des sailor…
Sailor, qui est l’être vivant qui se rapproche le plus des Dieux et ce sont tous des simples humaines, avec leurs petites préoccupations de simples petites humaines…

« Les divins doivent avoir un sens de l’humour tordu, il suffit que je regarde ceux qui courent sous moi pour percevoir l’ironie des Dieux, ils peuvent être si mesquins ces mortels… «
« Oui ils le sont, mais pas tous, par chance ils ne le sont pas tous, Abiele en est un exemple frappant, je suis né après le grand exile, mais d’après les souvenirs de ma mère, Abiele ressemble sous de nombreux aspects à une fille de Théia. «
« Elle n’en porte pas le sang pourtant, elle n’est pas née sous la protection d’un astre, cela au moins j’en suis sur et certain, elle est peut être une vision futur de ce que deviendra dans les siècles avenir l’humanité ? «
En tout cas, il devait avoir raison concernant les elfes, c’est bien d’Ash qu’ils parlaient il y a peu, et ils se dirigent bien vers le palais d’Émeraude, devrait-il rejoindre Abiele pour la prévenir que des membres de sa tribu semble encore préparer une mauvaise action envers son protéger ?

« Non, pas besoin, après tout les loups le protègent, sa lignée a depuis longtemps joui du lien qui les unis, Ash est un loup qui a pris une forme humaine, voila tout, c’est un prédateur qui refuse sa condition, mais personne ne peux aller à l’encontre de sa nature profonde, les Arcadiens feraient bien de s’en rappeler avant qu’il ne soit trop tard… Trop tard pour eux ! «
Il poussa un gigantesque grognement qui fit lever la tête des elfes, connaissent-ils suffisamment les dragons pour comprendre qu’il rit à leurs dépends ?
C’est peu probable et il ne s’en soucie pas plus que ça, comme Ash il a faim et il est l’heure de partir en chasse du gibier qui va lui servir de repas.
Et comme on pouvait s’y attendre de leur part, les elfes n’aiment pas qu’on se nourrice de gibier, il doit donc allez assez loin pour ne pas heurter les convictions de ceux qui se considèrent, à tord, comme les seigneurs des forêts.

En quoi ça les gêne à la fin, que des carnivores comme lui mangent de la viande ? C’est la loi de la nature, c’est plutôt eux qui font à l’encontre du cours naturelle, et dire qu’il a même un jour surpris un elfe tentant vainement de convaincre un loup de ne plus attaquer du gibier, mais de manger à la place de l’herbe ou des feuilles, à ce niveau-là ce n’est plus de la naïveté, mais de la connerie brute, finalement ils correspondent merveilleusement à leur princesse.
Ils vivent de leurs rêves…




Je la vois non loin de moi, elle tend ses oreilles, mais elle ne peut pas m’entendre, je ne fais aucun bruit, ma respiration n’est pas plus forte que la plus douce brise du vent.
Je ressens sa peur comme si elle était une émanation de la mienne, elle tourne la tête de droite à gauche, mais elle ne peut me voir, je me tapis dans les ténèbres d’une souche complice, noyée dans son ombre.
Elle racle nerveusement le sol de son sabot, ses sens la trompent, mais son instinct animal la prévient, la maintenant en état d’alerte.
Elle le ressent, elle sait que je suis là, et pourtant elle ne le sait pas, elle voudrait partir, bondir sur ses longues pattes tendues comme autant de ressort, mais elle ne le peut pas, je ne le lui permets pas.

Je la domine totalement, mon esprit la dompte sans qu’elle s’en rende compte, mon esprit ?
Non, ce n’est pas seulement mon esprit, mais mon désir de tuer, c’est l’instinct du tueur !
Car je suis un loup en chasse, je suis la mort qui marche en quête de proies, je suis la violence incarnée, dans un instant je vais m’élancer sur elle et la briser, après quoi je me nourrirai de sa vie et de son sang !
Son énergie vitale renforcera alors mon énergie vitale et nos deux réalités n’en formeront alors plus qu’une seule, le chasseur et la proie, l’humain et l’animal, c’est ainsi qu’il en a toujours été et c’est ainsi qu’il en sera toujours.
Je la vois taper de la patte, la nervosité la gagne de plus en plus, l’envie de fuir devient presque irrésistible, son regard de biche en attendrirait plus d’un, plus d’un oui, mais pas moi !

Jamais, car je suis et je resterai à jamais un Ûlfhednar, un loup, et j’ai faim, si faim qu’aucune nourriture au monde ne parviendra sans doute à jamais me satisfaire complètement…
De quoi ai-je vraiment envie ? Pas seulement de chair fraîche, pas seulement de sang ou d’énergie…
Alors, quoi ?
Il y a une voix au plus profond de mon être qui me hurle que je désire l’amour et qu’elle seule pourra sustenter mon âme… … …
Je ne connais pas l’amour, qu’est-ce que c’est ?
Pas de la nourriture, en tout cas…

Cela se boit-il comme de l’eau ? Je ne pense pas.
Puis-je toucher l’amour de mes doigts ?
Ou la sentir comme un parfum ?
L’amour est-il une sensation ? Me donnera-t-il de la chaleur ?
Assez pour chasser ce froid glacial que je sens dans mon esprit ?
L’amour me donnera-t-il un endroit rien qu’à moi ?
Un lieu où je pourrai dormir sans rêver à des choses tristes ?
L’amour saura-t-il me réconforter dans la profondeur de la nuit la plus sombre ?
Me parlera-t-il sans éprouver du dégoût ou de la peur à mon encontre ?

Qu’est-ce que l’amour ? Si ce n’est un manque ?
Les chansons en parlent souvent, des empires se sont créé pour l’amour d’une belle, et combien d’anciennes nations, naguère glorieuse, ne sont-elles plus que ruines balayées par les vents de l’oubli à cause d’un amour déchu…
L’amour n’est que souffrances, celui qui le possède est terrorisé à l’idée de le perdre un jour, et celui qui ne la jamais eu en souffre tout autant sinon plus, comme un drogué en manque de sa came…
Qu’est-ce que l’amour si ce n’est un maître cruel qui vous réduit en un esclave volontaire, les humains se soumettent sans résistance à ses dictâtes !

Et moi que suis-je si ce n’est déjà un esclave ?
Un prisonnier soumis aux sangs qui coulent dans mes vaines.
Esclave de ma peur qui me consume sans que je puisse rien y faire !
Un fils maudit d’une famille déchut de son paradis originel et condamné à vivre dans la boue !
Et l’on attend de moi que je mette une nouvelle chaîne au cou ?
Que je devienne le prisonnier docile d’une jouvencelle qui n’a pour elle que la force d’un corps que mes gènes d’hommes me condamnent à apprécier et même à convoiter ?
Quand j’étais auprès de mon maître, j’ai lu dans un de ses livres une phrase que je n’avais pas comprise, je pense aujourd’hui être en mesure d’en saisir toute la portée.

On ne peut donner que ce qu’on a reçu, j’aimerais avoir l’intelligence pour sortir pareille phrase, donner ce qu’on a reçu en héritage…
Et mon héritage à moi qu’est-ce donc ?
Ma propre mère ne m’a jamais témoigné de l’intérêt, elle m’évitait, alors qu’elle n’était que tendresse incarnée pour Saegir et Thétis…
Elle m’a appris la jalousie et la colère, ce qui est et reste éloigné de l’amour !
Sigmund mon maître s’est montré bon envers moi, mais ce n’était pas de l’amour, il aimait sa famille plus que tout et je n’en faisais pas partie même s’il était le cousin de mon abruti de père.

J’étais le réceptacle de son art, celui qui pouvait assimiler sa philosophie, mais derrière son visage patient je ressentais la pitié qu’il éprouvait pour ma condition…
De la pitié… Suprême humiliation pour moi, on me hait, on me méprise ou l’on éprouve de la pitié…
À choisir, je préfère qu’on me haïsse !
On peut éprouver de la pitié pour des animaux, mais jamais au grand jamais pour un homme, c’est le rabaisser plus bas que la terre, éprouvée de la compassion oui, de la pitié non !
Peut-être mes tantes m’aiment-elles un peu ?
Les douces et belles ménades…
Elles m’ont accompagné jusqu'à la frontière d’Élusion, mais elles n’ont pas eu le moindre mot gentil ni méchant pour me souhaiter au revoir…

Elles ne m’ont pas fait le moindre signe d’adieu alors que je galopais au côté de Jedeite, elles se sont simplement retournées pour entamer la longue marche sur l’interminable escalier menant au temple du prince Hélios…
J’ai osé espérer, sottement, qu’elles se retourneraient, ne serait-ce qu’une seule fois, pour me voir partir, mais ça non plus elles ne l’ont pas faite…
Éprouvaient-elles pour moi de la tendresse, de la pitié en lieu et place de cet amour inconnu ?
Je ne sais pas, je sais juste qu’elles ne se sont pas retournées pour me voir les quitter…
Alors, voix de mon âme, dit moi, qu’est-ce donc que l’amour représente pour moi ?
Tu te tais ? À moins que tu ne saches pas quoi répondre à un enfant.
Mens-moi, c’est ce que font les adultes pour réconforter les petits enfants tristes, ils disent de pieux mensonges !
Le monde est rempli de joie, les gens sont gentils, tout vient à qui sait attendre, l’amour est un trésor qui se partage !
Mensonge, mensonge, mensonge !
Aide-toi et le ciel t’aidera, à cœur vaillant rien n’est impossible, il n’est d’enfant qui ne soit aimé, mensonge que tout cela !
La vérité est au cœur de la création et elle embellies par sa présence le monde, ne laisse aucune fausseté quitter tes lèvres pour blesser autrui, car en blessant les autres c’est toi que tu blesses…
Mensonge, mensonge, mensonge… ……
Il n’y a rien, rien n’a par la solitude et à la fin la mort comme seule délivrance !

La mort est notre mère à tous, elle seule se donne sans compter, sans jalousie, sans défaut, elle nous prend tous dans ses bras décharnés, nous touches de ses mains griffues, nous embrase de sa bouche vide, les vieux comme les riches, les beaux comme les laids, les grands comme les petits, les puissants comme les faibles, les hommes comme les femmes, les enfants, les humains, les animales est les bactéries aussi, elle nous prend tous…
Les étoiles ne font pas exception à la règle, eux qui sont si fiers et nous nargues de leurs éclats insoutenables pour qu’on ne puisse jamais les regardés en face et qu’ont soient obliger de baisser les yeux à leurs vus, les étoiles aussi finissent par ce consumé…
La mort est en famine, jamais elle ne cesse de se nourrir de nos dépouilles, et plus la vie est florissante et plus la mort s’engraisse !

Elle se rit de nos rêves qui ne sont que poussières de gloire pour la vieille dame, et l’amour alors ?
Qu’est-ce que l’amour face à la destruction programmée de la vie, siège de la conscience ?
L’amour est-il plus fort que la mort ?
Les poètes le hurlent avec des mots de douceur à la fausse volupté, car ne parvenant pas à cacher leurs peurs secrètes, car l’amour ne préserve jamais de la mort, n’est-ce pas le contraire d’ailleurs ?
Plus un amour est grand et plus vite il se consume…
L’univers ne semble pas aimer les amants heureux, l’univers préférera sans doute toujours pleurer à chaudes larmes sur les corps disloqués des amants mort d’avoir trop aimé que de les savoir bêtement heureux.

L’amour est la fille de la folie, non, j’ai encore mieux, elle est le rejeton mal assumé de la mort, et l’amour passe l’éternité à nourrir sa gloutonne de mère en obligeant par ses mensongères promesses de bonheur les mortels à s’accoupler, et toi, voix de mon âme, tu attends de moi que j’aime à mon tour ?
Tu désires tellement que je transmette mon sang maudit ?
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !
Jamais !

Je ne donnerai pas la vie, de mes mains ne naîtrons jamais nulle œuvre, pas de bols ni d’amphores, pas de tableaux ni de pièces d’orfèvreries, non, de mains personnes ne sera soigné et guérie, mes mains ne caresseront aucune poitrine ni ne tiendrons une petite main chaude et innocente.
Non, mes mains n’apporteront que la mort et rien d’autre, car je ne mérite pas plus, je suis mauvais.
Je suis mauvais.
Je suis mauvais.
Je suis mauvais.
Je suis mauvais.

Je suis le mal et celui-ci fleurit déjà dans un trop grand nombre de cœurs pour que je lui permette de prendre possession de mon corps et de par mon fluide transmettre le sang maudit, l’amour ?
Qui a besoin de l’amour ?
Qui désire l’amour ?
Pas moi en tout cas, pas quand la mort me tend ses bras comme jamais ne la fais ma mère, mon père, mon frère, ma sœur…
Je n’ai pas besoin d’eux, je n’ai besoin de personne puisque la mort est mon amie !
Qu’est-ce que l’amour ? Je ne sais pas avec exactitude et je m’en moque !
Qui suis-je ? Un loup ! Un monstre ! Un Ashkanie et pire que tout, un homme !
Je regarde devant moi une biche merveilleuse, d’un blanc nacré, on la dit sacrée, porteuse de chance…
Et que vois-je en elle ? Un steak tartare accompagné de patates, et est-ce que cela fais de moi un monstre dépourvu de sentiments ?

Non, car j’ai des sentiments, si je suis un monstre c’est que je me moque de mes sentiments, car ils sont un poids trop lourd à porter pour moi.
Si je suis un monstre, c’est que j’aime ressentir cet ultime instant, fragment d’éternité où la proie et le chasseur communient d’un simple regard.
Il y a la peur, l’acceptation de sa fin inéluctable, le sentiment de puissance que vous donne le pouvoir de vie ou de mort que vous détenez, mais aussi, et surtout cette jouissance de se savoir meilleur que votre proie, elle va mourir de votre main et vous allez vous nourrir d’elle pour survivre !
Que demander de plus ? Que vouloir de plus que ce sublime moment où le temps dépose ses ailles immaculé sur vous, cet instant de blancheur absolu qui se voit rapidement coloré du rouge de la vie ?

Voilà pourquoi je suis maudit, j’aime la mort !
Et cela n’est pas permis, je le sais, je le comprends et je l’accepte.
L’amour n’est pas pour moi, car je suis un Ashkanie dont le sang noir c’est réveiller, et ce n’est ni l’amour ni la compassion que j’attends et espère de toute la force de mon âme, ce que j’attends et la venue de mon amie et de ma mère.
La mort, voila, je l’ai dit, moi, Ash d’Ashkanie, prince d’Asturies et noble seigneur de la Terre, je n’aspire qu’à disparaître le plus rapidement possible.
Car il y a en moi une présence qui n’est ni mon sang maudit, incantation des plus vils instincts de l’humanité.
Ni les voix de mon esprit, émanations des injustices commit à l’encontre de ma parentèle.

Non, cette présence est plus qu’humaine, et elle est si vieille que le temps me semble jeune en comparaison, cette présence n’attend que son heure pour se déchaîner par mon entreprise…
Et si je suis un monstre, je ne désire pourtant pas devenir un démon.
Pas par bonté, je doute de ne jamais comprendre ce concept, si je ne veux pas me soumettre c’est par fierté, il n’y a pas à douter, je suis vraiment pourri jusqu’à l’os.
Oui, je le suis, voilà pourquoi il est temps que j’agisse !

Il n’y a plus aucun bruit dans la forêt au moment ou Ash s’élance de toute la puissance de ses jambes entre les pattes de la biche qui poussa un cri de surprise quant d’un coup de pied bien placé, Ash lui brisa la patte droite, la pauvre bête n’eut même pas le temps d’atteindre le sol qui fine dague d’argent pénétra presque amoureusement dans sa poitrine, droit en direction de son cœur.
Cela n’a duré qu’un instant, à peine le temps d’une poignée de battement de cœur et c’est déjà fini, il ne dédaigne pas poser un regard vers sa victime, Ash retourne vers ça cachette pour y sortir une besace contenant ses affaires de cuisine.
Contenant un couteau de bouché plus aiguiser que la langue de vipère du pire bonimenteur de la Terre, il se penche sur la dépouille encore chaude de la biche.

— Je ne te demanderai pas de me pardonner, j’ai faim et ta chair va nourrir ma force, je perçois non loin d’ici une louve affamée, dit toi que ta vie ne nourrira pas que la mienne, mais aussi celle d’une louve et ses petits, si cela te permet de passée de l’autre coté et rejoindre la dernière clairière en paix tant mieux, sinon hait moi de toute ton âme, c’est ton droit.
Ayant fini son petit pitch, il entame avec un doigté d’experts, la découpe de l’animal, sortant directement le cœur toujours palpitant pour le porter à ses lèvres et le dévorer sans autre forme de procès.
Dans les clans d’Europe, on pense que la force d’un animal est contenue dans son cœur et qu’en mangeant celui-ci le chasseur s’approprie la force et les caractéristiques de l’animal.
Normalement on lui parle pour le remercier de son sacrifice, on lui demande de ne pas en vouloir au chasseur, tel est la coutume que son maître lui a transmise, mais il pense qu’il ne mérite pas le pardon dusse être celui d’une simple biche.

C’est son credo, il accepte les conséquences de ses actes, quel qu’il soit, autrement ce ne serait pas honnête.
Après avoir mangé et pris les morceaux qu’il lui convienne, Ash se recule de quelques dizaines de mettre, juste à temps pour voir débarque une louve affamer, qui lui lança un regard méfiant, mais bizarrement pas autant qu’elle aurait du en présence d’un humain.
— Va, sœur loup, je te laisse l’entièreté de la carcasse, après tout j’ai chassé sur ton territoire, accepte ce gage de pardon.
La louve a telle comprise ou non ?
Quoi qu'il en soit, elle ne prête plus la moindre attention au jeune garçon, elle renifle soigneusement la biche avant de japper pour appeler ses petits, elle n’a plus la force manifeste de traîner la carcasse jusqu’à son antre.

Ash s’en va sur la pointe des pieds, il ne l’avouera jamais, mais s’il a attaqué la biche c’est justement pour nourrir les petits de la louve, a-t-il été attendri par cette louve qui faisait l’impossible pour protéger sa progéniture ?
Difficile à dire, mais il est certain qu’Ash est de meilleure humeur maintenant que depuis des jours, alors qui sais ?
Irnastie peut-être ?
Qui est Irnastie ? Un ranger qui a pour mission de protéger la forêt de Dreamland, elle a tout vu, elle n’en a pas manqué une miette !
Elle a assisté à l’attaque injuste d’un humain à l’encontre d’une biche blanche, un animal tenu pour sacré, en temps normal elle ne se serait pas posé de questions et serait immédiatement intervenu, mais voila, l’humain en question est un invité important de son royaume, impossible de l’attaquer sans l’aval des plus hautes instances d’Arcadia.

Elle voudrait pleurer de rage, pour la biche bien sûr, sa mort est si cruelle et dénué de sens, mais plus que tout c’est pour elle qu’Irnastie voudrait pleurer, elle sait que son rapport finira dans les mains de la princesse Elfydya, et elle agira promptement et stupidement, les rangers côtoient souvent des non-natifs d’Arcadia, c’est de cette façon qu’ils savent que leurs princesses agis d’une façon jugée par le reste du royaume d’or comme dénué du plus élémentaire discernement.
Elle-même n’est pas si catégorique, mais elle comprend le point de vus du reste de la planète, la diplomatie est un monde à part, elle possède donc ses propres règles et ceux-ci sont très stricte, et tous que les seigneurs de la Terre se doit de les respecter si ce n’est à la lettre au moins dans le fond, hors sa princesse semble adoré les ignorer.

— Lady Émeraude va sauter sur l’occasion offerte pour agresser le jeune Pendragon…
— Je sens venir un malheur et me voila sa porteuse, la honte rejaillira sur ma famille.

Le cœur accablé Irnastie entame la dernière partie de sa ronde, après quoi elle rentrera faire son rapport à son supérieur sans savoir que le contenu de ses déclarations aura des répercutions qui changera à jamais la face du monde.
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